Information n’est pas savoir ?

Nouvel extrait de notre thèse…

Nous reprenons ici le titre d’un article de Denis de Rougemont qui faisait le point en 1981 sur l’informatique, les espoirs et les craintes qu’elle faisait surgir. Nous ajoutons une interrogation à ce qu’il avançait comme étant une affirmation, car nous voulons montrer que l’information permet aussi justement le savoir.

La question du rapport entre informatique et information, qui intéressait Rougemont, demeure du fait de la confusion entre les trois différentes formes de l’information (data, news, knowledge).

Or ce problème demeure pour tous ceux qui s’intéressent à la question de la culture de l’information. Le constat partagé est que l’enjeu ne se situe pas uniquement au niveau des infrastructures, mais bel et bien au niveau des contenus informationnels et notamment des capacités d’évaluation de l’information des individus.

Seulement il est difficile de distinguer de quelle information il s’agit dans le concept « culture de l’information ».
Or c’est bien le problème actuel de la désacralisation totale de l’information et par ricochet celle du savoir. Tout est décrit comme information, que ce soit celle contenue dans un ouvrage spécialisé ou l’information non pérenne utile dans l’immédiat et vite oubliée. Mais ce n’est qu’une fois de plus, le retour du mythe de Theut qui se répète ici entre l’anamnèse et l’hypomnèse, entre ce qui mérite une mémorisation durable, et ce qui peut être extériorisé. Cependant, l’extériorisation du savoir, rendue possible par des techniques de l’écriture via des supports de mémoire que constituent les hypomnemata, ne constitue pas un obstacle absolu à la constitution de savoirs durables. Savoirs qui mériteront une mémorisation plus importante et une intégration à la culture.

Ainsi c’est bien dans l’oxymore, dans l’adjonction de ces deux termes contradictoires en apparence, que se situe le point de tension, ce passage, cette sortie (ausgang) entre information et culture. Il s’agit du passage de la minorité, de celui qui ne distingue que des données, à la majorité de celui qui sait y trouver l’accès à des savoirs.

De plus, il nous semble qu’il faille éviter de ne considérer l’information que dans sa vision quelque peu dévoyée qui nous apparaît aujourd’hui et qui résulte d’une évolution qu’a parfaitement retracée Jérôme Segal en ce qui concerne sa dimension scientifique.

Seulement, l’information peut présenter d’autres aspects. Le premier mérite que l’on retrace son étymologie. Cette dernière nous dit qu’information vient de forma (le moule) ce qui implique que nous étudions davantage les formes, sociales, culturelles mais aussi matérielles :

De fait, le concept d’information dans son usage ordinaire, est habituellement lié à une activité de connaissance. Il rejoint en cela le concept médiéval d’informatio. En effet, dans la tradition médiévale, lorsque l’anima connaît, elle n’ingère pas les objets du monde extérieur. Mais au contraire, elle est « informée » de cet objet. Dans l’acte de « cognitio », on dit que l’âme procède par la sensation qui, dans ce processus, ne saisit pas la materia de l’objet connu mais uniquement sa forma. Dans l’anima, l’objet est alors présent à nouveau– re-presentatio – mais sous une autre forme. La conséquence de ce processus est que l’âme est – in actu – « informata ». De ce fait, elle ne peut traiter qu’une représentation, c’est-à-dire une « informatio ».

Cette vision diffère de celle qui s’impose encore aujourd’hui et qui vient davantage de la vision de Shannon basée sur la théorie du signal. La vision qui vient de la tradition médiévale notamment depuis Thomas d’Aquin s’avère au contraire proche de la nécessité de transformer l’information en connaissances :

Bref dans son sens médiéval, l’in-« formatio » est ce qui trans « forme » un objet externe en un état interne pour la connaissance. En termes contemporains, une « informatio » serait alors ce qui crée dans un agent cognitif un état épistémique c’est-à-dire un état de connaissance.

Il y a derrière cet aspect ce qui fera le succès du nominalisme, impulsé par Guillaume d’Ockham. Une position nominaliste recommandée par Stéphane Olivesi.

Une notion ne se comprend pas en elle-même, sans tenir compte du fait qu’elle remplit diverses fonctions selon la nature du discours. Sa signification varie selon cette fonctionnalité. Pour cette raison, la transindividualité du concept qui en fait une réalité correspondant à plusieurs objets, implique un double travail quant à son extension et sa compréhension. Il s’agit, d’une part, de toujours rappeler quel espace et quelle diversité d’objets recouvre le concept et, d’autre part, de préciser ce qui en constitue le noyau invariant à partir duquel il devient possible de l’appliquer à des individualités différentes.

