Cours en ligne : blogues versus Plateformes ? Quand l’auteur n’est pas l’éditeur

Je travaille actuellement sur un article sur les cours en ligne et les enjeux d’autorité et d’éditorialité qui en découlent.
Je suis persuadé que bien souvent les dispositifs leurrent les enseignants en ce qui concerne les aspects éditoriaux.
En effet, les marges de liberté ne sont pas totales du fait de formes préétablies à l’avance que ce soit sur moodle, claroline, spirale et même sur les blogs. Je ne développerai pas ici ces aspects d’héritages, de formes héritées et transformées qui peuvent d’ailleurs également déformer.
Quand on est un peu doué, on parvient à bricoler via une culture technique et on demeure à peu près maitre de la situation, c’est à dire, dans un état de majorité face à la technique comme le décrit bien Gilbert Simondon. Mais pour cela, il vaut mieux être le patron de la situation en étant à la fois l’hébergeur, et celui qui installe et maintient la solution technique..sans quoi, vous pouvez être auteur de votre cours, vous n’en serez pas l’éditeur. Je ne parle pas nécessairement en terme juridique mais en terme pratique voire pédagogique.
Vous n’êtes pas à l’abri d’une panne technique, si ça plante et que c’est vous qui gérer :
-soit vous avez fait des sauvegardes car vous êtes prévoyant.
– soit vous n’en avez pas faites et c’est de votre seule responsabilité mais vous saviez à quoi vous vous exposiez.
Le problème c’est que la majorité des enseignants se font héberger, soit sur des blogs, soit sur des plateformes.
En clair, la chaine éditoriale demeure et se transforme et la possibilité de diffuser en ligne n’y change rien. Vous êtes sous la dominante en fait d’une chaine de responsabilités techniques parfois éloignées du pédagogique sans compter que se créent d’autres intermédiaires dans cette chaine, certains pédagogiques comme les tuteurs, d’autres techniques même s’ils se font appeler parfois ingénieurs pédagogiques ( et même si ces derniers n’ont jamais donné de cours bien souvent!)
En clair, vous n’êtes pas l’éditeur et cela devient très agaçant quand les plateformes deviennent des usines à gaz et vous n’avez pas l’impression de pouvoir effectuer une construction pertinente et une scénarisation optimale.
Mais le pire n’est pas là, c’est qu’il faut songer à sauvegarder votre cours et à en faire des sauvegardes si vous souhaitez le réimplanter ailleurs. Cela ne vous empêchera pas d’avoir certaines pertes et notamment tout le processus éditorial de scénarisation et de mise en page le plus souvent, notamment si vous changez de plateformes!
Voilà pourquoi, parfois, je préfère réaliser ces derniers temps des cours en ligne simplement avec wordpress, hébergé par mes soins ou par wordpress.com sachant qu’une sauvegarde en xml me suffit. Le blogue semble mieux répondre à mes intérêts éditoriaux.
Sinon, vous n’avez aucune garantie…et notamment le fait de voir votre cours disparaître purement et simplement comme ce fut mon cas sur la plateforme cursus de Rennes 2. Le cours qui est un prolongement d’un cours en présentiel datait effectivement d’il y a deux ans. J’avais effectué une sauvegarde mais ce qui m’intéressait justement, c’était la mise en page effectuée et tout le travail éditorial pour donner un sens au contenu.
A la poubelle tout cela, sans un mot. Autant dire qu’on n’est mieux servi que par soi-même et que les enseignants ont intérêt à veiller à ne pas se faire déposséder dans ces domaines…
Je m’en remets donc à vos avis et vos préférences entre blogues et plateformes. Je suis également intéressé par tous types de blogs servant de supports à des cours, du primaire à l’université.

Dokeo vs Moodle

Depuis quelques mois, je m’interroge. En effet Moodle semblait être désignée la plupart du temps comme la meilleure plateforme de cours en ligne ou de prolongement de présentiel.
Or, je pense désormais que l’application Dokéos la dépasse…et peut-être de beaucoup car la suite est plus riche et permet la construction de parcours de manière plus efficace. Vous pouvez regarder sur cette page, vous serez convaincu de l’étendue des possibilités. Vous pouvez même tester l’application sur le site test.
Le problème c’est que beaucoup d’université ont fait le choix moodle. Peut-on revenir en arrière? Ce n’est pas si sûr car il est impossible de reconvertir les cours déjà en ligne en totalité à mon avis. Voilà qui pose bien des problèmes informatiques lourds quand on contate les difficultés pour transférer ses cours d’une plateforme à une autre.
Dokéos me paraît donc plus riche en possibilités à tel point que j’envisage de l’installer pour moi-même et d’utiliser les modules d’exports scorm vers un moodle institutionnel si besoin.
Le choix d’une plateforme est un choix important qui vous lie pour des années. Il faut prendre en compte les possibilités d’évolution quitte à créer des applications facebook comme pour Spiral à Lyon.
Evidemment il ne suffit pas de changer de plateforme, outre les problèmes techniques il faut aussi former aux usages. Et sur ce point les problèmes demeurent.
sources : Le blog de David Touvet qui signalait la couche auteur sur Dokéos.
Je consulte également régulièrement sur ces questions : e-learning Bretagne, le blog d’Articulate dont les logiciels sont excellents mais onéreux, le blog de Novantura et quelques autres encore.