Pourquoi je reste sur Facebook…pour le moment

Evidemment, j’alimente là nouveau le buzz. Les différents billets intéressants sont déjà mentionnés par le « catholique chiite » de Facebook sur son blog. Facebook comme je l’avais écrit précédemment c’est Rennes-le-Château .

Bien sûr moi aussi je n’ai guère apprécié les publicités pour le front national, les problèmes de performance et les sites de rencontres qui apparaissent sur mon profil.

Mais cessons l’hypocrisie, Facebook a la mérite de fonctionner, d’être parfois efficace y compris en matière de veille même si j’y ai déjà dénoncé les risques accrus d’infopollution. Sans doute le modèle reste à affiner mais retirer aussi vite sa confiance revient sans cesse à rentrer dans un effet de zapping permanent un peu similaire à ce passage de l’autorité à la popularité où chacun de nous est dépossédé de la légitimité du prêtre et doit la gagner tel le prophète. A ce jeu là, les idoles ne durent guère de temps et la cybersphère ne peut que que nous conduire qu’à la tentation de l’érémitisme le plus complet. De toute manière, il sera difficile d’échapper à l’Arcadie. Par conséquent, ce procès d’utilisation des données privées pourrait être également fait au Dieu Google voire à d’autres organismes ou institutions.

Un réseau comme Facebook ne peut que tourner qu’avec de la publicité sauf si les membres acceptent de payer ce qui n’est pas le modèle en vogue sur le net. Facebook cherche lui aussi à offrir du temps de cerveau à ses publicitaires grâce à des stratégies d’économie de l’attention.

Le trésor de Facebook ce sont bien sûr avant tout ses membres et sans leur confiance le modèle ne peut pas fonctionner. Pourtant il existe des médias médiocres et où la publicité y est déversée et dont le modèle économique fonctionne parfaitement. Je songe à la plus puissante chaine européenne, TF1 : des programmes pas terribles et des publicités à gogo. Le net n’est certes pas la télévision et les comportements sont différents. Mais il faudra sans doute s’y faire, les gros médias du net useront de plus en plus de la publicité avec des stratégies plus fines que celles de la télévision.

Facebook suscite une controverse : c’est à mon avis excellent pour lui. On en parle encore plus, Facebook réagira probablement et proposera des améliorations se montrant à l’écoute de ses membres. Bilan, on en reparlera encore et encore. Une nouvelle fois, ce n’est pas uniquement les médias qui sont à critiquer mais ce que nous en faisons qui doit susciter l’interrogation. Mais je ne vais pas reparler ici de l’importance de la culture de l’information et de la communication.

Si je devais par conséquent quitter Facebook, ce serait pour mieux. C’est toujours possible. Pour ma part, j’aurais aimé que les universités imaginent des plateformes similaires inter- opérables entre elles un peu à l’instar de ce qui a été fait dans les  Ent. Une mashup de Elgg avec une dose de Portanéo mélangée avec une solution type facebook, voilà qui aurait de quoi séduire surtout si ces espaces réseaux pouvaient facilement se raccrocher avec des organismes type Anpe ou Apec. Les entreprises pourraient ensuite faire de même pour proposer des applications permettant de se raccrocher et ainsi de suite. Bref un modèle inverse de celui de Facebook reposant sur des architectures libres et ouvertes et bénéficiant de la participation de l’Etat. Le secteur privé pourrait se raccrocher par la suite en proposant des applications pour recruter, s’intéresser à la recherche, se faire connaitre et vice versa.

Je suis persuadé qu’il est encore possible de le faire. Il suffit de volonté politique et de collaboration efficace entre les diverses équipes. Mais avant il faut sans doute sortir du dogmatisme.