Quel meilleur des mondes ?

Un petit texte pour marquer la rentrée et impulser la dynamique de l’année scolaire et universitaire qui vient de débuter. L’envie aussi d’ajouter de nouvelles pierres à l’édifice du blog qui est désormais en pleine adolescence. Cela va bientôt faire quinze ans que cette aventure a débuté et le guide des égarés continue d’accompagner mes pérégrinations professionnelles et dans les milieux mouvants infodocumentaires. Je n’ai guère le temps de publier très régulièrement sur le blog qui n’est qu’un de mes modes de publication depuis quelques années. Je publie davantage finalement via des articles de recherche, des articles professionnels ou au travers d’ouvrages voire de romans désormais. L’année qui vient et notamment le prochain trimestre viendra confirmer cette tendance. Il est clairement hors de question pour moi d’être un monoblogueur et la variété des supports apparait comme salutaire dans cette entreprise de diversification. Mais laissons place au sujet du jour…

Tout semble désormais aller pour le mieux dans nos vies contrôlées par des algorithmes, nos choix sont intégrés dans la machine et de plus en plus anticiper. Nos désirs sont interprétés à l’avance et finalement l’information dont nous avons besoin nous ait fournis sans que nous n’ayons besoin d’opérer une requête. Les dirigeants opèrent de même en escomptant que les algorithmes se montrent capables en temps réel de leur conférer la décision adéquate. La démocratie ne devient plus alors qu’un artifice, un simulacre de la démocratie alors que les machines se sont montrées supérieures dans leur capacité à gérer le monde. L’intelligence collective s’est mise en place, mais ce n’est pas vraiment celle des hommes, mais davantage celles de nos technologies de l’intelligence.

A quoi bon dès lors se fatiguer puisque la réponse se trouve à une portée de clic, qu’elle est déjà potentiellement enregistrée quelque part et qu’il n’y a plus qu’à lire le scénario prévu selon les données qui seront apportées à la machine. Peut-il manquer des données ? De moins en moins, tout devient connecté (d’ailleurs que montre la montre si ce n’est nous, devenus monstre ?) ce qui minimise alors ce risque d’une mauvaise interprétation liée à des données manquantes.

Le texte d’Evgeny Morozov dont on trouve une traduction sur le blog de Paul Jorrion nous oblige à nous interroger sur le sens de la politique actuellement et dans les prochaines années, et le rôle du citoyen mais aussi de l’individu. On ne peut que constater qu’une fois de plus la course aux compétences et aux littératies prend sans cesse du retard face à l’évolution de nos quotidiens numérisés.

Bref, nos cerveaux sont englués dans le kragle, mais ce n’est pas grave, car tout est super génial !

Les murs célèbres des siècles précédents sont tombés (bien que d’autres voient encore le jour), mais nous sommes devenus les briques. Des briques qui prennent un sens que nous ne parvenons pas toujours à construire nous-mêmes et que des systèmes d’information trouvent à notre place.

Cette année sera l’occasion sur le blog de nous interroger sur ce qu’il est possible de faire. Probablement, une des pistes est de s’interroger sur ce qu’est l’information aujourd’hui et comment refonder la communication, au-delà des logiques néo-sophistes et des captations de l’attention, pour rappeler que la communication n’est pas que de la Com » mais surtout la possibilité de mettre en commun.

Repenser le commun, le travail en commun, l’intelligence commune face au désastre politique et aux nouvelles grammaires des existences, voilà des pistes à examiner.

De nouvelles perspectives que je tenterai d’exposer comme j’ai également envie d’évoquer une transition entre des lieux de savoirs qui deviendraient des milieux de savoir.

Didactique 2.0 : la pédagogie documentaire en action.

Je viens de lancer il y a une semaine un projet avec un groupe de troisièmes pas spécialement motivés initialement.
Il s’agit de les former à la culture de l’information et de la communication à partir d’un blog : historiae : les troisièmes mènent l’enquête.
Il s’agit aussi d’un pari car j’espère que les élèves se montreront capables de produire du contenu. Il conviendra néanmoins d’être modeste car les thèmes donnés sont volontairement complexes.
Je reproduis ici l’à Propos qui définit les objectifs :

Bienvenue sur le blog expérimental des troisièmes du collège de Ceaucé-Passais. (orne 61)

