Partagez vos idées, vos projets et vos innovations pour la rentrée

 

Histoire de se motiver et d’inciter à tenter et à expérimenter pour la rentrée scolaire et universitaire, j’ouvre un google doc sur lequel vous allez pouvoir ajoutez vos différents projets.

Le but est de décrire succinctement votre projet innovant en utilisant des technologies du numérique.

Je produirai une synthèse au final d’ici une semaine.

Le but est de faire un peu comme dans ce billet de blog (en anglais) où sont recensées 140 idées de projets. Le projet avait été essentiellement diffusé sur twitter.

C’est aussi l’occasion pour moi de signaler mon retour dans le secondaire après deux ans de détachement en université. J’exercerai désormais au CDI du Lycée professionnel de Vinci à Mayenne.

 

La perte d’influence de l’intellectuel français

L‘article sur la perte d’influence des intellectuels français et notamment sur les réseaux sociaux m’a intéressé à plus d’un titre. Je crois que le problème ne vient pas du manque de spécialiste français dans le domaine mais de deux obstacles principaux. Je m’attarde principalement ici sur les sciences humaines et sociales.

Premier obstacle de taille : la langue.

C’est la principale raison pour laquelle les principaux « penseurs » et leaders dans de nombreux domaines et encore plus sur les thématiques du web sont anglo-saxons. Ils ont l’avantage du terrain. Vous publiez en anglais, votre potentialité d’influence et de relai est à peu près dix fois supérieure qu’en français. Vous vendez un ouvrage 1000 exemplaires en français, son potentiel de vente est souvent 10 fois supérieur en anglais. De même, pour le nombre de visites sur les blogs. La réponse est donc évidente : il faut écrire en anglais en allant jouer sur un terrain extérieur. Mais bon, il va falloir s’y mettre. D’ailleurs, je suis persuadé que seul le multilinguisme défendra le français et les autres langues, et aucunement une défense stérile et chauvine. Au diable l’identité nationale qui est devenue du reste totalement inverse de la conception révolutionnaire qui faisait de la nationalité française une identité universelle et non pas une identité saucisson-tf1-rolex.

 

Second obstacle : la difficulté de la pensée complexe et non dichotomique.

Je note que la tendance est quand même au succès de pensée et de théorie parfois provocatrice et souvent proche du consulting. En clair, ce n’est pas toujours pleinement scientifique. Je songe par exemple à la théorie des digital natives et même à Clay Shirky qui joue souvent la provoc de même que Chris Anderson. Certes, ça fait bouger les lignes et réfléchir mais en aucun cas, rétrospectivement, c’est si génial et si cohérent. Mais leur objectif n’était pas scientifique mais davantage commercial et stratégique. Dans ce domaine, ils sont plutôt bons d’autant qu’ils sont de véritables praticiens prêts à innover.

Il est dommage qu’en France, le rapport soit assez dichotomique. Les discours positivistes sont souvent portés par des consultants ou des acteurs commerciaux. Leurs discours ne sont pas mauvais en soi, mais ce ne sont pas des discours émanant d’intellectuels proprement dits ou tout au moins de scientifiques. Je rappelle que la définition d’intellectuel suppose un engagement politique, ce qui ne signifie pas qu’on a pris en douce sa carte à un parti ou qu’on va chercher des enveloppes chez des mamies, mais qu’on prend position dans des discours et des écrits et notamment au niveau médiatique. Mais c’est là, le problème, c’est qu’on ne convoque que dans ses sphères les penseurs les plus rétrogrades et anti-internet pour répondre aux discours branchés. Dès lors, la naphtaline fait pâle effet à côté. De même, il serait quand même important que les médias renouvèlent leurs prétendus intellectuels qui sont les mêmes depuis 30 ou 40 ans. La couverture du nouvel obs sur les intellectuels français cette année aurait pu être la même il y a 20 ans…il faut dire qu’un nouvel obs de 2010 ressemble à un nouvel obs de 1990 : même rédaction, mêmes éditorialistes et…mêmes éditoriaux à quelque chose près. Mais les nouveaux acteurs médiatiques du web devraient peu à peu changer la donne.