Une position qui nous oblige à prendre en compte la diversité des conceptions face au concept, ce que nous ferons dans l’analyse des diverses cultures de l’information. Cela doit nous pousser à rechercher en quelque sorte le « socle commun » pour ne pas dire le métastable pour aller dans le sens de la transindividualité décrite par Olivesi et qui nous ramène à Simondon. Notre objectif est d’ailleurs bien de tenter de clarifier ce noyau invariant de la culture de l’information.

  1. Denis de Rougemont, « Information n’est pas savoir » Diogène, n° 116, 1981.
  2. Jean Guy Meunier. Op. cit.,
    p.28
  3. Ibid., p.23

4. Les puristes préciseraient que Guillaume d’Ockham était en fait terministe. Le concept de nominalisme lui est effectivement postérieur.

5. Stéphane OLIVESI. Stéphane OLIVESI. Questions de méthode : une critique de la connaissance pour les sciences de la communication. Communication et civilisation. Paris ; Budapest ; Torino: L’Harmattan, 2004,. p.98

A suivre…

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Enquête en cours pour le bouillon !

Non, ce n’est pas le titre d’un polar ou d’une nouvelle aventure du poulpe mais une enquête en ligne. Je fais partie avec une joyeuse bande de veilleurs de l’équipe du bouillon menée par notre Silvère international.
Je relaie donc le message collectif pour tous ceux qui reçoivent cette source d’information.
Le 29 septembre 2009 ce fut la naissance du Bouillon des Bibliobsédés, agrégation et redistribution de la veille d’une vingtaine de volontaires autour des thématiques de l’information documentation grâce à l’indispensable Lully.
Voilà maintenant un an que cette veille partagée fonctionne, il est temps de faire un bilan. Nous vous proposons donc de répondre à cette enquête en ligne destinée aux utilisateurs du bouillon et/ou du nectar. Elle a été réalisée de manière collaborative par les veilleurs grâce à l’excellent logiciel libre Limesurvey mis à disposition par Olivier Le Deuff,[ben oui, c’est moi] merci à lui.
Nous avons souhaité cette enquête anonyme, pas trop longue et largement ouverte à vos suggestions, n’hésitez pas à vous y exprimer et soyez sûr que toutes vos remarques seront lues par les veilleurs ! Nous vous proposerons bien entendu tous les résultats dans les prochaines semaines. Merci d’avance pour vos réponses et n’hésitez pas à disséminer largement cette enquête pour que nous ayons le plus de réponses possibles !

Typologie religieuse des documentalistes.

Je mets en ligne l’autre partie du document paru dans intercdi 205 en 2007. Une petite typologie à prendre avec humour…ou pas ! (Avertissement : toute ressemblance avec des personnages existants est volontaire !)

 

La typologie est sans doute un peu caricaturale mais je suis sûr que vous vous y reconnaitrez ou que vous reconnaitrez même certains collègues.

 

 

Les exemples à éviter (à notre avis)

 

Le moine reclus (équivalent féminin : la clarisse)

Il a généralement un âge avancé mais pas toujours. Il garde son CDI jalousement et personne n’ose y entrer de peur de subir sa colère. Il déteste le bruit ou bien que quelqu’un cherche un ouvrage qui ne figure pas dans les vieux tiroirs qui contiennent les fiches cartonnés. Le CDI doit toujours demeurer parfaitement rangé pour lui. Tout désordre est une offense. Les élèves en ont peur et ses collègues ne lui parlent guère, certains pensant d’ailleurs qu’il a fait vœu de silence. Pour lui un CDI idéal est définitivement sans élève.

 

L’inquisiteur :

Personnage peu aimable et soupçonneux. Il surveille avec une grande vigilance les emprunts des élèves ainsi que les recherches sur Internet. De nombreux ouvrages jugés pernicieux ont été déplacés dans une pièce dans lui seul a la clef, nommée l’enfer. La plupart des sites Internet est filtrée tandis que la moindre discussion est aussitôt perçue comme un éventuel complot.