12 élèves sont chargés de mener l’enquête sur des mystères ou des questions historiques. Le but est de reproduire l’état de doute perpétuel qui existe face à l’information avec des thématiques où tous types de ressources existent sur Internet. Le travail d’évaluation de l’information est par conséquent primordial. Les élèves bénéficieront d’aides notamment sous la forme de cartes heuristiques (mind-mapping) qui les guideront dans leur méthodologie de recherche. Le but n’est pas de s’inscrire dans une démarche procédurale mais de culture de l’information et de la communication. Par conséquent le choix a été fait d’associer le travail de recherche d’informations à sa communication au sens le plus large.
Le travail s’effectue dans la cadre d’un projet sous la direction des enseignants-documentalistes Olivier Le Deuff et Yves Ghis.
J’ai volontairement intégré au blog un cours en ligne qui se trouve dans une rubrique méthodologie, ce qui permet aux élèves de s’y référer facilement. Ce cours peut-être facilement intégrer à d’autres blogs ou à tout type de projet car il n’est pas fait sous forme d’articles de blogs mais avec des cartes interactives via le logiciel mind manager. Je suis donc preneur de toutes critiques et je suis prêt à ouvrir un wiki s’il le faut pour apporter des améliorations. Comme d’habitude ce cours est mise à disposition de tous. En voici donc les trois parties :
La première partie concerne les premières démarches.
La seconde porte sur l’évaluation de l’information
La troisième sur la communication.
Les premiers billets des élèves devraient apparaitre bientôt et seront donc ouverts aux commentaires.
Affaire à suivre donc…

Indexation des usagers versus indexation des contenus. Vers la pertinence publicitaire ?

Je réagis aux deux derniers billets d’affordance ici et qui nous donnent notamment une piste intéressante pour éviter quelques désagréments avec Facebook et notamment les risques de publicités ciblées qui pourraient résulter de nos visites sur certains sites peu scrupuleux qui renverraient quelques données personnelles pour faciliter la pertinence publicitaire.
Au final le grand rêve du web sémantique va-t-il s’effacer pour laisser place au web publicitaire avec des cibles bien définies jusqu’à la diffusion publicitaire de niche ? Finalement serait-ce l’aboutissement du web 2.0 ? J’avais déjà mentionné à plusieurs reprises le côté obscur du web 2.0, notamment ici et Facebook s’inscrit pleinement dans cette lignée.
Evidemment lorsqu’on est des Jedis de l’information literacy, on parvient à contourner les pièges à coups de sabre laser et les Dark Vador de l’infopollution ne nous font pas peur. Mais peu nombreux sont les Jedis, et l’internaute lambda aura bien du mal à configurer son navigateur (le terme navigateur est quasi inconnu de mes élèves de troisième) de manière optimale.
C’est sans doute pour cela que je continue quand même à user des services du Dieu Google et de l’étoile noire » Facebook. Je ne choisis donc pas la fuite car l’oeil de Sauron demeure tout de même présent.
Voilà donc le problème, la communauté scientifique et éducative rêve d’un web sémantique et travaille sur des possibilités d’indexation qui vont des ontologies aux folksononomies en passant par tout un tas des stratégies hybrides. La sphère commerciale cherche à mieux référencer les produits et surtout à indexer les goûts et activités des internautes pour une logistique publicitaire efficiente qui atteint directement le coeur de cible désiré!
J’avoue que je n’aime guère les dichotomies car la réalité est plus complexe. C’est sans doute aussi pour cela qu’en bon Jedi, je vais affronter directement les Siths sur Facebook. Je ne sais quelle va être la décision d’Obi Wan mais maître Yoda dans son infinie sagesse nous avait déjà prévenus de puis longtemps.

Le désenchantement du monde

Je régis à cette vidéo [ Insulte du pêcheur à Nicolas Sarkozy] qui démontre bien une tendance que j’observe depuis longtemps et contre laquelle je mettais en garde dans un de mes articles sur l’autorité et la popularité sur la blogosphère et qui je le crains est en train de s’accélérer fortement.

C’est pourquoi ce billet sort de l’habituel sphère infodocumentaire.