Mais en général sur les grands médias, les discours les plus complexes sont moins entendus parce qu’ils ne sont pas médiatiques d’une part et parce qu’il suppose des capacités de réflexion et de pratique de la part de l’auditoire. Dans le genre, les fidèles de Jean Pierre Pernaut ne peuvent pas suivre depuis longtemps même s’ils ont essayé de faire attention à la marche. Certes, la radio se démarque à ce niveau de la télévision du fait de journalistes compétents et plus engagés dans les médias sociaux. La télé à l’inverse poursuit son autarcie. L’évacuation d’arrêt sur images est en ce point un exemple évident. Mais l’émission a sans doute gagné au final en pertinence et en puissance en passant sur le web.

Revenons, donc sur l’obstacle de la complexité car il tend d’ailleurs à gagner du poids au sein des sciences humaines et sociales qui privilégient de plus en plus une simplicité d’étude et d’analyse dont les résultats ne seront qu’éphémères face à une pensée conceptuelle qui dérange ou est tout simplement incomprise. L’idéal devenant la production scientifique à peu près normée mais dont les conséquences scientifiques, politiques et éducatives seront nulles et donc sans risque.

Face à la pensée conceptuelle, l’argument méthodologique est alors utilisé comme seul contre-argument, qui place le discours scientifique conceptuel dans la lignée de l’essai. Il est vrai que la pensée complexe, celle qui mobilise autant concepts que des résultats est parfois inopérante aussi dans des articles trop brefs. En ce qui me concerne, j’ai une valise pleine de concepts qui fonctionnent ensemble, il est impossible de tous les convoquer dans un article et cela devient parfois difficile voire mission impossible quand il s’agit de les transposer en anglais.

 

En conclusion, l’intellectuel français ou francophone n’est pas mort, pas autant que le web au final (pour rappel après le web 2.0, le web 3.0, le web au carré, le web qui mène 3-1 contre le psg, voici désormais le web mort-vivant qui se multiplie jusque dans vos frigos ce qui devrait inspirer Roméro ou Véronique C.) mais il n’est plus dans la presse classique et pas du tout sur les chaînes grand public même si Mister Affordance a failli y faire une apparition sur le nouvel ortf.

Je crois aussi que l’intellectuel est surtout une identité collective, un réseau pensant (et guère dépensant d’ailleurs) qui produit des documents et des réflexions sous des modes différents.

Finalement, il faut différencier le fait de ne pas voir l’intellectuel et celui de le croire invisible. Bien souvent, le regard ne se porte pas aux bons endroits.

 

Voilà pour ce premier billet de rentrée. Je suis parvenu à rendre plus compliqué un problème qui l’était déjà à la base. Mais je crois que ça devrait la devise et le credo de l’intellectuel : montrer que lorsqu’un problème apparaît compliqué, c’est bien parce qu’il est encore plus en réalité.

Rennessence : l’intégrale !

Il fait un temps exécrable, voilà donc l’occasion de lire Rennessence dans sa totalité.
L’ouvrage comporte sans doute des lacunes voire des coquilles, c’est un roman en état de work in progress mais qui l’est depuis trop longtemps !
Bien avant que twilight triomphe avec sa mièvrerie, j’avais imaginé un univers rennais un peu différent et décalé avec une ville souterraine parallèle et d’étranges personnages.
Bonne lecture.

Pour le télécharger, c’est ici.
Pour le format epub

Library 2.0 : origins of the concept, evolutions, perceptions and realities

Je mets en ligne le panorama que j’ai réalisé suite à l’enquête sur la bibliothèque 2.0 et qui a été présenté par El Maestro Silvère Mercier à Stockholm pour le colloque satellite de l’ifla sur le marketing des bibliothèques.
Ne pouvant m’y rendre, c’est notre bibliobsédé national qui s’est chargé de la présentation sous les hourras des bibliothécaires suédoises.
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(source : photos prises par Greta Quesada. )
Silvère est resté très sérieux quand même, en témoigne cette photo de lui au premier plan.
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Classement « science » wikio Août 2010 et nouvelles métries

Voici le classement « Science » tel que me l’a transmis wikio.
Pas de grands bouleversements à mon sens.
J’ai accepté de le publier dans l’espoir de relancer le débat sur les nouvelles métries.
J’ai été à plusieurs reprises critique avec ce classement sur le blog et dans des articles notamment à cause du mélange entre autorité et popularité et surtout du fait de l’exclusion de liens institutionnels. Malgré tout, ce classement avec tous ces défauts a le mérite d’exister et il faut bien constater que nos métries scientifiques demeurent insuffisantes pour rendre compte des mutations du numérique.