 

L’ermite :

Le CDI tombant en ruine et étant déserté, l’ermite n’y est même plus. Déprimé, il erre parfois dans l’établissement, mais nul ne sait s’il reviendra un jour vraiment exercer ses fonctions. Sa quête du mysticisme et sa volonté de se détacher de la bassesse de ses collègues et de la faiblesse d’esprit des élèves n’est qu’une façade pour masquer une addiction prononcée au Prozac.

 

Les voies à suivre ?

Le prophète :

Comme beaucoup de ses collègues, le prophète tente de s’imposer par son charisme vis-à-vis de ses collègues et de ses élèves. Il prêche parfois en vain mais ses efforts lui apportent néanmoins des résultats et de la reconnaissance.

 

Le découvreur-architecte :

Il débarque un beau matin dans son nouvel établissement et constate que le CDI n’a de CDI que le nom. Tout est hideux, rien n’est informatisé. Il prend souvent la succession d’un moine ou d’un ermite. Il lui faut avoir des qualités de prophète pour mobiliser les volontés et surtout les fonds pour reconstruire. Parfois dans ce fatras de départ, il a la chance de découvrir un trésor architectural ou un document fantastique. L’avantage vient du fait qu’il pourra éviter certaines erreurs de choix de matériels ou de reconfiguration en participant à la reconstruction du lieu.

 

L’initié :

Il a déjà quelques années d’exercice dans le milieu. Ancien prophète ou découvreur-architecte, il a acquis des savoirs que jalousent ses condisciples. Il continue d’ailleurs à se former sans cesse et manie aussi bien les informations qui circulent sur les réseaux que les vieux écrits. Il se complait parfois dans un rôle de précepteur pour former également ses collègues, notamment les jeunes reçus au concours ou les aspirants-documentalistes.

 

Hors norme : L’Education Nationale n’ayant effectué aucune canonisation à ce jour.

Le saint :

Il est partout, il fait tout et on peut tout lui demander. Il répond toujours oui avec un enthousiasme débordant. Il peut être aperçu à la fois dans son CDI en train de mettre à jour la base, en train d’aider un élève dans sa recherche, être également en salle multimédia car c’est la panique et être en salle des professeurs pour travailler sur un projet avec un collègue. Son don d’ubiquité est évident, mais peu l’ont remarqué. Il devrait normalement mourir jeune à moins qu’il n’ait eu l’idée de changer de profession.

 

La porte est en dedans : l’avenir du lieu CDI et de son gardien.

J’ai décidé de diffuser cet article paru en janvier 2007 dans Intercdi 205. (avec l’accord de la revue bien sûr !) Je vous donne d’ailleurs rendez-vous dans le prochain numéro d’intercdi. (teaser)

 

 

Où l’on disserte de l’avenir du lieu CDI et du professeur-documentaliste en usant de parallèles religieux.

 

Terribilis est locus iste, ce lieu est terrible, voilà l’avertissement inscrit sur l’église de Rennes-le-château selon la volonté de l’abbé Saunière. Nous avions reproduit cette phrase sur la porte du Cdi dans lequel nous exercions. Peu l’ont remarqué, pourtant sur l’autre battant de la double porte en figurait une autre : la porte est en dedans, inscription qui figure encore sur une autre église, celle de Tréhorenteuc au sein de Brocéliande. Il peut semble étonnant voire déconcertant de parler d’églises pour s’interroger sur l’avenir du lieu CDI. Pourtant il nous semble que l’espace théoriquement laïc du CDI présente des similitudes religieuses. En effet, d’abord par une crainte similaire à celle que connaisse les curés au sujet du nombre de ses paroissiens : nos CDI vont-ils eux- aussi peu à peu se vider de leur public ? Les CDI ont certes évolué et remportent encore du succès grâce à leurs formes hybrides bibliothèques et multimédia. Cependant, il nous semble selon nos observations que ce soit surtout l’aspect multimédia qui soit plébiscité. Or si la logique de l’ENT (espace numérique de travail) se poursuit avec en parallèle le développement du nomadisme des médias (pc portables et wi-fi), l’avenir du lieu physique CDI s’avère de fait menacé. Et la question peut également se poser pour son gardien : l’enseignant-documentaliste.

