Contre le concept d’éducation 2.0

J’ai récemment utilisé le concept de culture de l’information  2.0 dans une conférence à la fois en clin d’oeil ironique à la volonté de mettre du 2.0 partout mais également parce que dans mon esprit cela correspondait à une nouvelle étape après la thèse de Brigitte Juanals.
J’ai moi-même appliqué le 2.0 à celui de bibliothécaire. Je développe donc ici mon argumentation suite au message que j’ai posté sur le réseau apprendre 2.0 créé par Florence Meichel sur ning et sur lequel il m’a été demandé de m’expliquer par Olivier d’Ocarbone.
Je considère que l’éducation doit demeure tel comme concept et qu’il ne s’agit pas de lui adjoindre du 2.0 puisque cela reviendrait à affaiblir un concept qui est déjà en difficulté en la faisant rentrer dans une phase d’instabilité permanente. Je considère donc que l’éducation doit donc au contraire se démarquer et s’inscrire dans la pérennité de part ses objectifs généraux qui au final ne varient pas nécessairement  dans le temps.
Dès lors, je m’inscris contre ce concept d’éducation 2.0. Je ne pense pas être le seul, Eric Delcroix avait perçu le caractère vain de l’initiative notamment parce qu’elle s’inscrit dans le temps et qu’elle est vouée d’emblée à être dépassée au risque de n’être jamais mis en place :
L’éducation 2.0 existe t-elle ? Malheureusement, je ne pense pas. Je ne crois pas qu’elle aura d’ailleurs le temps de se mettre en place balayée qu’elle sera par les autres « révolutions » dans notre environnement multimédia. Elle restera à l’état d’embryon, marquant juste un passage vers d’autres formes d’éducation !
De plus, le terme d’éducation 2.0 est surtout à mon avis un concept porteur véhiculé par des consultants. Or leurs objectifs diffèrent grandement de ceux du système éducatif. Personnellement j’ai beaucoup de mal avec les consultants en éducation qui n’ont jamais été profs et je pense que c’est un sentiment partagé par de nombreux collègues. Il y a également une confusion entre l’adjonction de nouvelles technologies et les nouveautés pédagogiques qui pourraient en résulter. En ce sens, l’éducation 2.0 reproduit l’erreur de mettre en avant toujours les technologies et c’est un risque que je mesure moi-même en étant trop souvent assimilé au web 2.0 plutôt qu’à mes autres centres d’intérêts et de recherches.
Malgré tout cela ne signifie pas qu’il ne puisse pas y avoir des profs 2.0 dans le sens où ils établissent des séquences pédagogiques usant des nouvelles technologies : blogs, wikis mais aussi en prenant en compte l’aspect social de ces outils et en étant conscient des changements de paradigmes occasionnés. Car le web 2.0 n’est pas neutre et il faut être également conscient de ce qu’il implique. Le terme de web 2.0 est au départ une stratégie marketing et il me parait important que l’éducation s’en distingue philosophiquement. Stiegler dirait sans doute qu’il faut constituer des milieux associés éducatifs. En clair, l’éducation doit demeurer, mais ce sont les profs et les méthodes ainsi que les systèmes éducatifs qui doivent changer et évoluer. Et parler d’éducation 2.0 n’a rien d’exceptionnel, ce n’est qu’une réaction à l’évolution du web 2.0, il n’y a donc rien d’innovant, c ‘est simplement une stratégie réactive d’adaptation : c’est insuffisant. Si on désire être à la pointe, je rejoints Teemu Arina en étant surtout proactif plutôt que réactif.

