Second life en trans

Il ne s’agit pas de translittératie mais de transmusicales.
En clair, durant les transmusicales de Rennes va se dérouler plusieurs concerts en simultané avec des concerts « in real life »
Les places sont limitées mais vous pouvez encore vous inscrire.
L’évènement est organisée notamment par des membres et bénévoles de la bibliothèque francophone et en l’occurence Hugobiwan Zolnir. Je retranscris donc les détails de l’évènement :
Après le concert réel virtuel organisé en 2007 dans Second Life, la ville de Rennes et les Transmusicales mettent la barre plus haut en nous proposant cette année 3 concerts d’affilée pendant lesquels les avatars seront videoprojetés live sur écran géant. Il y aura aussi « in real life » un espace expérimental de réalité mixte pour faire découvrir les mondes virtuels « sans clavier ni souris » au grand public.
Attention la jauge est limitée à 60 places par concert et les réservations se font en commentant des billets ici : avis aux amateurs 😉

C’est l’occasion également de découvrir ou de redécouvrir les initiatives de la bibliothèque francophone. Pour vous téléporter sur la bibliothèque francophone de Second Life c’est par ici.


Hugobiwan Zolnir :

Le Ka documentarisé et la culture de l’information

De retour du colloque Doc Soc 2008 intitulé : Traitements et pratiques documentaires : vers un changement de paradigme ?, je mets en ligne le diaporama de mon intervention.
J’ai pu rencontrer plusieurs personnes intéressantes durant le colloque dont les actes sont publiés par l’Adbs.
Merci à bibliobsession de m’avoir fait remarquer la faute sur ma dernière diapositive.

Facebook ou le miroir de nos masques

Facebook demeure toujours autant source de critiques et d’inquiétudes sur son modèle financier. J’avais raconté il y a quelques mois que j’observais l’arrivée massive de nouvelles générations sur la plateforme notamment avec les demandes de mes anciens élèves. J’avais décidé d’accepter ces demandes de contact en créant un profil élèves. Force est de remarquer après quelques temps qu’il s’agit d’un véritable intérêt pour un observateur des réseaux sociaux et ce d’autant plus lorsqu’il s’agit de ces anciens élèves. Scientifiquement, facebook permet de mesurer des usages et des évolutions de manière parfois plus fines et efficaces que ne le ferait une simple enquête statistique ou quelques entretiens menés d’ici de là auprès d’élèves ou étudiants. Outre que Facebook pourrait permettre de réaliser une forme active de suivi des cohortes : c’est-à-dire répondre à la question que se pose bon nombre d’enseignants à propos de leurs anciens élèves : que sont-ils devenus?
La première observation qui apparait sur mes anciens élèves, c’est que leurs stratégies sont purement inscrites dans l’instantané. Il n’y a que rarement des projections dans le futur. Cela explique sans doute pourquoi tout est facilement accessible, ils ne connaissent pas les profils limités, les photos des amis des amis sont ainsi sans cesse disponibles, etc. Certaines habitudes émanant de la skyblogsphère sont importées notamment en ce qui concerne les commentaires sur les photos publiées. On retrouve les mêmes phrases du genre « je t’adore, t’es trop belle« , etc voire tout simplement « j’taime » quand il s’agit de commenter la photo du fiancé du moment. A aucun instant, il n’y a conscience de la trace. Cette inconscience du futur se voir également chez un ancien des mes élèves qui prend plaisir à réaliser exactement tout ce qu’il faut éviter de faire sur un réseau social. Il remplit régulièrement ses états pour démontrer aux autres qu’il est décidément un gars cool et qui ne s’en fait pas. Dernièrement, son état mentionnait qu’il s’était enfin décidé à faire ses devoirs…mais qu’il ne savait pas encore quand. Cette volonté humoristique va de pair avec l’état précédent qui mentionnait « a encore pris sa race comme d’habitude », tout cela allant de pair avec la participation à des groupes thématiques ventant les mérites de l’alcoolisme ou de tout type d’apéritifs. Pourtant ce garçon sera bientôt dans quelques années sur le marché du travail. Mais sur ce point, il est comme beaucoup à ne pas trop y penser. En effet, nombreux sont ceux qui s’en moquent et démontrent par cette volonté festive, souvent alcoolisée et que l’on rencontre certains jeudis soir dans les villes étudiantes ne sont le reflet que d’une terrible évidence : dans le futur, seul le pire n’est pas décevant pour paraphraser une expression d’un film de Lelouch.
Tous ces états, ces mentions d’activités sont bien souvent des mises en scène et ce d’autant plus pour les jeunes générations qui doivent, tout en demeurant dans une forme de mimétisme, faire apparaitre leur différence. Pour autant, ces masques sont surtout des miroirs. Le masque ne dissimule pas, il révèle encore plus et cela est d’autant plus vrai sur Facebook et sur les profils de mes anciens élèves. Mais ce ne sont pas les seuls concernés, que dire de celle qui change sa photo de profil pour apparaitre plus à son avantage peu après avoir inscrit qu’elle en avait marre du célibat.
Alors que faire face à toutes ces diverses observations et tendances à l’oeuvre? Une réponse qui peut paraitre terrible c’est que désormais notre rôle d’enseignant ne peut non seulement se borner à la classe et qu’il doit s’ouvrir en dehors des temps de cours mais que ce rôle n’est pas nécessairement borné à la sacrosainte-sainte année scolaire. Un ancien élève qui souhaite vous garder en contact, vous témoigne une forme de confiance. Et la confiance appelle donc au conseil. Faut-il se résoudre à demeurer parfois professeur-documentaliste virtuel comme ce fut mon cas mercredi soir en dépannant une ancienne élève confronté à quelques difficultés plutôt de type informatique ce qui a eu pour effet qu’elle mentionne sur son état « sauvé par maitre Yoda » Je ne sais pas mais je note que cela nous ramène du bon côté de la force.

