Faut-il traduire « information literacy » : traduction ou trahison

Le concept d’information literacy peut-il être vraiment traduit ?
Et s’il fallait plutôt plaider pour un bilinguisme?

Je m'interroge depuis peu sur le problème de la traduction. En effet faut-il traduire « information literacy » ?

Pour ma part, je penche plutôt pour le non. La traduction par "maîtrise de l'information" me paraît un peu pauvre.  De plus j’y vois dans le terme de maîtrise, une volonté sous-jacente de contrôle (institutionnel) mais peut-être est-ce une erreur.

Les débats sur la traduction d’expression anglaises (ou américaines) deviennent fréquents en ce moment. Je songe au débat sur la traduction de l’expression « digital stuffs » de l’article de Carl Lagoze. J’ai proposé « bidules » mais est-ce une bonne solution ? La réflexion s’est poursuivie également sur la liste du RTP-Doc et finalement je crois, comme plusieurs intervenants, que la meilleure solution est le bilinguisme. Pourquoi sans cesse traduire quand on sait que le risque de la traduction c’est la trahison ? D’ailleurs, je pense que nous ne devrions pas traduire toutes les séries étrangères qui sont diffusées sur nos chaines de télévision. Nos difficultés en langue viennent certainement de là quand on voit nos voisins scandinaves parfaitement bilingues. La langue française n’en sera pas menacée pour autant. Il faut noter que dans la blogosphère la langue française est plutôt pas mal représentée. Néanmoins l’anglais demeure la langue la mieux partagée. Ainsi le terme d’ « information literacy » est connu à l’international ce qui permet les échanges entre bibliothécaires, documentalistes et enseignants de tous pays autour de ce domaine. J'effectue ainsi régulièrement du tracking sur Technorati.

Il faut reconnaître que dans beaucoup de domaines scientifiques il est inconcevable de communiquer dans d’autres langues que l’anglais. Cela peut être à déplorer mais il est dommage que nous ne puissions pas faire part de nos idées sous prétexte que nous ne voulons et pouvons nous exprimer qu’en français. Je vois donc le bilinguisme comme une solution. Si les français communiquent plus en anglais, leurs idées pourraient être plus représentées. Mais cela ne signifie pas qu’il faille sans cesse écrire en anglais, au contraire. Certains de nos écrits demeurent bien meilleurs en français, alors il vaut mieux en donner des résumés en anglais. Et qui sait si nous devenons performants, nous donnerons peut-être envie à nos confrères internationaux, aux étudiants intéressés par nos travaux de se mettre au français.

Le bilinguisme ou multilinguisme vaut pour tout le monde. Mais il est clair qu’il est impossible de maîtriser tous les idiomes. Nous aurons donc toujours besoin de traducteurs. Néanmoins pourquoi ne pas s’interroger sur d’autres formes communicationnelles usant de représentations idéographiques mêlées à des techniques de mind mapping.

 

Le débat est ouvert.

Vous pouvez vous prononcer sur la question en répondant au sondage en bas à droite.

 Et réagir sur le forum :

http://gde.jexiste.fr/phpbb/viewtopic.php?p=10#10