1 Technologies du Langage
2 affordance.info
3 Bibliobsession 2.0
4 {sciences²}
5 La feuille
6 En quête de sciences
7 Le blogue de Valérie Borde
8 L’édition éléctronique ouverte
9 ThatCamp Paris 2010
10 Ecrans de veille en éducation
11 Tom Roud
12 teXtes
13 Mapping Expert
14 Le guide des égarés.
15 Évaluation de la recherche en SHS
16 La Science au XXI Siècle
17 Historicoblog (3)
18 Enro, scientifique et citoyen
19 Vagabondages
20 À la Toison d’or

Classement réalisé par Wikio
Si vous êtes intéressé pour participer à la réflexion sur les nouvelles métries, faites le moi savoir par mail ou par commentaire. Je vous inviterai à la participation autour du document de réflexion.

La bibliothèque 2.0 : genèse et évolutions d’un concept

Suite à l’enquête menée et relayée sur ce blog, j’ai finalisé il y a quelques mois un article qui vient de paraître dans un numéro spécial des cahiers du numérique consacré justement au web 2.0.
L’article est disponible sur cairn. Il est possible de le lire gratuitement si vous êtes chercheurs ou étudiants et que vous disposez de l’abonnement cairn via votre bibliothèque universitaire préférée!
Voici sinon l’introduction de l’article :
Nous proposons de retracer la genèse du concept de bibliothèque 2.0 depuis son émergence avec les outils offerts par le web 2.0 jusqu’à ses récentes évolutions vers de nouveaux territoires tels ceux du numérique. Le concept demeure flou et tend à devenir quelque peu daté.
Nous avons réalisé un enquête en ligne auprès de professionnels des bibliothèques pour tenter de comprendre leur perception de la bibliothèque 2.0. Nous montrons que ce n’est pas tant la bibliothèque que les professionnels qui y travaillent davantage ainsi que le rôle conféré aux usagers qui a le plus évolué.
Introduction
Parmi les expressions et les concepts issus du web 2.0, celui de bibliothèque 2.0 (library 2.0) est un des plus intéressants à étudier. D’une part, car il est un des premiers à avoir émergé peu de temps après le début de popularisation du web 2.0 et, d’autre part, car il mêle deux concepts qui sont d’essence antinomiques, ce qui a pu conduire à des controverses sur la réalité de la bibliothèque 2.0 et sur l’utilité et la réelle nouveauté d’une telle expression. La bibliothèque est issue d’un modèle traditionnel des savoirs avec des circuits de vérification et la volonté de mettre à disposition une information de qualité qui soit classée de manière normée. Le web 2.0 privilégie d’autres aspects dont celui de libre expression et de facilitations des échanges. La légitimité diffère donc, elle est d’essence autoritaire dans la bibliothèque tandis qu’elle repose sur la popularité dans les outils du web 2.0. Cette opposition entre deux modèles nous permet d’affirmer que ce qui a vraisemblablement le plus évolué n’est pas la structure ou l’institution bibliothèque au cours du phénomène web 2.0, mais davantage les professionnels qui y travaillent ainsi que les usagers. Dès lors, nous pouvons constater qu’il s’agit plus d’une évolution professionnelle avec l’émergence d’un autre concept : celui de bibliothécaire 2.0 ; l’expression émanant plus particulièrement de la « blogosphère » de l’informationdocumentation. Cet intérêt rapide pour le web 2.0 des sphères bibliothéconomiques s’explique par le fait que beaucoup de professionnels s’étaient déjà interrogés sur l’évolution apportée par le web sur le domaine des connaissances et les conséquences sur l’institution des bibliothèques.
La littérature scientifique sur le sujet est essentiellement anglo-saxonne si ce n’est quelques travaux en allemand. Quelques articles tentent de donner une définition du concept (Maness, 2006) mais encore Needleman (2007) tandis que Collins et Stephens (2007) parmi d’autres tentent de mieux circonscrire le concept et d’y analyser les oppositions théoriques et pratiques. Le sujet demeure encore étudié et tend à être davantage appliqué à des situations concrètes comme dans la récente étude réalisée sur les bibliothèques universitaires et leur rapport avec le web 2.0 (Xu, 2009).
Nous avons choisi d’étudier principalement la version francophone du concept au travers d’une enquête auprès des professionnels de bibliothèques et à travers l’étude de blogs abordant la question. Parmi les 168 réponses obtenues à notre enquête[1] [1] L’enquête s’est déroulée du 3 janvier au 2 février…
suite, nous avons cherché à mesurer les visions d’un concept qui apparaît déjà quelque peu daté, voire dépassé. Notre travail constitue une tentative pour déterminer la réalité de la bibliothèque 2.0 et les éléments de changement, voire réellement novateurs qu’elle accompagne. Une nouvelle fois, pour tout ce qui est lié au phénomène du web 2.0, il convient de s’interroger sur le rôle de la technique au sein d’une institution et parmi une profession. Très souvent, le web 2.0 et par ricochet, la bibliothèque 2.0 se résume à l’utilisation d’outils. Sa définition est d’autant plus difficile que certains auteurs n’hésitent pas à évoquer des changements de paradigmes tandis que l’enquête démontre une faible concrétisation sur le terrain. Nous avons pu observer la présence de débats voire de rapports de force entre les principaux acteurs d’une « biblioblogosphère », qui souhaitent élargir les potentialités de la bibliothèque, et des acteurs de terrain dont les usages et les réflexions sont restés fortement traditionnels. La question de l’évolution des compétences informationnelles, techniques et notamment informatiques des professionnels des bibliothèques est donc posée et fortement sous-jacente au concept de « bibliothèque 2.0 ».
Bonne lecture..