Remarques sur le rapport Assouline

Il y a des éléments fortement intéressants dans le rapport Assouline. Certes, on déplorera le choix d’emblée de commencer par des propositions négatives (et peu convaincantes ?) dans le genre interdiction des webcams dans les messageries instantanées. J’ai toujours la crainte que ça ne finisse par cacher le reste.
La première partie tente de faire le point sur les relations entre les jeunes générations et les technologies de l’information. Le rapport reste parfois sur des lieux communs qui ne permettent pas toujours de bien saisir la complexité de la situation. Il aurait été opportun de retrouver en plus quelques analyses d’ars industrialis mais il est vrai que l’exhaustivité en la matière est impossible. Néanmoins, le rapport cite quelques sources fiables notamment celles de Mimi Ito entre autres. Nous pouvons aussi remarquer que l’importance des enseignants-documentalistes a été bien perçue et qu’outre évidemment le Clemi, la Fadben, Pascal Duplessis et Jean Louis Durpaire sont cités. Le rapport parait donc assez équilibré et propose des pistes concrètes.
Quelques constats semblent consensuels et nous ne pouvons que les partager :
Alors que les jeunes jouissent d’une réelle liberté grâce à leur maîtrise des nouvelles technologies, l’absence frappante de la famille et de l’école les laisse abandonnés, sans repères, dans un monde multimédiatique omniprésent. A cet égard, les autorités ont donc un rôle d’émancipation à jouer afin de libérer les jeunes en leur donnant un regard critique et distancié sur leurs pratiques.
Une culture de l’information biaisée :
L’expression est donc employée dans le rapport et montre que cette culture de l’information des jeunes générations comporte des lacunes :
Les jeunes n’ont pas forcément conscience que les conditions de production de l’information, le support ou le canal de diffusion ne sont pas neutres sur Internet et qu’ils conditionnent la forme des messages, induisent une série de choix et donc surdéterminent leur contenu.
C’est donc fort logiquement que le rapporteur en arrive à cette conclusion :
Ce qu’il faut donc, en France, c’est une éducation aux médias qui soit un enseignement à l’analyse critique de l’image
Nous ne pouvons que partager cette nécessité de distance critique à enseigner. Les problèmes liés à la formation (et donc à la déformation) par les images notamment de la télévision et de l’ensemble des médias sont décrits :
Il est également sociétal en ce que les images façonnent la représentation que l’enfant se fait du monde : surévaluation de la violence dans la réalité, vision négative de l’avenir, tolérance plus grande à l’égard de comportements agressifs et sexistes.
Ici, nous serions tentés de dire que cela ne concerne pas que les jeunes et que les plus grandes victimes des médias sont de loin les plus âgées…Certes ce n’était pas l’objectif du rapport, mais la méconnaissance des médias des générations qui restent scotchés devant leur télé et qui sont ainsi objets de manipulation est un point qui est trop souvent oublié selon nous. Or ce sont les parents et les grands-parents de nos élèves et de nos étudiants…ce qui explique l’inconsistance de la transmission dans ces domaines. Nous serions tentés de dire que l’état de minorité face aux médias ne concerne pas que les jeunes générations.
Le rapport propose de prolonger les étiquetages et les labels sur tous les médias. Si l’idée de label et d’autres moyens de distinction positive peuvent être encouragés, je ne suis pas convaincu par les stratégies d’interdiction comme à la télévision. Je crains qu’à l’inverse, le fait d’interdire aux moins de 18, 16 ou 12 ans ne produit qu’un effet de séduction renforcée, fortement courant chez les adolescents. Le rapport n’est pas naif et est conscient qu’il existe des moyens d’échanges qui échappent aux filtres. Sur ces questions de pornographie, de violence et autres désinformations, il nous semble que le problème est d’abord est extérieur à l’Internet : où et qui sont les pédophiles (qui sévissent plus souvent d’ailleurs au sein des familles ce qu’oublie Action Innocence)
Internet n’est donc pas la seule donnée à prendre en compte dans ces questions.
Le rôle des professeurs-documentalistes dans l’Education aux médias
Assouline souligne que désormais cette prise en compte des nouveaux médias ne peut résider dans les mêmes apprentissages qui s’effectuent depuis des décennies. C’est une critique à l’immobilisme de l’Education Nationale ou tout au moins à l’incapacité à réellement éduquer par et avec les médias :
La question qui se pose dès lors est de savoir si l’esprit critique développé par l’analyse de texte peut s’exercer sur les nouveaux médias. Votre rapporteur ne le pense pas. Convaincu de l’intérêt d’un enseignement spécifique à la compréhension des médias contemporains, il a établi un état des lieux de l’éducation aux médias puis dégagé quelques pistes de modernisation.
Institutionnellement, David Assouline propose donc de clairement de revaloriser le métier de professeur-documentaliste :
Le rapport recommande la rédaction d’une nouvelle circulaire de définition du métier de documentaliste.
– il appelle en premier lieu à une revalorisation forte du métier de professeur documentaliste qui passe par l’attribution claire de responsabilités en matière d’éducation aux médias1. La Fédération des enseignants documentalistes de l’Éducation nationale (FABDEN) propose à cet égard la mise en place de modules spécifiques à l’éducation aux médias confiés aux documentalistes, ce que souhaite également votre rapporteur
Comme le préconise le rapport de l’IGEN, votre rapporteur milite pour qu’un temps et un espace bien identifiés soient définis pour cet enseignement, au moins pour les années de collèges. Sur deux niveaux de classe choisis au collège, une dizaine d’heures annualisées d’éducation aux médias en demi-groupe seraient ainsi prévue. Cette initiative permettrait notamment de mettre en valeur la capacité des élèves à créer un discours médiatique, et pourrait s’intégrer dans un projet d’accompagnement à la semaine de la presse. Ce projet associerait obligatoirement des professeurs de plusieurs matières, le lieu serait le CDI et l’animateur principal en serait le professeur documentaliste.
Cela impose d’inscrire l’éducation aux médias en tant que telle dans les missions des documentalistes.

