Tutoyer ou vouvoyer ses élèves au lycée ?

J’avoue que cette rentrée me pose quelques petits problèmes. En effet, j’avais pris l’habitude de vouvoyer mes étudiants de la première année jusqu’au master 2.

Le problème, c’est que je reviens dans le secondaire en lycée. Au collège, je les tutoyais. J’aurais donc tendance logiquement à vouloir tutoyer les lycéens mais j’ai pris mes habitudes universitaires et j’ai du mal à m’en départir. Il faut aussi prendre en compte le fait que certains sont majeurs. Sans compter qu’il y a des élèves qui sont d’ailleurs en BTS.

Là où ça se complique, c’est que certains sont en fait en troisième au sein du lycée. Je devrais donc les tutoyer ceux-là d’autant que j’y ai retrouvé un ancien élève que je tutoyais lorsqu’il était en sixième.

Je remarque que je tutoie plus les garçons que les filles aussi ce qui n’arrange rien à mon analyse. J’aurais tendance à tutoyer aussi plus facilement les élèves que je vois plus régulièrement.

En fait, c’est totalement irrationnel.

Ce serait encore facile si ne se rajoutait pas un autre problème. La plupart des surveillants (internat et externat) étudient…en BTS dans le lycée. C’est réglé : je les tutoie…et je leur serre la main. Mais comment je fais quand ils sont avec des camarades mais qui ne sont pas surveillants ?

Et toi tu ferais comment ? Enfin, vous !

6 réflexions au sujet de « Tutoyer ou vouvoyer ses élèves au lycée ? »

  1. Le «tu» peut être aussi familier et distant que peut être le «vous» entre deux individus sans compter la signification induite (connotation) vis à vis des tiers.
    J’ai connu autrefois un professeur qui vouvoyait son propre fils en classe au lycée.
    Il faut savoir user des deux avec subtilité.

  2. Au départ, j’allais te dire que je ne comprenais pas pourquoi faire la différence entre les collégiens et les lycéens. Et puis, je me suis dit que ce devait être pour marquer la différence avec les lycéens et pas qu’ils te prennent pour un pote ^^
    Du coup, je me suis posé la question de ce que je faisais quand j’étais surveillant (collège et lycée), et ce que faisait les autres. Tutoiement de rigueur, CPE compris. Je crois que seul le pro vouvoyait les élèves.

  3. Je serais plutôt d’avis de tutoyer les élèves au lycée. Contrairement aux étudiants en fac, ils n’ont pas encore pris l’habitude d’être vouvoyés par leurs professeurs (après, tu peux aussi demander à tes collègues comment ils font d’habitude) et ne seront pas choqués, au contraire.
    Je me sentais beaucoup plus à l’aise au lycée avec les profs qui me tutoyaient (même si je les vouvoyais évidemment en retour) et cela me semblait naturel du fait de la différence d’âge (plus vieux que moi) et de leur statut hiérarchique (relation d’autorité).
    Je pense que tu peux bien te permettre de tutoyer les élèves tout en attendant qu’ils te vouvoient(même si certains sont majeurs, ils n’ont pas franchi le cap du supérieur). Cette non-réciprocité serait en revanche difficile à instaurer si tu avait presque le même âge qu’eux (aide-documentaliste de 21 ans par exemple), ceux qui ne te connaissent pas risqueraient de te prendre pour l’un des leurs…

  4. Personnellement quand j’étais en lycée je tutoyais les élèves (mais il n’y avait pas de BTS). Mais après ça dépend vraiment de chaque prof. Cette année, en collège, j’ai un collègue qui vouvoie systématiquement ses élèves (il est PP de 6è!)

  5. J’ai tendance à dire tu à tout le monde (i.e. tous mes étudiants), mais ça s’explique aussi par le fait qu’on a le même âge ± 5 ans (je suis moniteur et j’enseigne jusqu’au master)
    Du coup je leur demande de faire la même chose, et ça se passe toujours très bien

  6. Je n’enseigne qu’occasionnellement dans une haute école technique, et j’ai par principe utilisé le vous avec mes élèves (18-25 ans).
    J’ai le même principe avec mes collaborateurs dans mon emploi professionnel.
    Je passe au tu uniquement si nous avons partagé une expérience forte qui implique un lien d’amitié (ou pour le moins de confiance) réel.
    Cet « habitus » passe assez bien dans mon milieu helvétique, il n’est probablement pas transposable aux habitudes des milieux estudiantins hexagonaux. Ce point de vue décalé me paraît cependant intéressant car la question, sous un aspect très pragmatique cache une interrogation sur le code des « rôles » qui semblent ne plus être très clair dans les environnements éducatifs d’aujourd’hui.

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