Étiquette : humour
Petite histoire : La vie du bibliothécaire en section jeunesse…
Une histoire véridique et amusante digne de figurer dans les histoires pressées de Bernard Friot et que j’ai découvert hier soir sur la liste biblio-fr.
Son auteur m’a autorisé à la diffuser :
La vie du bibliothécaire en section jeunesse pour les très sérieux bibliofreux
La semaine dernière, une classe de maternelle arrive à la bibliothèque ; la plupart des enfants de cette classe enlève ses bottes boueuses avant d’entrer dans la salle d’albums dans laquelle je raconte des histoires. La séance est fabuleuse, les contes se succèdent, je suis épuisé mais heureux. Je raccompagne les enfants à la fin de la séance et ils remettent leurs fameuses bottes.
Un des enfants me demande de l’aide pour les chausser, je lui prends ses bottes et, en effet, elles sont vraiment difficiles à enfiler. Après avoir
poussé, tiré, repoussé et tiré dans tous les sens, les bottes sont enfin haussées et le gamin me dit :
« Elles sont à l’envers, Monsieur ».
J’attrape un coup de chaud quand je m’aperçois qu’en effet il y a eu inversion des pieds. Je fais un tour sur moi-même en me mordant les lèvres, me calme et me lance dans cette nouvelle galère pour les enlever puis les remettre. Après avoir poussé, tiré, repoussé et tiré dans tous les sens, les bottes sont enfin chaussées aux bons pieds et le gamin me dit :
« C’est pas mes bottes ».
A ce moment, je fais un gros effort pour ne pas lui mettre une baffe. Je fais deux tours sur moi-même en me mordant les lèvres, me calme et lui demande pourquoi il ne l’a pas dit avant. Comme l’enfant voit bien qu’il m’a contrarié, il ne répond pas. Je lui dis : « Bon, allez, on les enlève » et je me mets à nouveau au boulot. Après avoir poussé, tiré, repoussé et tiré dans tous les sens, les bottes sont enfin retirées et le gamin me dit :
« C’est pas mes bottes, c’est celles de mon frère, mais ma maman a dit que je dois les mettre ».
Là, j’ai envie de hurler mais je fais trois tours sur moi-même en me mordant les lèvres, me calme et me lance dans cette nouvelle galère pour les remettre. Après avoir poussé, tiré, repoussé et tiré dans tous les sens, les bottes sont enfin chaussées aux bons pieds.
Tout fier, je me dis que je peux l’aider à mettre son manteau, son cache-nez, ce que je fais et je lui demande :
« Où sont tes gants ? ».
Et le gamin de répondre le plus simplement du monde :
« Je les ai mis dans mes bottes. »
Fabrice Barcq
Paris