Il demeure l’idée française que l’éducation et le service public peuvent éduquer via la télévision :
Dans le cadre de la réforme de France Télévisions, votre rapporteur souhaite que soit imposée une émission sur le décryptage des images, non pas seulement dans le cahier des charges de France 5, mais aussi dans celui de France 2.
Il semble quand même que dans ce domaine, une tendance se dégage avec des services comme lesite.tv, france5éducation ou Ina.fr
Au final, il en ressort donc la nécessité d’une nouvelle circulaire des professeurs-documentalistes qui prenne en compte clairement l’éducation aux médias. En ces temps de masterisation, voilà qui sera un objet de négociation à mettre en place dans les mois qui viennent.
Il s’agira ensuite de travailler à une didactique de cette « translittératie » qui soit un moyen de sortir de la logique du B2I dont le rapporteur a noté les nombreuses critiques qui lui sont faites.
Nous notons que ce rapport a le mérite d’insister sur la revalorisation institutionnelle du métier de professeur-documentaliste et constitue un premier texte de confiance entre élus et professionnels. Le rapport met donc également en avant la nécessité intergénérationnelle.
Evidemment, il n’est pas parfait mais qui pourrait prétendre réaliser un rapport parfait sur la question de l’éducation aux médias ?
Il ne reste plus qu’à attendre les faits concrets au niveau institutionnel et à continuer nos travaux en la matière, aussi bien sur les plans de la recherche, qu’au niveau pédagogique et tous les jours sur le terrain avec les élèves.

Evaluer ou pas ?