Metaxu et hypomnemata : les signets sociaux comme milieux associés

Je redocumentarise ici un extrait de ma thèse qui aborde les signets sociaux et le concept de Metaxu qui est aussi le titre du blog de Philippe Quéau.

« en toute occasion, nous devons nous souvenir de ce que, pour les Romains- le premier peuple à prendre la culture au sérieux comme nous -, une personne cultivée devait être : quelqu’un qui sait choisir ses compagnons parmi les hommes, les choses, les pensées, dans le présent comme dans le passé. » Hannah ARENDT. La crise de la culture. Op. cit., p.288

Ces compagnons peuvent être divers et recoupent aussi bien les objets techniques, les idées que les hommes. Nous remarquons dans la citation d’Arendt qu’il n’y a justement pas d’opposition entre nature/culture ni passé/présent. Il en ressort l’importance grandissante de la médiation au travers la constitution de milieux associés mêlant une diversité d’éléments, d’acteurs et d’objets.

1 Les médiations

« N’accepterais-je pas d’être guidé par une personne ayant une longue habitude de ces explorations et possédant des informations très poussées sur ces lieux ? »

H.P LOVECRAFT. Lui

C’est alors que la figure du metaxu telle que la qualifie Philippe Quéau apparaît :

Dans une époque comme la nôtre, prompte aux fractures, aux coupures, aux exclusions, nous avons besoin de nouveaux intermédiaires, et d’une pensée de la médiation. La médiation, c’est essentiellement la question de l’autre — dont nous devrions être les bergers — et non les loups.

De nouveaux intermédiaires émergent, tantôt relais d’informations, tantôt producteurs. L’intermédiaire, notamment humain, n’est pas une autorité traditionnelle : il ne doit son influence qu’à sa propre personnalité. Les metaxu permettent de créer des ponts et d’éviter les différentes fractures.

2 Les plateformes de signets comme exemple de milieux associés

Parmi les possibilités de réintroduire de la médiation et des intermédiaires figurent en premier lieu les signets sociaux dont la force réside dans leur caractère collectif. Il est possible d’identifier des personnes-ressources que l’usager perçoit comme référence, ce qui permet facilement ainsi de réaliser de la veille collaborative. Le site le plus connu est le pionnier del.icio.us
qui offre la possibilité de se créer un réseau (network) de membres dont on peut surveiller les derniers signets tagués. Ce système permet aussi parfois d’obtenir de l’information plus rapidement que ne l’aurait permis le moteur de recherche.