L’abus de buzz : les blogueurs épigones de Tf1

La blogosphère a été quelque peu agitée ces derniers jours du fait de photos diverses et variées et ce afin de générer un maximum de visites et par ricochet un nombre de clics sur google adsense. En quelque sorte, il s’agit de poursuivre la stratégie de Tf1 qui vend du temps d’esprit disponible.
C’est bien les dangers du triomphe de la popularité et de l’influence que nous avions déjà mentionnés. En effet, si certains blogueurs ne cherchent qu’à générer des visites pour obtenir des retours publicitaires, en quelque sorte user de nos comportements libidineux et voyeurs, nous voilà plongés dans une bien triste Arcadie où la transparence est de mise pour dissimuler en fait des maux bien pires qu’on pourrait qualifier de manque de spiritualité mais aussi tout simplement d’absence d’intelligence. Etymologiquement, intelligence renvoie à  in te legere : bref encore et encore à  la littératie,  à la capacité de lire en soi (introspection) mais  aussi lire et comprendre l’autre.
Mais l’Arcadie veut mettre tout le monde tout nu, nous privant d’existence : finalement on est désormais tous dans le Loft même si on se trouve pas nécessairement avec Loana dans la piscine. Car c’est bien le danger de la supression des distances : l’opinion se mêle au discours scientifique et politique rendant toute démarche diplomatique et de recherche de plus en plus difficile. Le blog est en ce sens un instrument à double tranchant. Je crains que le nivellement des ressources et des documents ne devienne périculeux pour la société, la tératogénèse documentaire est en marche. Je m’interroge également désormais sur le fait que de plus en plus d’interventions soient filmées dans les colloques. Or les propos que l’on pourrait avancer de manière ponctuelle et pouvant conduire à des exagérations pourraient au final devenir dangereux du fait que la distance critique et le travail de médiation présent dans le texte serait alors court-circuité.
Car faire du buzz au final, c’est bien la négation de la communication, l’entropie que cherchait à éviter les premières recherches en transmission du message. Une entropie qui génère de l’infopollution en opposition à la néguentropie qui est espace de savoirs.
Voilà pourquoi vous ne trouverez pas  ici de photos ou de prétendues photos exclusives dévoilant l’intimité des blogueurs spécialistes de l’information, de la documentation et des bibliothèques !

La littératie en transe : la volonté hégémonique de la transliteracy

Je suis depuis plusieurs mois le projet de la transliteracy (PART : Production and research in transliteracy) qui se définit comme ’ l’habileté à lire, écrire et interagir par le biais d’une variété de plateformes, d’outils et de moyens de communication, de l’iconographie à l’oralité en passant par l’écriture manuscrite, l’édition, la télé, la radio et le cinéma, jusqu’aux réseaux sociaux » (« Transliteracy is the ability to read, write and interact across a range of platforms, tools and media from signing and orality through handwriting, print, TV, radio and film, to digital social networks.”) La traduction en français a été trouvée sur le blog de Guitef.

Je lis donc régulièrement le blog mis en place avec notamment les références à Howard Rheingold qui fait partie du projet. J’ ai dont lu avec intérêt l’article intitulé « transliteracy : crossing divides » qui a révélé ce que je craignais depuis longtemps à savoir que la transliteracy présente des volontés hégémoniques évidentes et souhaite simplement englober les autres littératies. Bref on y retrouve exactement les mêmes velléités que chez beaucoup de tenants de l’information literacy, de la media literacy ou bien encore de la digital literacy :

« transliteracy does not replace, but rather contains, “media literacy” and also “digital literacy. »

Finalement on reste toujours dans une querelle au final assez stérile dans la mesure où c’est plutôt le projet intérieur et notamment culturel et didactique qu’il convient de construire. Les auteurs de l’article sont assez conscient des limites de leur entreprise mais comment peut-on écrire un tel article sans aucune fois ne faire de référence à l’information literacy et notamment aux travaux de Sheila Webber lorsque l’on sait que certains participants au projet sont britanniques !

Les auteurs nous invitent à répondre à leur article via la littératie de notre choix c’est ce que je fais. Il me faudra sans doute le réitérer dans la langue de Shakespeare ce que je ferais sans doute sur leur wiki.
Le projet recèle certes des aspects intéressants notamment la volonté d’étudier les nouveaux usages en matière de littératie et en cela le terme de translitérattie n’est pas mauvais. Je déplore cependant les dispersions permanente liées à ces diverses conceptions. Mais c’est aussi l’enjeu de ma thèse.
La translittératie s’ajoute donc à la kyrielle de littératies dont tant d’objectifs sont communs. Je joints ici la présentation que j’ai utilisée lors du colloque ISKO 2007 intitulée « Quelles littératies pour quelles conceptions de l’information? » où je n’avais pas eu le temps d’ajouter la transliteracy à mon tableau.
Présentation Quelles littératies pour quelles conceptions de l’information ?
Ci-dessous le tableau présentant les diverses littératies auquel je vais devoir rajouter le projet de la translitérattie.