 

  1. La légitimité du documentaliste : les déboires du prophète.

De plus en plus, les enseignants doivent tirer leur légitimité d’eux-mêmes. Comme l’exprime, le professeur en sciences de l’éducation, Jean-Manuel de Queiroz: l’enseignant est désormais devenu un prophète et non un prêtre avec une autorité conférée par l’institution. L’Education Nationale ne peut accorder actuellement qu’un poids insuffisant pour susciter de par sa fonction respect et autorité à l’enseignant. Pour l’enseignant-documentaliste, le problème s’avère accru du fait que sa légitimité n’est pas totale au sein même des enseignants. Il en va de même pour le lieu principal dans lequel il exerce. Pour tisser la métaphore, l’Education Nationale en tant qu’Eglise au sens institutionnel s’avère de moins en moins respectée tandis que le CDI en tant qu’église, lieu physique se voit menacé de disparition. Pas facile de réaliser correctement son « sacerdoce » dans ces conditions. Bien souvent la légitimité du documentaliste provient donc de ses capacités charismatiques. Ce n’est pas totalement un mal en soi, mais cela peut être épuisant à la longue. C’est apparemment ce que ressentent de nombreux collègues. La faute en incombe à un statut sans doute peu clair. La mission du documentaliste n’en demeure pas moins religieuse au sen étymologique dans le sens où il lui faut créer du lien entre les documents, entre les documents physiques et les secondaires qui sont dans la base et surtout entre les documents et les élèves. Pour cela, il lui faut rassembler le plus grand nombre à sa cause. Mais quel avenir pour les prophètes quand l’institution cherche à diminuer les recrutements ?

 

  1. Trouver le trésor au sein de son église.

Finalement pour sauver le lieu, il faudrait à l’image de Bérenger Saunière parvenir à trouver un trésor caché ou des documents qui permettraient d’assurer la pérennité du lieu. Le trésor peut provenir d’ouvrages rares, mais aussi d’une politique documentaire efficace, ou bien encore d’un aménagement attractif de l’espace. Mais cela peut ne pas suffire. Il faut que le prophète du lieu parvienne à convaincre élèves, enseignants et administration. Le lieu désacralisé n’en reste pas moins beau à condition que l’élève comprenne que la porte est en vraiment en dedans et qu’il peut y trouver accès vers différents voyages extraordinaires parmi la culture et l’information. L’image du lieu CDI ne peut donc être détachée de celle du documentaliste. Nous serions tentés de dire qu’il devrait être l’architecte de l’information de l’établissement au sens numérique mais aussi au sens physique. Il lui faut donc concevoir de nouvelles formes de CDI privilégiant d’autres aspects mêlant des lieux de débats ouverts à des endroits plus propices au dialogue et au conseil (un confessionnal ?) Que ce soit comme le recteur Henri Gillard à Téhorenteuc où l’abbé Saunière à Rennes-le-château, qui avaient trouvé un lieu d’exercice à priori peu séduisant, des documentalistes arrivent parfois au sein de CDI délaissés et en triste état. Il leur faut alors mobiliser et concevoir un lieu attractif ce qui n’est pas toujours évident. Le chemin de croix commence alors bien souvent. Mais pourquoi ne pas se servir ainsi de l’image du chemin de croix justement pour construire un parcours documentaire mêlant panneaux d’informations, bornes wi-fi, panneaux historiques, nouvelles acquisitions, le tout menant jusqu’au CDI…Parfois l’imagination du pauvre peut conduire à la quête du graal documentaire.

 

  1. L’ubiquité du saint.

Les collègues le constatent de plus en plus, il faut souvent être partout au sein de l’établissement. L’idéal serait donc d’avoir le don d’ubiquité comme saint Antoine surtout quand le documentaliste est administrateur réseau et responsable TICE ! Cela peut devenir vite fatiguant lorsqu’il se voit ainsi interpellé sans cesse. Et puis si vous enviez les dons de Saint Antoine, sachez quand même qu’il est mort à 36 ans. Certes il a été canonisé un an plus tard, mais ne comptez pas obtenir un tel statut posthume avec l’Education Nationale. La solution est de placer des avatars de sa propre personne un peu partout en exerçant sa médiation au sein des espaces numériques via l’administration de blogs et de sites Internet et la mise en place d’aide en ligne. D’autres pistes peuvent être évoquées avec des catalogues de CDI enrichis et devenus cataloblogs.

