Adbs : le changement c’est maintenant…

Des élections se déroulent en ce moment à l’ADBS, qu’on voit parfois qualifiée dans d’anciens textes de puissante association.
On aimerait bien que ce soit à nouveau le cas, mais pour cela l’association a besoin d’un nouveau projet, d’un nouveau leadership et de nouvelles manières de gouverner.
Les adhérents sont appelés à voter pour élire au conseil d’administration de nouveaux élus. Nouveaux, c’est bien ce que je vous engage à faire tant l’association a besoin de renouvèlement et non d’une poursuite des positions tenues ces derniers temps. L’association n’a pas pu se positionner en faveur du manifeste fadben par exemple. Un projet de réseau social a échoué ce qui a abouti au départ de Silvère Mercier.  Avec une autre politique, il aurait pu réussir.
Aux adhérents de faire leur choix, je les enjoints à choisir celui du renouvèlement.

L’association a développé depuis quelques mois à l’initiative de la direction un prisme pro learning center que soutiennent fortement ceux qui sont contre le manifeste Fadben. Ce modèle peut être assez aisément synonyme de disparition des prérogatives des professionnels de l’information au profit d’animateur en tous genres.
Il me semble que l’association devrait davantage s’intéresser aux  professionnels de l’information et leurs capacités à être davantage décideurs tant les stratégies informationnelles, documentaires et archivistiques prennent place dès le début des processus. Professionnels, cela veut dire aussi étudiants et personnes en recherche d’emploi autant que professionnels chevronnés.
Aujourd’hui, on a clairement besoin d’une vision qui fasse de nos professions des acteurs et des « managers de connaissance » dans le bon sens du terme, en se montrant capable de ménager autant les ressources informationnelles que humaines.
Le learning center et ses autres politiques décidés par des personnes qui ne connaissent rien à la doc méritent pour ma part un grand rejet. Soit on sort définitivement de la vassalité, et on assume une vision ambitieuse, soit on reste des second couteaux à la botte de pouvoirs politiques ou d’autres métiers. J’ai déjà appelé à une documentation libre ici. Il me semble que l’association doit porter un regard neuf qui ne soit pas attentiste mais au contraire pro-actif en se montrant capable de prendre également position.
L’adbs a besoin de se remettre sur les rails, ce ne sera possible qu’avec les adhérents.

Pour en finir avec le learning center E03 : la culture de l’information mérite mieux que ça

Le learning center ne peut constituer un instrument satisfaisant pour développer une culture de l’information. Je voudrais revenir aujourd’hui sur les enjeux internationaux autour de l’information literacy. Ce territoire de la formation à l’information présente différentes visions même si le dogme dominant est états-unien.
Toutefois, d’autres voies existent notamment européennes :
Il y a notamment celles des britanniques autour de Sheila Webber.
Il y a la voie française quelque peu liée à la voie pionnière québécoise de Paulette Bernhard.
Sinon, les australiens travaillent depuis longtemps sur les transferts de compétences au niveau du marché du travail.
Thomas Hapke, bibliothécaire allemand et spécialiste des compétences informationnelles, présente d’ailleurs ces différentes approches en prenant position pour une culture de l’information (InformationsKultur) un peu dans la lignée française.

Alors évidemment, ça devient assez drôle quand on voit que les partisans de learning center dans les collèges et les lycées prétendent s’inspirer de l’International. C’est d’ailleurs symptomatique dans le fait qu’au niveau international, la recherche française a pris de l’avance notamment dans la liaison culture de l’information et didactique de l’information, ce qui m’a d’ailleurs été clairement dit par les collègues canadiens lors d’une intervention à l’EBSI il y a un an.
Même la situation française avec des CDI (qui n’ont pas attendu les learning centers et les discours quasi sarkozyste de prétendu retard en la matière) et surtout un corps dédié reconnu dans sa capacité à enseigner (capes) constitue une exception qui est une avancée. Prétendre que vouloir un meilleur enseignement n’est qu’une revendication syndicale est un comble.

La culture de l’information mérite mieux qu’un pacifi ou des learning centers.
L’Adbs a choisi de ne pas signer le manifeste Fadben (en fait elle a choisi ne pas choisir puisqu’une bonne partie du conseil d’administration n’a pas souhaité se prononcer, les pour et les contres faisant match nul) Enfin, il y a des élections prochainement à l’ADBS, espérons que le changement ce sera maintenant.
Je finis avec un peu d’autopromotion avec la vidéo de deux heures de mon intervention au CDDP de gironde à mettre en liaison avec ma série sur les leçons de la culture de l’information et notamment le dernier épisode où se trouve le support de l’intervention.
Le lien de la vidéo : http://crdp.ac-bordeaux.fr/conferences/showvideo.asp?id=114
Merci à la collègue qui a réalisé le pearltree de la série sur la culture de l’information
La culture de l’information par Olivier Le Deuff dans Professeur documentaliste / (docnicha)