Le Dieu Google vous donne la définition

Voilà une fonction que je ne vais pas présenter de suite à mes élèves qui aimeraient bien se passer du dictionnaire.
Je la connaissais certes mais c’est le blog de david touvet qui nous la rappelle.  Il s’agit d’utiliser la fonction define : pour n’importe quel mot et c’est relativement efficace. J’ai même teste avec hypotypose, mot peu courant qui ne figure pas dans tous les dictionnaires et le dieu Google me répond plutôt bien :

  • Figure de style consistant en une description animée et frappante de ce dont on veut présenter l’idée.
    maxitations.free.fr/_Lexique1.htm
  • (i-po-ti-pô-z’), nf Terme de rhétorique. Description animée, vive et frappante, qui met, pour ainsi dire, la chose sous les yeux. Hysope : (i-zo-p’) ou HYSSOPE (i-so-p’), nf Plante aromatique vivace à fleurs bleues. Fig. …
    golfes-dombre.nuxit.net/mots-rares/h.html
  • Manière politiquement correcte de dire quelque chose
    www.benjamin-monteil.com/ecole/philo/vocabulaire.htm
  • Evidemment, ça fonctionne aussi avec les noms propres, enfin les personnes connus pas les blogueurs peu médiatiques quand même. Exemple avec Vannevar Bush :

Vannevar Bush est un ingénieur Américain, conseiller scientifique du président Roosevelt et chercheur au MIT. …
fr.wikipedia.org/wiki/Vannevar Bush

Les définitions proviennent souvent de wikipédia.

Didactique 2.0 : la pédagogie documentaire en action.

Je viens de lancer il y a une semaine un projet avec un groupe de troisièmes pas spécialement motivés initialement.
Il s’agit de les former à la culture de l’information et de la communication à partir d’un blog : historiae : les troisièmes mènent l’enquête.
Il s’agit aussi d’un pari car j’espère que les élèves se montreront capables de produire du contenu. Il conviendra néanmoins d’être modeste car les thèmes donnés sont volontairement complexes.
Je reproduis ici l’à Propos qui définit les objectifs :

Bienvenue sur le blog expérimental des troisièmes du collège de Ceaucé-Passais. (orne 61)

12 élèves sont chargés de mener l’enquête sur des mystères ou des questions historiques. Le but est de reproduire l’état de doute perpétuel qui existe face à l’information avec des thématiques où tous types de ressources existent sur Internet. Le travail d’évaluation de l’information est par conséquent primordial. Les élèves bénéficieront d’aides notamment sous la forme de cartes heuristiques (mind-mapping) qui les guideront dans leur méthodologie de recherche. Le but n’est pas de s’inscrire dans une démarche procédurale mais de culture de l’information et de la communication. Par conséquent le choix a été fait d’associer le travail de recherche d’informations à sa communication au sens le plus large.
Le travail s’effectue dans la cadre d’un projet sous la direction des enseignants-documentalistes Olivier Le Deuff et Yves Ghis.
J’ai volontairement intégré au blog un cours en ligne qui se trouve dans une rubrique méthodologie, ce qui permet aux élèves de s’y référer facilement. Ce cours peut-être facilement intégrer à d’autres blogs ou à tout type de projet car il n’est pas fait sous forme d’articles de blogs mais avec des cartes interactives via le logiciel mind manager. Je suis donc preneur de toutes critiques et je suis prêt à ouvrir un wiki s’il le faut pour apporter des améliorations. Comme d’habitude ce cours est mise à disposition de tous. En voici donc les trois parties :
La première partie concerne les premières démarches.
La seconde porte sur l’évaluation de l’information
La troisième sur la communication.
Les premiers billets des élèves devraient apparaitre bientôt et seront donc ouverts aux commentaires.
Affaire à suivre donc…

