Le GrCdi (groupe de recherche sur la culture et la didactique de l’information) dont je suis membre a tenu récemment un séminaire de haute tenue sur la culture de l’information.
Olivier Ertzscheid qui a l’art de couper les cheveux en quatre (la tétrapilectomie) a avancé l’idée de technologies de la capillarité qui prendrait le dessus quelque peu sur les technologies de l’intelligence et de la collaboration. Cette théorie s’appuie sur notamment l’indexation de plus en plus fréquente de nos activités personnelles. Vous pouvez retrouver sa présentation sur son site. De là, à affirmer qu’il s’agit du versant des technologies de contrôle, il n’y a qu’un pas ce que dénonce d’ailleurs Armand Mattelart dans son ouvrage sur la globalisation de la surveillance. Voilà qui fait écho également à l’article de Christian Fauré sur la nécessaire prise de soin des données au sein de l’entreprise.
Marie Dominique Le Guillou a brillamment exposé le projet de banques images auquel elle a participé. J’espère d’ailleurs qu’elle nous fera part de cette expérience pour les lecteurs de cactus acide.
Alexandre Serres a tenté de résumer l’abondante pensée de Bernard Stiegler que nous avions déjà essayé de schématiser. Des réflexions intéressantes permettent de faire avancer ceux qui se préoccupent de la culture de l’information. J’ai d’ailleurs plusieurs fois avancé ici l’idée d’une veille basée sur le fait de prendre soin par rapport à la veille-surveillance facilitée notamment par les technologies de la capillarité avancées plus haut.
L’après midi a vu un débat autour de la didactique de l’information qui a permis de lever certaines ambigüités avec les intervention de Muriel Frisch et de Pascal Duplessis notamment autour des approches bottom-up et top down et des représentations. En ce qui me concerne, je conçois la didactique de l’information comme une écologie de l’esprit constituant le volet pédagogique de la culture de l’information. Par conséquent, la démarche didactique s’appuie sur un cercle vertueux au sein duquel s’effectue le triangle didactique sans qu’aucunement ne s’effectue un gavage notionnel peu fécond.
Si ces questions vous intéressent, n’hésitez pas à vous reporter au site et notamment à l’abondante bibliographie collective des membres de l’équipe ainsi que sur les interventions réalisées récemment.
Les débats ayant tourné également autour de la redocumentarisation et des évolutions technologiques, j’en profite pour vous rappeler la lecture de mon article sur la permance du texte.
Le site du grcdi devrait recenser prochainement l’ensemble des résumés des interventions. En attendant, vous pouvez regarder les documents du séminaire précédent.
Et ben … moi qui me connaissais déjà maître en l’art de la capillotraction ..Ce que ne dit pas (à ma connaissance) Eco c’est le nom que l’on donne à ceux pratiquant l’art délicat et subtil de la tétrapilectomie.
Tétrapilectonomes ? Tétrapilectômes ? Tétrapilectomiens ?
Merci de m’aider, grand maître capilliculteur 🙂
Je ne sais trop qu’en penser en effet, voilà un problème scientifique qui concernent tous les spécialistes des classifications.
Quel cote Dewey attribuée à ces spécialistes et ensuite quel nom leur donner!