Literacy Termes proches Traduction possible
Information literacy Informacy InfoliteracyInformation fluency Maîtrise de l’information Culture informationnelle Education à l’information
Computer literacy IT/information technology/electronic/electronic information literacy Maîtrise des technologies informatiques. Culture informatique
Critical literacy Critical thinking Education critique Esprit critique
Library literacy Library/bibliographic instruction Formation à la recherche en bibliothèque
Media literacy   Education aux médias
Network literacy Internet literacy, hyper-literacy Maîtrise des réseaux Culture des réseaux
Digital literacy Digital information literacy/e-literacy Culture numérique Cyberculture
Visual literacy 䦋㌌㏒㧀좈໱琰茞ᓀ㵂Ü Culture visuelle Education à l’image

Pascal Duplessis : le didacticien de l’information.

Je vous invite à découvrir le blog de Pascal Duplessis qui promet d’être un lieu intéressant notamment pour ceux qui s’intéressent à la didactique de l’information mais pas seulement comme vous pourrez le découvrir sur son site.
C’est l’occasion également en présentant le travail de Pascal de découvrir ou de redécouvrir quelques uns de ses articles notamment l’interview de savoirCdi, les travaux réalisés dans le cadre d’un groupe de travail de l’Académie de Nantes, et bien d’autres encore.
Les amateurs de mythologie et de cmaptools seront également servis.

Spokeo : l’Arcadie progresse

Je viens de tester spokeo qui scane les adresses mails de vos contacts, notamment si vous avez un compte gmail ou hotmail, et qui repère leurs diverses activités sur une kyrielle de sites de types web 2.0.
Bref, on vous suit à la trace ce qui confirme encore une fois la nécessité d’adopter des stratégies d’intelligence personnelle car ce genre de système ne va avoir de cesse de se perfectionner. La gestion de ses propres traces devient donc une priorité qu’il convient donc de ne pas négliger. Comme d’habitude, j’ai tendance à rappeler qu’il faut au contraire ne pas hésiter à produire des traces et d’en être conscient et d’avoir en quelque sorte une politique personnelle de publication plutôt que d’espérer tout dissimuler sans quoi ce seront les autres qui publieront sur vous, pour vous et contre vous ce qui n’est pas sans risque non plus car on ne peut échapper totalement à l’Arcadie. Spokeo permet de reprendre conscience des photos que vous avez déposées sur des services que vous n’utilisez plus et vous remémore les plaisanteries que vous avez également réalisées il y a quelques mois ou années.
La stratégie de spokeo s’inscrit donc dans la lignée de celle de twitter ou de facebook qui vous renseignent sur les activités des membres de votre réseau. Voilà autant de moyens pour les adeptes et stratèges du marketing viral de mettre en place des campagnes publicitaires.
Il reste aussi à inciter à la prudence ceux qui utilisent toujours la même adresse pour leurs diverses activités Internet. Sinon j’imagine déjà les étranges découvertes que cela pourrait produire, sans compter que si cela pouvait être réalisé à partir d’une adresse IP… Les frontières entre vie privée et vie publique et professionnelle tendent donc devenir trop étroites et cela devient évidemment démocratiquement dangereux.
Car c’est bien l’enjeu de la complexité, s’il faut tisser du lien et créer des relations en produisant des milieux associés, le risque est dès lors le mélange indistinct et autres liaisons dangereuses. Hiérarchies et distinctions ne sont donc pas pour autant à proscrire.
Je vous invite à lire également ce billet de Jean-Marie Le Ray qui montre bien cette concentration de ces différentes sphères. Sera-t-il pour autant social comme le dit Jean-Marie ? Je n’en suis pas si sûr que le social n’est pas la somme des individualités mais bel et bien la capacité à s’inscrire dans un collectif…
update à 15:01 :
Quand on voit la série de perles et autres stupidités mentionnées reçues via courrier électronique par Olivier Duffez de web rank info, il y a beaucoup de travail pour mettre en place des stratégies d’intelligence personnelle. Le chantier de la culture de l’information est sans fin.

Hoax sur Facebook ?