La récente controverse au sujet des évaluations bibliométriques établies par l’Aeres finit par me déranger sur plusieurs points ce qui explique sans doute le fait que je n’ai pas signé la pétition. Le premier point gênant c’est le risque de voir la bibliométrie et la scientométrie comme des méthodes statistiques bêtes et aveugles qui ne seraient pas dignes d’interêt. J’ai la désagréable impression que certains chercheurs découvrent même l’existence de la bibliométrie et de la scientométrie qui sont des secteurs qui intéressent fortement les chercheurs en information communication et également les professionnels de la documentation. Plusieurs ouvrages intéressants sont parus sur le sujet et je mentionne régulièrement ces secteurs et travaux à mes étudiants. Un bon point de réflexion de départ sur le sujet est le numéro (collector?) de Solaris n°2 dont les archives sont toujours en ligne.
Les mesures scientométriques, bibliométriques voire nétométriques sont utiles et intéressantes. Cela ne signifie pas que leurs méthodes ne doivent pas être discutées au contraire puisque c’est au sein des débats que ces domaines peuvent progresser.
De la même manière, la bibliométrie répond à des impératifs professionnels fort utiles d’autant plus  si on leur ajoute une analyse sociale. Je cite ici un extrait de  l’article de Jean Max Noyer extrait du numéro de Solaris qu’il a coordonné et  qui rapelle la définition de la bibliométrie :
« Je rappelle donc brièvement, à partir de la définition de A. Pritchard, ce que l’on entend par « Bibliométrie », à savoir : l’ensemble des méthodes et techniques quantitatives — de type mathématiques / statistiques — susceptibles d’aider à la gestion des bibliothèques et d’une manière très générale des divers organismes ayant à traiter de l’information. Dit d’une autre façon, les outils statistiques utilisés par la Bibliométrie visent avant tout à élaborer des indicateurs concernant les outputs (publications) des diverses pratiques de recherche. Ce qui est visé : la classification, les fréquences et les types de distribution… bref, tout ce qui peut permettre d’aider à définir par exemple de nouvelles stratégies en matière d’acquisition, de mise à jour, de gestion des bibliothèques ou des bases de données. La Bibliométrie engendre donc des indicateurs d’activités qui ne nous renseignent guère sur les pratiques, les usages, les modes de problématisations à partir desquels les dispositifs de la science et de la technique se donnent comme pouvant être pensés, au moins en partie.  »
Il s’agit donc de signaler de suite qu’une évaluation uniquement statistique est insuffisante et qu’il faut donc lui adjoindre d’autres méthodes d’analyses.Je ne suis donc pas opposé à des mesures scientométriques au niveau des chercheurs à condition que toutes les démarches d’évaluation soient prises en compte. Ces démarches font partie de la science et même à un petit niveau en utilisant le logiciel Harzing. Publish or Perish, il est possible d’effectuer quelques mesures notamment pour un thème précis. Il faut toutefois relativiser les résultats car ils sont basés sur Google Scholar qui n’est pas rigoureux.
Je ne suis donc pas non plus de l’avis-que j’ai entendu- que toutes les recherches sont équi-valentes. Il ne s’agit pas de tomber pour autant dans le débat entre le bons et le mauvais chercheur…j’imagine déjà le parallèle avec le sketch des inconnus sur les chasseurs : le bon chercheur il publie mais le mauvais chercheur il publie aussi…)  C’est contraire à l’esprit scientifique qui vise à convaincre soit à priori par les mécanismes de sélection dans les revues avec évaluation par les pairs, soit a posteriori par les citations par les articles d’autres chercheurs. De la même manière, individuellement chaque chercheur sait qu’il a mieux réussi tel ou tel article ou telle communication. De même, certains concepts ou applications connaissent plus de succès et la scientométrie associée à des méthodes telles les co-occurences et les méthodes de Latour et Callon, nous sont utiles pour tenter d’analyser ces processus.