La sérendipité organisée : forcer le destin avec de la valeur esprit

Après la lecture des billets de collègues ici et , je m’interroge sur une des notions montantes de la recherche d’information : la sérendipité.
Je crois qu’en effet c’est une notion complexe et qu’il ne s’agit pas pour autant de dire en effet qu’une bonne recherche peut être supérieure à la sérendipité. J’ai envie de dire au contraire. Cela revient certes à s’interroger sur le besoin d’information mais surtout sur la place du hasard au cours de la recherche d’information mais aussi de l’existence.
En effet, les outils de type web 2.0 permettent une veille poussée mais favorise également la sérendipité. Je songe notamment ici aux outils de type del.icio.us et notamment la possibilité de surveiller les signets de certaines personnes. Hormis ces développements intéressants qui font de ces hypomnemata de voies de réenchantement du monde (cf. Stiegler) et de construction de veille collective à défaut d’intelligence collective, je crois qu’il n’est pas inintéressant de se pencher sur le hasard. Pendant un bout de temps, l’objectif de la science a été de démontrer qu’il n’y avait    pas véritablement de hasard mais des enchainements de cause à effets. Avec la complexité des recherches, l’élément hasard a du être intégré même s’ils demeurent certains « scientistes » purs et durs qui semblent le rejeter et aimeraient tout expliquer. La séréndipité s’inscrit dans une autre lignée à la fois plus modeste dans le sens où elle s’éloigne de l’hubris (la démesure qui viserait à faire de l’homme la mesure de toute chose au mépris de son environnement) et plus ambitieuse car elle s’inscrit dans une lignée, une tradition quasi religieuse (au sens étymologique : qui relie) Cette lignée ,ce sont l’entremêlement de nos vies et de nos destins, l’hypertexte tissé par les Parques.
Cette sérendipité, c’est redonner de la valeur esprit au XXIème siècle car le précédent n’a guère été spirituel. Il ne s’agit pas d’être des mystiques, mais des individus pas seulement contraints de s’adapter à une démarche ou un mode d’emploi, mais capable de se construire parmi les lumières rencontrées. Il convient sans doute de plaider également pour la figure du savant plutôt que des seuls spécialistes, qu’importe si ce savant doit désormais ressembler à un être collectif, s’appeler Roger Pédauque par exemple. Le savant Frankenstein devient lui même Frankenstein, mais cette fois-ci le monstre ne doit pas être banni mais bel et bien au cœur des dispositifs.
Cette sérendipité s’inscrit pleinement pour moi dans les objectifs de mes premiers écrits sur le guide des égarés en 1999. Je n’ai jamais pensé que le but n’était que de relier entre eux des documents. La dimension humaine y était déjà présente.

Le ministère de l’industrie « culturelle » (enfin du spectacle)

Mission Olivennes – 23 novembre 2007

  • « Si le pirate récidive, l’autorité prendra alors des sanctions adaptées à la nature du
    comportement auquel il s’agit de mettre fin : la suspension de l’abonnement Internet,
    puis sa résiliation. Pour éviter que les pirates ne « migrent » d’un fournisseur d’accès à
    un autre, un « fichier des résiliés » sur le modèle du fichier des interdits bancaires de la
    Banque de France sera créé. » Il suffit de lire cette phrase pour s’interroger. Qui sont les vrais hors la loi? Apparemment les négociateurs ignorent les textes de base. Ce paragraphe est tout simplement anticonstitutionnel et anti-CNIL.
  • De toute façon, les technologies évoluent et avec les réseaux sociaux et les nouveaux espaces de stockage, de nouvelles stratégies d’échange vont se développer de plus en plus invisibles. La lutte se poursuit…

J’ai rencontré le désenchantement…des campagnes

Il est fréquent de dire que les élèves de banlieue sont souvent désœuvrés et manquent de structures à la fois familiales et mentales. On pourrait croire nos campagnes épargnées, …et bien non!
Le collège où j’exerce en est un exemple flagrant. Le niveau y est très médiocre et le comportement disciplinaire très loin d’être parfait. Il est vrai que le collège est petit et que ce n’est donc pas le far-west pour autant.
J’ai parfois l’occasion de discuter avec mes élèves et on apprend pas mal de choses sur le mode de vie et c’est souvent alarmant quand on examine leurs modes alimentaires et culturels.
Hier, j’ai pu discuté avec un sixième en grande difficulté qui relève de la segpa et qui m’a confié qu’il avait dans sa chambre : une télévision avec canal plus, une playstation et qu’il regardait évidemment tous les soirs la télévision et notamment canal plus…même si les programmes s’adressaient à un public adulte.  Cet élève espère bientôt recevoir de son parrain une nouvelle console, et devrait (enfin) avoir la TNT dans sa chambre. Je passe sur les étranges aventures avec la mini-moto surpuissante et la passivité des autorités locales sur cet aspect. Il y avait probablement de l’exagération dans ses propos, mais il est bien l’archétype du désenchantement dénoncé par Stiegler avec un désir jamais assouvi et reporté sans cesse sur la dernière nouveauté technologique qui sera achetée un jour et dont l’intérêt sera remplacé par la future nouveauté.
Finalement il n’y a jamais de stabilité du dispositif sociotechnique et le zapping demeure permanent ce qui explique l’incapacité à demeurer concentré en cours plus de 20 minutes. La fracture n’est pas encore une fois numérique. Les parents usant souvent des diverses allocations pour s’équiper en écran plats et autres objets techniques clinquants et  vantés sans cesse par la publicité et qui permettent de paraitre pour un temps plus riche que le voisin.
Il n’y a pas de transindividuation mais une tranformation du ghost out of the shell.  Y-a-t-il vraiment des « digital natives »? Ce n’est pas certain, mais la question est plutôt : Y-a-t-il des individus ? L’état de minorité face à la machine est alors permanent et il nous faut d’urgence refonder le projet des lumières pour aller vers une « neue Aufklärung »

Indexation des usagers versus indexation des contenus. Vers la pertinence publicitaire ?