Une rumeur circule sur facebook de manière virale prétendant que les comptes inactifs depuis 15 jours vont être supprimés afin de parvenir à éviter la lenteur actuelle du réseau.
Voici le message en anglais :
Attention all Facebook membeRs.
Facebook is recently becoming very overpopulated,
There have been many members complaining that Facebook
is becoming very slow.Record shows that the reason is
that there are too many non-active Facebook members
And on the other side too many new Facebook members.
We will be sending this messages around to see if the
Members are active or not,If you’re active please send
to other users using Copy+Paste to show that you are active
Those who do not send this message within 2 weeks,
The user will be deleted without hesitation to create more space,
If Facebook is still overpopulated we kindly ask for donations but until then send this message to all your friends and make sure you send
this message to show me that your active and not deleted.

Founder of Facebook
Mark Zuckerberg
Forward!! –

Hoaxbuster n’a pas encore traité l’information apparemment mais ce message ressemble bien à de la désinformation.
C’est tout de même étonnant, utilisez facebook pour faire de la désinformation sur facebook…à moins que ça n’en soit pas ce qui serait tout de même étonnant.
Le résultat est là : on a encore parlé de facebook !
update 5 minutes plus tard : le profil facebook de Hoaxbuster existe et ils font la même conclusion que moi.

Eponymie mensongère : rien dans le moteur

Frédéric Martinet a raison de dire que voila est un peu un vieux moteur utilisé par des personnes  qui sont restées à l’ancien web. « Voilà » fut certes bon,  mais c’était il y a quelques années autant dire autrefois. Aujourd’hui c’est tellement mauvais que je ne le cite jamais comme référence à mes élèves ou étudiants et pire je leur déconseille quand ils le connaissent. Je n’ai jamais compris cette inefficacité croissante mais attention aujourd’hui la technologie évolue chez orange, attention c’est du sérieux…en apparence.  En effet voici la sortie de « lemoteur’!
Je partage donc l’avis de Graeme Villeret, c’est joli mais c’est tout ! Sans compter qu’oser l’appeler « lemoteur » non seulement c’est prétentieux mais carrément gonflé. C’est un peu comme si on vous promettait une porsche carrera mais  qu’au final c’est bien au volant d’une simca 1000 que vous vous trouvez ! Finalement, ils auraient du l’appeler »vroum vroum », ça aurait été moins mensonger et plus réaliste.
Google n’a donc pas de crainte à avoir, d’ailleurs désormais Google c’est un peu comme frigidaire pour les réfrigérateurs.
 

Interview pour les documentalistes de l’académie de Rennes

Je reproduis ici l’interview réalisée par Alain Le Flohic que vous pouvez également retrouvé ici.

Olivier, tu es à nouveau documentaliste en collège cette année après avoir été détaché à l’UBS de Vannes. Tu travailles actuellement sur une thèse d’information-communication.
Tu as créé un site : le guide des égarés : pourquoi ce titre? Quel est l’objectif de ce site?

Le guide des égarés existe depuis 1999. C’est le nom d’un ouvrage de Moïse Maimonide, penseur juif de Cordoue, dont le titre m’avait séduit car j’avais trouvé qu’il pouvait correspondre au monde de la documentation et des bibliothèques. L’objectif initial était de proposer aux bibliothèques de nouvelles idées. Peu à peu au fur et à mesure de mes recherches et de mon évolution professionnelle, les thématiques se sont peu à peu élargies et concerne l’ensemble de la sphère de l’information, de la documentation et des bibliothèques ainsi que la pédagogie et les nouvelles technologies. C’est aussi pour moi un laboratoire d’idées et d’expérimentations techniques.

Tu as écrit plusieurs articles sur les folksonomies. Peux-tu nous en parler et nous dire en quoi le développement de ce type d’usages doit intéresser les documentalistes.

Il convient toujours d’effectuer un peu de veille sur des applications qui touche le monde documentaire. Les folksonomies constituent une piste intéressante pour mieux faire comprendre aux usagers et aux élèves l’indexation en utilisant des tags. De plus les folksonomies vont encore évoluer et on verra se développer des systèmes hybrides avec la réapparition de thésaurus ou de suggestions plus pertinentes. L’emploi de tags permet également d’effectuer un travail dans le prolongement de celui réalisé dans l’initiation à la recherche sur Internet ou le choix des mots-clés s’avère crucial.

C’est en fait une aubaine car nous pouvons imaginer des sites de collège avec usage de tags et le tout obéissant à des règles définies à l’avance avec le documentaliste.