Et puis si vraiment le statut de saint vous parait encore trop faible, sachez que vous pouvez avoir l’impression d’être un Dieu (à moins que ce ne soit Big Brother) avec les outils de prise de contrôle à distance des ordinateurs comme VNC. Certes il s’agit de surveillance, mais cela permet aussi de rendre bien des services sans avoir besoin de se déplacer sans arrêt.

 

Conclusion :

Les risques sont donc présents et il est un danger qui guette le prophète, c’est celui de devenir un ermite peu écouté dans un lieu qui tombe en ruine quand ce n’est pas le moine reclus (pour ne pas dire la clarisse…) La figure de l’initié apparaît donc plus souhaitable en tant que personne qui connaît les arcanes de la culture et de l’information et qui peut en transmettre les clefs. L’enseignant-documentaliste se doit de chercher et de comprendre avant les autres, un peu comme Guillaume de Baskerville dans le nom de la rose. Le contre exemple figure également dans l’ouvrage d’Umberto Eco, c’est la figure de l’inquisiteur Bernard Gui auteur d’un terrible manuel où la tolérance n’a pas de place car il apparaît qu’il faut être un peu hérétique pour faire avancer les choses. Ce n’est pas la première fois que nous utilisons le biais religieux pour exprimer nos idées, notre site internet « le guide des égarés » reprend le titre d’un ouvrage rédigé en arabe par le théologien juif Moïse Maimonide.

La porte est en dedans doit donc pousser chaque élève à effectuer sa propre quête et le documentaliste peut être un de ceux qui lui apporte de l’aide dans cette tâche.

 

Béranger Saunière, le mystérieux curé de Rennes-le-Château.

 

Bibliographie :

 

Le Deuff, Olivier. Le guide des égarés. [www.guidedesegares.fr]

Markale,Jean. Brocéliande et l’énigme du Graal. Paris :Watelet-Pygmalion. Paris 1

Markale,Jean. Rennes-Le-Château et l’énigme de l’or maudit. Paris :Watelet-Pygmalion. 1989

Eco, Umberto. Le nom de la rose. Paris : Grasset, 1982

Projet pour du journalisme Hyperlocal : quelques idées

J’ai décidé de diffuser une proposition de projet qui n’a jamais vu le jour et qui concernait la presse quotidienne régionale et locale.

J’aurais souhaité pouvoir effectuer un post-doc dans ce cadre mais ce ne fut pas le cas. Comme, je me suis dit que c’était dommage que ces quelques réflexions restent dans un tiroir d’autant qu’elles datent désormais de plus d’un an (d’où le fait que je ne mentionne pas de nouveaux acteurs comme ovni), je les mets à disposition afin qu’elles suscitent peut-être d’autres intérêts.

Contexte de la mission :

Le développement de nouveaux médias en ligne, type journalisme citoyen montre qu’il y a un intérêt durable dans le domaine ainsi que des pistes économiques viables. Les nouveaux sites de journalisme en ligne qui se sont lancés tels rue89 ou slate constituent des modèles qui connaissent un succès et qui ont pu engager des collaborateurs.

Cependant, les initiateurs des projets comme Agoravox escomptaient initialement un développement de l’information de type local, ce qui ne semble pas le cas.

Pourtant, de l’information locale est diffusée mais peu visible et peu valorisée parce qu’elle passe par des blogs peu consultés ou éphémères.

La solution serait donc de valoriser cette production en lui donnant une cohérence afin d’éviter la dispersion de l’information. La presse régionale et locale semble plus à même de porter ce type de projet.

 

Mission :

Le projet vise à étudier la faisabilité et les potentialités qui peuvent être mises en œuvre autour des nouvelles technologies et de l’information locale.

Plusieurs pistes peuvent être ainsi évoquées afin de rentrer dans une logique de valorisation mutuelle :

  • journalisme citoyen local
  • Blogueurs correspondants
  • Blogs d’informations d’établissements scolaires
  • Applications cartographiques et autres modes de visualisation de l’information.

Les meilleures productions pourraient connaître des publications papier, éventuellement rémunérés, à l’instar du journal Vendredi.

Sélection des meilleurs articles des blogs régionaux

L’objectif du projet est de travailler en intelligence, c’est-à-dire de concevoir les nouveaux moyens n’ont pas comme des concurrents mais comme des moyens de renforcer la cohérence et la cohésion avec le lectorat actuel…et le lectorat potentiel, notamment les jeunes générations.