Alors toute démarche d’évaluation n’est pas nécessairement à rejeter. Il est vrai que cela doit se faire de manière la plus transparente possible : il nous faut connaître les règles du jeux à l’inverse du page rank de Google.
Je signalerai déjà sur ce point que selon moi, ces critères doivent être pensés au sein des disciplines mais également de manière inter-disciplinaire.
D’autre part, évaluer ne doit pas sans cesse signifier sanctionner mais conférer de la valeur. C’est tout l’intérêt de l’évaluation et étymologiquement, c’est cette action de conférer de la valeur qui nous intéresse. L’évaluation doit être un processus de valorisation à la fois de l’auteur, de l’article, du laboratoire, de l’université, etc. Evidemment derrière il y a le spectre de la compétition avec ses dérives : le risque du publish or perish, l’augmentation du nombre de publications et de revues ainsi que le choix de privilégier des secteurs permettant d’obtenir de meilleurs indicateurs. Voilà pourquoi, il faut parvenir à une analyse sociale et humaine des résultats.
Il ne s’agit donc pas de refuser tout type d’évaluation mais au contraire d’en créer de nouvelles. Et ce qui doit être évalué est assez large et dépasse les critères du classement de shangai. De même l’évaluation répond à un besoin : celui du regard extérieur et de la critique. Sans les remarques, les critiques et les suggestions, quel intérêt ? L’évaluation prend donc en compte clairement la relation auteur-lecteur et leur co-construction qui nous oblige à ne pas se penser comme un auteur séparé et comme milieu d’idées spontanées.
Une fois de plus, il s’agit aussi de rappeler que le chercheur doit être un communiquant. Un chercheur ou un enseignant-chercheur qui ne produit ni textes ni communications ne peut être considéré comme un chercheur.  Ce travail de communication est à la base de la science en action. En effet qu’importe un travail génialissime si nous n’en avons pas de trace…documentaire.
Or le second point qui me gêne également parfois dans le rejet de l’évaluation, c’est que certains enseignants-chercheurs publient peu ou pas alors qu’ils sont rémunérés pour et que ce refus d’évaluation sous des discours généraux ne cachent que des défenses d’intérêt personnel. J’ai la sensation qu’à vouloir tout refuser en bloc, nous allons finir par avoir une solution qui n’aura pas été négociée et donc améliorée…et qui pèsera  sur les nouveaux recrutés.
Autre point d’importance qu’il faut aussi rappeler, c’est que l’évaluation ne peut provenir uniquement que de la sphère scientifique. Elle vient également selon les domaines, des communautés de professionnels, des usagers, des amateurs éclairés, des citoyens…et des étudiants. Ici, je souligne le fait que je reste convaincu que l’alliance enseignement et recherche est un atout précieux pour ce que nous avons à transmettre aux étudiants et qu’une trop nette division entre enseignants et chercheurs n’est pas profitable. L’évaluation doit donc être à la fois effectuée sous des formes de pairs à pairs mais rien n’interdit de lui adjoindre d’autres moyens d’observation à condition toutefois de ne pas dériver de l’autorité à la popularité.
La question est donc complexe et il nous faut donc penser l’évaluation en prenant en compte également l’e-science, les cyberinfrastructures et toute une série d’éléments possibles. Quel part accorder aux document sur les archives ouvertes ? Que penser notamment des activités de blog scientifique, comment l’évaluer et lui conférer une valeur pour le chercheur surtout quand il s’agit parfois d’heures considérables de travail comme dans le cas d’affordance.info
Alors valorisons la recherche.