Fin de série. Voici le dernier épisode de la série.
l’épisode 1 est ici, le second est là , le troisième ici , le quatrième puis le cinquième et le sixième.
La culture de l’information repose sur des hypomnemata qui présentent un caractère double. La formation aux objets techniques notamment numériques constitue une piste intéressante afin de montrer aux élèves les possibilités pédagogiques et les potentialités de construction. Les blogs peuvent ainsi constituer de possibles supports d’apprentissage et des réponses aux usages domestiques qui sont souvent ludiques voire mimétiques et basés sur le besoin d’affirmation.
Le besoin d’information demeure souvent inconscient et la priorité notamment des jeunes générations se situe ailleurs dans des démarches de reconnaissance et d’inscription au sein de groupes. Les natifs du numérique n’existent pas et il ne s’agit donc pas de montrer les jeunes générations comme des experts du web 2.0.
Ce genre de description nous fait demeurer dans une vison tantôt technophile, tantôt technophobe. La question est certes celle du contrôle, mais pas celle de savoir qui de la machine ou de l’homme domine l’autre. Cette querelle ne fait qu’aboutir au final à un oubli : celui du contrôle de soi.
Un contrôle de soi qui s’opère par la skholé, cette capacité à s’arrêter, à prendre le temps de l’analyse et de la réflexion, cette distance critique sans laquelle il ne peut y avoir de culture de l’information. C’est durant ce temps d’arrêt que peut s’exercer l’esprit critique. Malheureusement, nous avons constaté fréquemment que cette opération est court-circuitée, ce qui entraine très souvent des négligences, concept que nous avons créé pour désigner l’ensemble des activités de mauvaises lectures et de non-lectures. Leurs conséquences pourraient être de plus en plus graves, tant ces négligences concernent de plus en plus non seulement des activités de recherche d’information mais également l’émission de données en ligne. Parmi ces conséquences, figurent notamment la cyberintimidation et la circulation de rumeurs visant à la dégradation de la réputation.
Ce contrôle de soi, passe par l’attention, la capacité à se concentrer durablement sur un objet. Une attention qui permet également l’état de veille, à la fois en permettant la sérendipité mais aussi en portant l’attention sur l’autre. Le contrôle de soi implique la prise de soin individuelle et collective. La culture de l’information ne s’inscrit pas dans une logique de surveillance et de concurrence exacerbée, telle que peut l’être parfois l’intelligence économique. Il s’agit davantage de veille dans une logique disciplinaire qui ne repose pas sur le contrôle des uns par les autres. La culture de l’information vise à la constitution de milieux associés mêlant hypomnemata numériques ou analogiques et collectifs d’humains. Dans ce cadre peut s’opérer l’individuation, qui correspond notamment à l’inscription de l’individu dans un collectif qui lui permet à la fois de se valoriser personnellement (individuation) et de participer au travail commun.
Je joints à cet épisode, le support de mes communications en mars 2012 au CDDP de Gironde…en attendant la version filmée.
Prochaine série… sans doute sur le Learning Center….