D’autre part, le système permettrait d’appuyer un élargissement des ressources publicitaires en permettant à la fois de publicités mieux ciblées pour les PME qui pourraient également bénéficier en retour le cas échéant d’une amélioration de leur page rank en matière de référencement, bénéficiant ainsi de celui du journal.

 

 

 

Tutoyer ou vouvoyer ses élèves au lycée ?

J’avoue que cette rentrée me pose quelques petits problèmes. En effet, j’avais pris l’habitude de vouvoyer mes étudiants de la première année jusqu’au master 2.

Le problème, c’est que je reviens dans le secondaire en lycée. Au collège, je les tutoyais. J’aurais donc tendance logiquement à vouloir tutoyer les lycéens mais j’ai pris mes habitudes universitaires et j’ai du mal à m’en départir. Il faut aussi prendre en compte le fait que certains sont majeurs. Sans compter qu’il y a des élèves qui sont d’ailleurs en BTS.

Là où ça se complique, c’est que certains sont en fait en troisième au sein du lycée. Je devrais donc les tutoyer ceux-là d’autant que j’y ai retrouvé un ancien élève que je tutoyais lorsqu’il était en sixième.

Je remarque que je tutoie plus les garçons que les filles aussi ce qui n’arrange rien à mon analyse. J’aurais tendance à tutoyer aussi plus facilement les élèves que je vois plus régulièrement.

En fait, c’est totalement irrationnel.

Ce serait encore facile si ne se rajoutait pas un autre problème. La plupart des surveillants (internat et externat) étudient…en BTS dans le lycée. C’est réglé : je les tutoie…et je leur serre la main. Mais comment je fais quand ils sont avec des camarades mais qui ne sont pas surveillants ?

Et toi tu ferais comment ? Enfin, vous !