Ces systèmes reposent ainsi sur la sérendipité puisque l’usager y trouve parfois au hasard des informations et des sources pertinentes, en naviguant de mots-clés en mots-clés mais aussi d’usagers en usagers. Le choix de l’outil est donc important pour l’usager qui doit veiller à s’inscrire dans une communauté d’utilisateurs actifs. La démarche de recherche diffère donc de la requête via les moteurs car elle suppose une construction, voire un investissement si l’usager participe lui-même à cette veille collaborative.

Il s’agit aussi pour l’usager d’une meilleure prise en compte de son besoin d’information. Le site diigo a d’ailleurs renforcé les possibilités de veille en ajoutant la possibilité de créer des groupes thématiques. La pertinence évolue ainsi, s’inscrivant à la fois dans une construction personnelle sur du long terme et pas seulement sur une simple adéquation à une requête. Cette construction implique une participation à des groupes thématiques de veille ou tout au moins à une volonté de mettre ses découvertes à disposition des autres. Les sites de micro-blogging tels twitter participent de plus en plus du même esprit avec des échanges d’informations et de services.

La médiation comme recommandation : le tiers de confiance

Le partage nécessite une reconnaissance, celle de l’autre, celui à qui il est possible d’accorder du crédit : le tiers de confiance. Le tiers de confiance peut reposer sur différents types de recommandation à la fois la populaire mais également institutionnelle.

Certaines bibliothèques partagent ainsi leurs liens. Nous pouvons citer ici la bibliothèque de Paris 4. De même, pour la récente initiative du Cerimes (Centre de Ressources et d’Information sur les Multimédias pour l’Enseignement Supérieur) et de l’Abes (Agence bibliographique de l’enseignement supérieur) qui met en ligne les signets partagés par les bibliothèques universitaires.

Evidemment ces plateformes n’évitent pas les dérives de la popularité avec le fait que ceux qui suivent vos signets soient qualifiés de fans et que le nombre de fois où un site a été tagué est comptabilisé, ce qui permet notamment à delicious d’afficher en temps réel ce qui fait l’actualité. Toutefois, le nombre de fois où un lien a été tagué peut-être un indicateur de qualité surtout si vous retrouvez dans la liste de ceux qui l’ont tagué des personnes pertinentes. Il en demeure pas moins que la course au nombre de fans ou de « suiveurs » (followers) sur twitter constitue une dérive qui témoigne de la confusion entre besoin d’information et besoin d’affirmation.

Les deux types de recommandations peuvent donc s’avérer parfois difficiles à distinguer surtout si elles utilisent des outils similaires. Voilà qui plaide pour l’évaluation de l’information et notamment la capacité à distinguer l’auteur d’une source ou d’une ressource.

La veille collaborative au sein d’un milieu associé

Les plateformes de signets sociaux peuvent constituer des milieux associés au sens où l’utilisateur peut construire son environnement informationnel en construisant des relations de partage et de confiance avec d’autres usagers. De cette manière, l’individu accède par différents canaux à de l’information plus pertinente que par la logique du moteur de recherche. Cela implique une construction au sein d’un processus qui n’est pas linéaire mais davantage circulaire pour ne pas dire labyrinthique, car ces plateformes ne peuvent être considérés comme des éléments isolés mais faisant partie d’un ensemble beaucoup plus large au sein du web. Ces systèmes opèrent davantage une veille en tant qu’attention à l’autre qu’une surveillance.

Plus agréable que la médiation du moteur de recherche, elle est davantage basée sur une entraide et sur la constitution d’intermédiaires, qui sont des metaxu au sens que leur donnait Simone Veil, à savoir des éléments constitutifs de l’individu autant culturels qu’affectifs :

Les metaxu sont la région du bien et du mal. Ne priver aucun être humain de ses metaxu, c’est-à-dire de ces biens relatifs et mélangés (foyer, patrie, traditions, culture, etc.) qui réchauffent et nourrissent l’âme et sans lesquels, en dehors de la sainteté, une vie humaine n’est pas possible.