La masse des données produites et la variété des documents numériques rendent la question de l’indexation à grande échelle primordiale.


Que penses-tu de l’utilisation en établissement scolaire de l’encyclopédie Wikipédia?

Wikipédia n’est pas à blâmer c’est un nouveau média dont il faut se servir. Seulement il implique comme tout média une éducation critique et une capacité accrue d’analyse qui n’était pas aussi présente que face à une encyclopédie papier. La difficulté provient du fait que pour les élèves une page contenant des informations erronées et une page excellente se ressemblent. Une nouvelle fois, il leur faut lire et faire preuve d’esprit de synthèse et de clairvoyance ce qui n’est pas inné et ne peut s’acquérir qu’à force d’exercices.

C’est pourquoi parfois, je pense que l’apprentissage de la lecture est la base essentielle et qu’il n’est pas idiot de songer à des exercices de résumé et de synthèse de manière plus fréquente quitte à « débrancher »


Que penses-tu du développement des usages des blogs, de plates-formes comme facebook par les jeunes aujourd’hui?

Le pire comme le plus passionnant s’y côtoie. Néanmoins, j’observe des dérives inquiétantes que j’ai déjà abordées dans plusieurs articles et notamment dans Et in Arcadia Ego : vers une culture de l’information et de la communication où je notais le risque d’être continuellement connecté dans une volonté de transparence et de communication perpétuelle.

Pourtant des possibilités communicationnelles et informationnelles énormes nous sont offertes mais l’institution notamment scolaire peine encore à s’en emparer pleinement ce qui fait le jeu des fournisseurs privés. Les blogs ou les sites collaboratifs de type Spip sont de formidables outils qui peuvent aider à la motivation et à la progression des élèves. Seulement, ce sont surtout les usages de type skyblogs qui sont les plus fréquents chez les élèves où la reproduction des mêmes schémas médiocres ne peut qu’inquiéter.

Les réseaux sociaux commencent à prendre leur essor avec le succès de Facebook que je teste moi-même. Une nouvelle fois, les craintes sur la vie privée sont réelles mais les possibilités de diffusion d’information et de partage de données sont intéressantes.

Tu es un adepte de ce qu’on appelle le web2.0. Quels en sont les outils qui, à ton avis doivent retenir l’attention des documentalistes?

Les plateformes de blogs ou de sites collaboratifs doivent être davantage utilisés et pas seulement par les documentalistes.

Les wikis ou toutes les formules qui permettent de travailler à plusieurs sont également à encourager car ils peuvent devenir des moyens de mettre en place des travaux collectifs et de pouvoir intéresser à la notion d’ « intérêt général » qui est en perte de vitesse.

Les sites de partage de signets de type del.icios.us m’intéressent énormément car ils permettent de faire de la veille collaborative de manière efficace. Ils me semblent désormais indispensables à tout professionnel de l’information.


Comment vois-tu dans les années à venir l’évolution du métier de documentaliste?

On touche ici la question cruciale voire inquiétante. Le métier va encore évoluer à moins que sa disparition n’advienne. Je crois que le métier doit se transformer à nouveau vers plus d’intervention pédagogique pour la mise en place d’une véritable culture de l’information et de la communication. Cela implique donc un éventail de notions et de savoirs à transmettre qui vont des capacités d’analyse critique jusqu’à l’éducation aux médias et notamment aux nouveaux médias.

Seulement cette transformation ne peut s’accomplir que si l’ensemble du système évolue y compris les autres disciplines.

Sans quoi il y a fort à craindre que la disparition des enseignants-documentalistes ne s’accélère si on en juge la diminution du nombre de postes au Capes et le manque de reconnaissance institutionnelle de la profession au sein du secondaire qui fait des documentalistes les enseignants les moins bien rémunérés et considérés. (Je songe ici à l’ISO et aux heures supplémentaires, et primes diverses)

Aujourd’hui seule notre mission de gestionnaire voire de garderie semble intéresser vraiment l’institution qui n’a d’ailleurs toujours pas compris que le problème ne concerne pas l’accès matériel à la technologie mais une réelle formation à ces outils. Si ce raisonnement prime alors effectivement, il n’y a pas vraiment besoin de capes. Sur le plan pédagogique, l’inspection générale a tendance à vouloir que les enseignants prennent en charge cette éducation, le documentaliste pouvant prêter main forte si besoin. La vassalité de la documentation et du bon usage de l’information demeure. Pourtant si beaucoup de documentalistes doutent encore de la légitimité disciplinaire, il ne serait pas inadéquat que nos collègues des autres matières en fassent autant. Pour ma part, je plaide pour un new deal disciplinaire qui laisse place à plus d’enseignants interdisciplinaires notamment en sixième-cinquième. Au lycée Je souhaiterais que l’éducation à l’information et aux médias devienne un nouveau point fort de la section littéraire.