  • On voit désormais que plus aucune autorité n’est respectée au sein de la République. Les profs le savent depuis longtemps, les policiers et pompiers également, désormais le chef d’Etat également. Il suffit de regarder l »emission « incroyable talent » pour comprendre qu’aucun jury désormais ne peut avoir de légitimité. L’égalitarisme est partout et tout se vaut désormais.
    C’est le triomphe de l’égalitarisme et du populisme industriel qui conduit au désenchantement du monde.
    Plus rien n’est digne de respect, il n’y a plus de symbole, plus de repères si ce n’est l’angoissante liberté, la jalousie envers les autres, l’insatifsfaction permanente et le triomphe des prophètes éphémères que nous sommes tous condamnés à être jusqu’à épuisement.
    La vidéo est d’ailleurs terrible dans le sens où le pêcheur se trouve en haut dans un étrange renversement de perspective.
    C’est la victoire de la société du spectacle de l’Arcadie, du Big Brother communicationnel et du vide intellectuel.
    Les politiques en sont doute une grande part de responsabilité dans le manque de soutien à leurs représentants sur le terrain et dans leurs manque de clairvoyance. Le fait d’avoir voulu tout rendre culturel n’a sans doute rien arrangé non plus.
    Il faut donc reconstruire car s’il n’y a plus d’autorité, il ne reste que l’autoritarisme, s’il n’y a plus de légitimité, plus de règles, ne demeure que le populisme et le règne de celui qui saura convaincre pour un temps afin de devoir à son tour laisser la place. Bref au sein de l’Arcadie, c’est les jeux du cirque où chacun d’entre nous peut avoir ses 20 minutes de gloire pour de longs instants de désespoir.
  • Le paradoxe de cette Arcadie communicationnelle, c’est qu’on ne sait plus communiquer : ça parle, ça crie, ça s’insulte, mais ça n’écoute pas et ça ne négocie pas si ce n’est par la force (bloquage d’universités par des assemblées fantoches d’un côté et envoi massif de Crs de l’autre)
  • Sur ces quelques réflexions, je ferme la parenthèse…

Quelques liens via diigo

Transnets » Blog Archive » Média 3.0?

  • Je pense également qu’il ne s’agit plus désormais de web, mais de bien plus encore.

/home/nicomo/notes :: La bibliothèque risque-t-elle de disparaître?

Peut-on être libre à l’ère du Web – Miss TICS

  • Selon moi, c’est l’enjeu de l’aspect communicationnel de la culture del ‘information et de la communication.
    Il ne s’agit pas d’éviter de laisser des traces mais bel et bien d’en laisser volontairement et ce de manière stratégique.
    L’intelligence personnelle s’inscrit dans la lignée de l’intelligence économique et territoriale.

Shapiro—Crafts_abstract_with_photos.pdf (Objet application/pdf)

  • Un concept intéressant. Vivement l’article en totalité

A9.1:Photo-Visual Literacy « Tgirondo’s Weblog

Comment éviter le pauvre point?

Evidemment, peu de personnes peuvent prétendre ne pas avoir réalisé des panoramas de qualité parfois médiocre. Moi-même, je dois reconnaître que certaines de mes diapositives que j’ai pu réalisées manquaient d’originalité voire de pertinence. Enfin désormais nos jeunes générations y sont formées et ces dès le collège avec powerpoint mais aussi avec openoffice impress. Cette relation de la gestion écrit-oral-illustrations n’est pas aussi évidente que l’usage du logiciel pourrait nous le faire croire. Voici donc quelques pistes intéressantes à creuser. Pour commencer la vidéo suivante est fortement intéressante même si en anglais :
http://www.slideshare.net/thecroaker/death-by-powerpoint
Pour le reste vous pouvez prendre comme point de départ ce travail de recensement des sources qui pourraient vous être utiles dans votre entreprise pour captiver votre public. Beaucoup préconisent les diapos aérées et comprenant peu de textes comme dans cet exemple. Malgré tout il me semble qu’il faut distinguer les objectif : en effet un panorama à vision éducative ou formatrice diffère d’un projet commercial. En clair, il ne s’agit pas seulement de convaincre en employant des stratégies publicitaires mais de transmettre. Dès lors l’usage de textes ou de citations me paraît opportun. Je songe aussi que les cartes heuristiques ou sémantiques peuvent être parfois aussi efficaces notamment si on doit aborder la complexité. Ce n’est désormais pas les logiciels qui manquent dans le domaine ainsi que les applications en ligne.Cet article quant à lui donne quelques consignes pour l’usage des données et des diagrammes dans les présentations.
Enfin désormais le dieu google via google docs permet de réaliser des panoramas en ligne et de les partager voire de travailler à plusieurs dessus.