Je réagis aux deux derniers billets d’affordance ici et qui nous donnent notamment une piste intéressante pour éviter quelques désagréments avec Facebook et notamment les risques de publicités ciblées qui pourraient résulter de nos visites sur certains sites peu scrupuleux qui renverraient quelques données personnelles pour faciliter la pertinence publicitaire.
Au final le grand rêve du web sémantique va-t-il s’effacer pour laisser place au web publicitaire avec des cibles bien définies jusqu’à la diffusion publicitaire de niche ? Finalement serait-ce l’aboutissement du web 2.0 ? J’avais déjà mentionné à plusieurs reprises le côté obscur du web 2.0, notamment ici et Facebook s’inscrit pleinement dans cette lignée.
Evidemment lorsqu’on est des Jedis de l’information literacy, on parvient à contourner les pièges à coups de sabre laser et les Dark Vador de l’infopollution ne nous font pas peur. Mais peu nombreux sont les Jedis, et l’internaute lambda aura bien du mal à configurer son navigateur (le terme navigateur est quasi inconnu de mes élèves de troisième) de manière optimale.
C’est sans doute pour cela que je continue quand même à user des services du Dieu Google et de l’étoile noire » Facebook. Je ne choisis donc pas la fuite car l’oeil de Sauron demeure tout de même présent.
Voilà donc le problème, la communauté scientifique et éducative rêve d’un web sémantique et travaille sur des possibilités d’indexation qui vont des ontologies aux folksononomies en passant par tout un tas des stratégies hybrides. La sphère commerciale cherche à mieux référencer les produits et surtout à indexer les goûts et activités des internautes pour une logistique publicitaire efficiente qui atteint directement le coeur de cible désiré!
J’avoue que je n’aime guère les dichotomies car la réalité est plus complexe. C’est sans doute aussi pour cela qu’en bon Jedi, je vais affronter directement les Siths sur Facebook. Je ne sais quelle va être la décision d’Obi Wan mais maître Yoda dans son infinie sagesse nous avait déjà prévenus de puis longtemps.

Pourquoi je reste sur Facebook…pour le moment

Evidemment, j’alimente là nouveau le buzz. Les différents billets intéressants sont déjà mentionnés par le « catholique chiite » de Facebook sur son blog. Facebook comme je l’avais écrit précédemment c’est Rennes-le-Château .

Bien sûr moi aussi je n’ai guère apprécié les publicités pour le front national, les problèmes de performance et les sites de rencontres qui apparaissent sur mon profil.

Mais cessons l’hypocrisie, Facebook a la mérite de fonctionner, d’être parfois efficace y compris en matière de veille même si j’y ai déjà dénoncé les risques accrus d’infopollution. Sans doute le modèle reste à affiner mais retirer aussi vite sa confiance revient sans cesse à rentrer dans un effet de zapping permanent un peu similaire à ce passage de l’autorité à la popularité où chacun de nous est dépossédé de la légitimité du prêtre et doit la gagner tel le prophète. A ce jeu là, les idoles ne durent guère de temps et la cybersphère ne peut que que nous conduire qu’à la tentation de l’érémitisme le plus complet. De toute manière, il sera difficile d’échapper à l’Arcadie. Par conséquent, ce procès d’utilisation des données privées pourrait être également fait au Dieu Google voire à d’autres organismes ou institutions.

Un réseau comme Facebook ne peut que tourner qu’avec de la publicité sauf si les membres acceptent de payer ce qui n’est pas le modèle en vogue sur le net. Facebook cherche lui aussi à offrir du temps de cerveau à ses publicitaires grâce à des stratégies d’économie de l’attention.

Le trésor de Facebook ce sont bien sûr avant tout ses membres et sans leur confiance le modèle ne peut pas fonctionner. Pourtant il existe des médias médiocres et où la publicité y est déversée et dont le modèle économique fonctionne parfaitement. Je songe à la plus puissante chaine européenne, TF1 : des programmes pas terribles et des publicités à gogo. Le net n’est certes pas la télévision et les comportements sont différents. Mais il faudra sans doute s’y faire, les gros médias du net useront de plus en plus de la publicité avec des stratégies plus fines que celles de la télévision.

Facebook suscite une controverse : c’est à mon avis excellent pour lui. On en parle encore plus, Facebook réagira probablement et proposera des améliorations se montrant à l’écoute de ses membres. Bilan, on en reparlera encore et encore. Une nouvelle fois, ce n’est pas uniquement les médias qui sont à critiquer mais ce que nous en faisons qui doit susciter l’interrogation. Mais je ne vais pas reparler ici de l’importance de la culture de l’information et de la communication.