Appel à communication sur l’identité numérique

Vous l’avez peut-être déjà vu passé mais je permets de relayer un appel à communication pour l’excellente revue « Les Cahiers du Numérique ».
Il est vrai que je la trouve d’autant plus excellente que j’y ai publiée trois articles depuis la renaissance du périodique il y a deux ans.
La revue couvre une grande partie des champs de l’information-communication. Je ne comprends pas d’ailleurs pourquoi elle n’est pas mieux reconnue par le CNU 71 des sciences de l’information et de la communication.
Voici donc l’appel pour le numéro coordonné par notre JPP (Jean Paul Pinte) national (celui-là ne met pas de cacahouètes au fond des buts, mais mêle veille et culture informationnelle et traque à ses heures perdus les cybercriminels) et pour lequel je figure dans le comité scientifique. Un comité fort varié et qu’il faudra donc réussir à convaincre.
Appel à publication pour un numéro de
Les Cahiers du Numérique
http://lcn.revuesonline.com
L’identité numérique
Date limite de proposition d’article : 30 octobre 2010
OBJECTIF DU NUMERO SPECIAL
Aujourd’hui, la toile Internet est un espace où se font et se défont les informations et les réputations. Le Web devient le lieu de convergences des médias (presse en ligne, Web TV, Web Radio, blogosphère, etc.) où se propage durablement l’information gratuite. Les nombreux services proposés par les systèmes de recherches d’informations généralistes sont désormais largement utilisés par les internautes comme point d’entrée sur l’univers informationnel du Web.
L’avènement du Web social, qualifié aussi de Web 2.0, a donné du pouvoir à l’internaute et l’a fait passer du statut de simple consommateur à celui de « consommacteur » à part entière du réseau. En produisant son propre contenu qui sera largement diffusé, chacun aujourd’hui devenir un véritable média ; la prolifération des outils de diffusion ne manquent pas pour s’exprimer : les blogs, les forums de discussion, les plateformes de partage multimédia, les réseaux sociaux, les wikis, etc. L’explosion rapide de tous ces espaces pose alors avec acuité le problème de l’identité numérique, notion confuse et complexe que les travaux les plus récents en sciences humaines et sociales tentent de circonscrire.
Bien que le phénomène ne soit pas nouveau et remonte à l’époque de Télétel, la puissance des réseaux sociaux dans Internet a fait de l’identité numérique, une problématique majeure qui invite chacun à se préoccuper aujourd’hui de son activité, de son image, voire de sa réputation en ligne. Une terminologie ad hoc s’est progressivement imposée et il est courant de recourir à des expressions telles que : E-réputation, cyber-réputation, web-réputation, réputation numérique, personal branding, etc.
Les acteurs économiques, sont de fait, extrêmement attentifs à cette tendance. Selon, une étude internationale réalisée en 2010 par l’éditeur informatique Microsoft , 69% des Français se sentent concernés par l’impact de leur réputation en ligne sur leur vie privée et professionnelle. 77% des Français interrogés soulignent être conscients que des informations publiées en ligne sont susceptibles d’être prises en compte dans le cadre d’un recrutement. Si, en Allemagne, près de neuf personnes sur dix en sont convaincues, en France, très contradictoirement aux résultats de l’étude, un seule personne sur trois en France (32%), se préoccupe systématiquement de la trace laissée au moment où elle diffuse du contenu sur Internet. C’est même une personne sur 4 seulement qui se soucie cette fois de la réputation des autres, à chaque fois qu’elle publie du contenu.
Aucun domaine de la société (institutions, entreprises) n’est à l’abri des préoccupations portées par l’identité numérique notamment en matière de recrutement et d’image véhiculée. Les premiers problèmes d’ordre juridique, viennent souligner le caractère sensible de ces questions et mettent en évidence leur complexité.
QUELQUES PROPOSITIONS NON LIMITATIVES DE THÈMES POUVANT ÊTRE ABORDÉS
Identité numérique : définitions, composants, enjeux et non-enjeux
Identité numérique et construit social
Identités personnelles et professionnelles : Etat des lieux
L’impact de l’identité numérique sur la société, l’éducation, l’entreprise, l’économie, le marketing, le commerce, …
Quelle maîtrise et gestion de sa visibilité en ligne ? Comment améliorer sa e-réputation ?
L’évolution des outils de surveillance de la e-réputation (buzz monitoring)
L’identité numérique : aspects philosophique et sociologique du phénomène
Société de l’information et identité numérique (Evolution de la technologie, impacts des technologies nomades, …)
Droit et identité numérique (Le droit à l’oubli numérique, usurpation d’identité, législation actuelle, en cours ?, ..)
Quelle place pour les médias sociaux dans l’identité numérique ?
Les pseudos et avatars au cœur de l’anonymat (Virtualité ou non de l’identité numérique ?, pseudonymat, …)
Identité numérique, société de surveillance et réseaux (De quoi se protéger ?)
Cet appel à articles s’adresse prioritairement aux chercheurs en sciences de l’information et de la communication mais les contributions d’autres disciplines scientifiques sont les bienvenues.
COMITE SCIENTIFIQUE du numéro spécial
Michel Arnaud (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
Christine Balagué (IAE- Université Lille 1)
Fadhila Brahimi (Strategic Presence Coach & Speaker, CEO FB-Associés)
Eric Delcroix (Université Lille 3)
David Fayon (La Poste)
Eric Freyssinet (Division de Lutte Contre la Cybercriminalité, Gendarmerie Nationale)
Olivier Iteanu (Avocat)
Olivier Le Deuff (Prefics, Université de Rennes 2)
Louise Merzeau (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
Jean-Paul Pinte (Université Catholique de Lille)
CALENDRIER
Date de remise de proposition d’article : 30 octobre 2010
Acceptation de proposition : 15 novembre 2010
Notification aux auteurs : 20 janvier 2011
Remise version finale : 10 février 2011
CALENDRIER ET RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS
– Envoi des propositions d’articles (6000 caractères, espace non compris, plan et références bibliographiques non compris) le 30 octobre 2010 dernier délai à l’adresse suivante : pinte.jp@gmail.com en indiquant prénom et nom.
– Les contributions définitives (30000 signes espaces compris) respecteront impérativement la feuille de style de la revue, téléchargeable sur http://lcn.e-revues.com/revues/23/ConsignesLCN2005.doc.
– La notification aux auteurs (accepté, refusé, accepté avec modification) est fixée au 20 janvier 2011.
– Pour les communications acceptées avec modifications, la date limite de réception des articles modifiés est le 10 février 2011.
– Les articles retenus sont à adresser au plus tard le 10 février 2011 au coordonnateur accompagnés IMPERATIVEMENT de l’accord de cession des droits dûment complété, sans lequel la publication est impossible (NB : un accord par auteur téléchargeable sur http://lcn.revuesonline.com/revues/23/LCN_CD.pdf) le 15 février 2011.
CONTACT : Jean-Paul PINTE pinte.jp@gmail.com