La proximité ici des metaxu avec les hypomnemata est frappante de par leur côté double : autant remède que poison. Ces médiations sont également des zones tampons face à l’adversité et les instruments de surveillance. Voilà pourquoi Philippe Quéau en appelle à un domicile numérique inviolable.

Il reste à savoir si ces systèmes peuvent connaître des adaptations et des transferts dans les milieux professionnels et dans l’exercice de sa citoyenneté où il s’agit de rendre opérante la culture de l’information.


Philippe QUEAU. Metaxu ? in Metaxu.le blog de Philippe Quéau. Disp. sur : <http://queau.eu/a-propos/>

2 <http:www.delicious.com>

3 <www.diigo.com>

4 Signets de la bibliothèque de Paris 4. Disp. sur : <http://delicious.com/bibliparis4>

5Signets. Liens sélectionnés par les bibliothèques universitaires. Disp. sur :<http://www.signets-universites.fr/>

6
Simone WEIL. La pesanteur et la grâce. Plon, 1951, p. 165.

7 Philippe QUEAU. Un domicile numérique in Metaxu. Le Blog de Philippe Quéau. Disp sur : <http://queau.eu/2009/03/11/un-domicile-numerique/>


Rennessence : les mystères de Rennes. Chapitre 1

Les vacances étant désormais là, j’ai décidé de mettre en ligne, un roman qui traîne depuis trop longtemps chez moi.
Écrit il y a près de 10 ans, il est temps de le rendre public avec tous ses défauts. L’occasion aussi de le publier sous le pseudonyme de Tcerid Rezal, personnage créé au lycée et qui a quand même eu l’honneur d’être cité à plusieurs reprises dans mes propres copies…
Vous pouvez donc télécharger le premier chapitre ici.

La désinformation par l’omission : Jean Pierre Pernaut en fossoyeur du journalisme

Le journal du 1er juillet 2010 de 13 de Jean Pierre Pernaut est un modèle du genre dans la désinformation par omission.
Symbole de la médiocrité et de l’incompétence de son présentateur, il s’agit un cadavre journalistique.
L’autopsie est facile à réaliser grâce à Tf1.fr qui nous propose le découpage du journal :
http://videos.tf1.fr/jt-13h/paroles-de-francais-rien-n-a-change-pour-jean-georges-5903871.html
Aucun sujet de politique ou de politique international et aucun sujet sur les affaires actuelles… bien évidemment.
Le comble du talent consiste à introduire le journal par …de la météo ! Et d’enchaîner ensuite par des sujets sur les vacances.
Un journal pendant lequel on n’apprend strictement rien et qui s’adresse à un public de retraités ou de vacanciers.
Exit donc également la marée noire, la réforme des retraites, le doute sur la rentrée prochaine dans l’Education Nationale. Aucun sujet de fond n’y est traité. Même plus belle la vie pourrait sembler aborder davantage de problèmes que le journal de Pernaut.
L’affaire Woerth est expédiée en 20 secondes avec un gros mélange avec l’autre affaire, l’affaire Banier. Du coup, le spectateur n’y comprend rien, et en plus Pernaut semble gêné d’en parler. Il est probable aussi que comme Pernaut ne parle pas très fort et avec un ton monocorde, les plus âgés n’entendent rien car le son est moindre que pendant les reportages.
Vous allez me dire que ce n’est pas une vraie omission puisqu’il en parle un peu. Mais c’est une omission dans la mesure où il n’y a pas d’enquête approfondie, pas de reportage, rien de fouillé. D’ailleurs, les autres reportages « plans plans » sont similaires, aucune donnée concrète, on reste sur du journalisme d’opinion. On est donc loin du journalisme et encore plus loin du journalisme tout court.
Finalement, 40 minutes de publicité pour l’Oréal ne seraient pas pires…
Il y a donc de quoi travailler pour réaliser l’éducation aux médias des jeunes générations avec ce genre de documents. Pour les autres, spectateurs avachis et autant déformés que désinformés, c’est déjà trop tard.