Comment envisages-tu la formation des élèves aux sciences de l’information et de la communication?

Je pense qu’elle ne pourra se faire que dans le cadre du new deal que j’évoquais auparavant. Pour cela il faudra tisser des alliances entre les notions infodocumentaires, l’éducation aux médias et…l’informatique et la formation aux nouveaux outils. Cette démarche s’inscrit donc d’une manière bien différente de celle du B2I qui est insuffisante trop axée habiletés et compétences. Les travaux de Pacal Duplessis qui travaille sur les notions primordiales à transmettre sont une intéressante piste à suivre pour la mise en place d’un réel projet didactique. Mais le chantier reste difficile car il faut encore convaincre. Je plaide pour une nouvelle culture générale, « eine neue Aufklärung »[1] pour véritablement « réenchanter » le monde comme le prône Bernard Stiegler.[2]



 

[1] Pour reprendre le projet d’Emmanuel Kant sur les lumières.

 

[2] Bernard Stiegler.& Ars industrialis. Réenchanter le monde. La valeur esprit contre le populisme industriel. Flammarion. 2006

Article Deschamps, Knol, portails netvibes :Diigo express 12/14/2007

L_avenir_des_favoris_a_l_ere_du_web_implicite.pdf (Objet application/pdf)

Article de Christophe Deschamps sur la recherche folksonomique. J’aime bien le terme de folksonaute.

Quid et Knol sont dans un bateau.. – Bloc-notes de Jean-Michel Salaün

Jean Michel Salaun s’interroge également sur Knol et mentionne l’article de Didier Durand sur le sujet.
En clair, les experts seront-ils cupides?

DocSyncer – Synchronize Your Microsoft Office Documents with Your Google Docs Account

Pas mal cette application qui permet d’user de ces documents microsoft sur Google docs.
Cela pourrait devenir fort utile en ce qui me concerne. L’application est encore en bêta privée mais faites une demande et vous pourrez tester vous mêmes le service.

Scottish Library and Information Council (SLIC) < SLAINTE

– a Netvibes Universe

Autre portail réalisé sur netvibes et qui concerne la veille économique et financière

Horizon Sémiologie: toutes les sémiologies

– a Netvibes Universe

Page intéressante d’autant qu’elle peut servir de modèle pour des formations.

appel_carto_20_final.pdf (Objet application/pdf)

L’appel à communication du colloque carto 2.0.

Google Knol: Un concurrent de Wikipedia ?

Il est vrai que Google a désormais les moyens de se payer des experts. Mais un tel système peut-il f fonctionner?

Adscriptor: Facebook ouvre l’architecture de sa plateforme

Facebook s’ouvre dans une logique concurrentielle en cherchant à rester maître malgré tout du sytème à l’instar de Google.

panorama20.pdf (Objet application/pdf)

Travail synthétique sur les outils du web 2.0 pouvant être utilisés en éducation.
On n’évite pas néanmoins le défaut récurrent chez les consultants d’une éducation 2.0 et de la logique de l’outil et de son usage qui est derrière.
En clair, il faut rajouter du Stiegler pour que ces hypomnemata deviennent des milieux associés.

Stiegler schématisé

J’ai donc entrepris de retraduire une partie des idées actuelles de Bernard Stiegler sous forme de cartes heuristiques. Vous pouvez retrouver ici sa page perso.
Pour ma part, j’ai travaillé sur l’ouvrage Réenchanter le monde – La valeur esprit contre le populisme industriel.
J’ai commencé la carte de manière manuscrite dans le train et je l’ai finalisée avec mind manager.
Une vision succincte avec topicscape Se :

Visualisation avec Mind manager. Il est préfèrable de disposer la carte en plein écran pour une meilleure visibilité.

A noter l’entretien avec Bernard Stiegler sur le blog de Christian Fauré.