Si je devais par conséquent quitter Facebook, ce serait pour mieux. C’est toujours possible. Pour ma part, j’aurais aimé que les universités imaginent des plateformes similaires inter- opérables entre elles un peu à l’instar de ce qui a été fait dans les  Ent. Une mashup de Elgg avec une dose de Portanéo mélangée avec une solution type facebook, voilà qui aurait de quoi séduire surtout si ces espaces réseaux pouvaient facilement se raccrocher avec des organismes type Anpe ou Apec. Les entreprises pourraient ensuite faire de même pour proposer des applications permettant de se raccrocher et ainsi de suite. Bref un modèle inverse de celui de Facebook reposant sur des architectures libres et ouvertes et bénéficiant de la participation de l’Etat. Le secteur privé pourrait se raccrocher par la suite en proposant des applications pour recruter, s’intéresser à la recherche, se faire connaitre et vice versa.

Je suis persuadé qu’il est encore possible de le faire. Il suffit de volonté politique et de collaboration efficace entre les diverses équipes. Mais avant il faut sans doute sortir du dogmatisme.

Petite histoire : La vie du bibliothécaire en section jeunesse…

Une histoire véridique et amusante digne de figurer dans les histoires pressées de Bernard Friot et que j’ai découvert hier soir sur la liste biblio-fr.
Son auteur m’a autorisé à la diffuser :
La vie du bibliothécaire en section jeunesse pour les très sérieux bibliofreux
La semaine dernière, une classe de maternelle arrive à la bibliothèque ; la plupart des enfants de cette classe enlève ses bottes boueuses avant d’entrer dans la salle d’albums dans laquelle je raconte des histoires. La séance est fabuleuse, les contes se succèdent, je suis épuisé mais heureux. Je raccompagne les enfants à la fin de la séance et ils remettent leurs fameuses bottes.
Un des enfants me demande de l’aide pour les chausser, je lui prends ses bottes et, en effet, elles sont vraiment difficiles à enfiler. Après avoir
poussé, tiré, repoussé et tiré dans tous les sens, les bottes sont enfin haussées et le gamin me dit :

« Elles sont à l’envers, Monsieur ».
J’attrape un coup de chaud quand je m’aperçois qu’en effet il y a eu inversion des pieds. Je fais un tour sur moi-même en me mordant les lèvres, me calme et me lance dans cette nouvelle galère pour les enlever puis les remettre. Après avoir poussé, tiré, repoussé et tiré dans tous les sens, les bottes sont enfin chaussées aux bons pieds et le gamin me dit :
« C’est pas mes bottes ».
A ce moment, je fais un gros effort pour ne pas lui mettre une baffe. Je fais deux tours sur moi-même en me mordant les lèvres, me calme et lui demande pourquoi il ne l’a pas dit avant. Comme l’enfant voit bien qu’il m’a contrarié, il ne répond pas. Je lui dis : « Bon, allez, on les enlève » et je me mets à nouveau au boulot. Après avoir poussé, tiré, repoussé et tiré dans tous les sens, les bottes sont enfin retirées et le gamin me dit :
« C’est pas mes bottes, c’est celles de mon frère, mais ma maman a dit que je dois les mettre ».
Là, j’ai envie de hurler mais je fais trois tours sur moi-même en me mordant les lèvres, me calme et me lance dans cette nouvelle galère pour les remettre. Après avoir poussé, tiré, repoussé et tiré dans tous les sens, les bottes sont enfin chaussées aux bons pieds.
Tout fier, je me dis que je peux l’aider à mettre son manteau, son cache-nez, ce que je fais et je lui demande :
« Où sont tes gants ? ».
Et le gamin de répondre le plus simplement du monde :
« Je les ai mis dans mes bottes. »
Fabrice Barcq
Paris

Taguer : c’est bon pour la mémoire!

Le blog d‘augmented social cognition signale dans un billet une étude qui démontre les apports en terme de mémorisation de l’usage de tags notamment ceux qui ont été choisis par l’usager et qui demandent donc une analyse.
L’auteur de l’article a effectué son étude sur une vingtaine de personnes et en a déduit que ceux qui taguaient de manière classique parvenait mieux à mémoriser le contenu du document probablement car ils élaboraient une démarche d’acquisition de savoirs. Ceux qui ont utilisé l’autre système qui permet juste de cliquer sur un mot dans le texte pour le désigner comme tag ont surtout utilisé le tag comme des repères dans le texte. Le second système permet également un gain de temps apparent dans l’indexation folksonomique. Néanmoins le taguage assisté s’avère plus efficace en terme de mémorisation et de compréhension qu’une lecture simple.
Vous pouvez lire l’analyse ici :Augmented Social Cognition: How social tagging appears to affect human memory?
Vous avez également la possibilité de télécharger le preprint.