Science, web 2.0 et influence

    Scientifiques et web 2.0-Micro/macro, don, libre accès et Web 2.0 – Bloc-notes de Jean-Michel Salaün

    • Intéressant billet de Jean-Michel Salaun sur la différence de stratégies de publications entre chercheurs et blogueurs lambda.
      Il différencie être publié et être édité.
      Je pense malgré tout que les délais d'édition dans les revues scientifiques deviennent trop longs notamment dans des domaines scientifiques où l'exclusivité devient cruciale.
      Par conséquent, la publication au sein des archives ouvertes permet de faire part de l'avancée de ses travaux sous la forme de work in progress.
      Finalement, il n'y a pas nécessairement d'incompatibilité totale entre publication et édition.
      De même le blog permet aussi de partager certaines idées et travaux avec de nombreux retours.

Bibliothèques numériques, Web2.0

La fin du site « mauvais genres » crée par Bernard Strainchamps  a laissé un vide qui n’est pas comblé. Il manque une source de commentaires et de réflexions sur les œuvres au sein des bibliothèques et pas seulement en ce qui concerne le polar ou la science-fiction. Cela m’a incité à rapprocher ce manque évident des possibilités offertes par les bibliothèques numériques. J’en appelle aux institutions des bibliothèques ainsi qu’aux élus. Il est temps de réagir. Dès aujourd’hui la réflexion autour des bibliothèques numériques doit s’engager sérieusement. Des actions peuvent déjà être menées à mon avis.

L’article de Carl Lagoze [1 ] nous montre tout l’intérêt de la bibliothèque numérique mettant en avant sa valeur ajoutée :

« (..)les bibliothèques numériques devraient concurrencer et surpasser de façon singulière les bibliothèques traditionnelles. En ce sens, elles devraient être bien plus que des moteurs de recherche. Comme toutes bibliothèques, elles devraient intégrer un haut degré de sélection des ressources qui remplissent les critères relevant de leurs missions. Il faudrait aussi qu’elles fournissent des services, comme la recherche, qui facilitent l'utilisation des ressources par leur communauté-cible. Mais, libérées des contraintes physiques d'espace et de support, les bibliothèques numériques peuvent mieux s'adapter aux communautés qu'elles servent et mieux les refléter. Elles doivent être collaboratives, en permettant aux utilisateurs de contribuer et d'apporter du savoir,  de façon active à travers des annotations, des compte-rendus de lecture etc., ou bien de façon passive à travers leurs profils d’utilisateurs. En outre, elles devraient être contextuelles, illustrant ainsi le réseau extensible des relations et des couches de savoir qui se tissent autour des ressources. De la sorte, le noyau de la bibliothèque numérique devrait être une base d'information évolutive, navigant entre la sélection professionnelle et la "sagesse des peuples". »

Par conséquent je pense qu’il serait grand temps de mettre en place un serveur permettant de mettre à disposition des résumés d’ouvrages et la possibilité pour les lecteurs d’ajouter des commentaires. Les sites comme amazon.com ou allocine.fr nous donnent quelques exemples de fonctionnement mais ce sont des sites à caractère commercial. Mais ils ont parfaitement compris la logique économique de la bibliothèque et tire des bénéfices de ce que Cris Anderson a nommé « The long tail ». La traduction est disponible ici.

Je crois que c’est aux institutions publiques de réagir avant que le privé ne s’en empare pour en faire un but lucratif.

 

La bibliothèque numérique doit avoir du contenu supérieur au travail effectué par les moteurs de recherche comme Google. Google n’a pas résolu le problème avec ces projets de numérisation. Il ne s’agit pas de réunir un maximum de fonds pour un moteur européen (quaero) dont on ne sait quelle sera sa réussite réelle mais dont on sait qu’il aura nécessité des fonds des milliers de fois supérieurs à l’algorithme de Google. Il ne sert à rien de courir après en partant avec des années de retard. La force de Google est de toujours devancer les autres. Il nous faut donc en faire autant avec les bibliothèques numériques. Il nous faut l’imaginer. On peut s’inspirer de la vision de Michel Fingerhut   :

Je la verrai, cette bibliothèque, plus proche de ce qu’Amazon met en place que Google (et peut-être pour ce que fera Microsoft avec les fonds de la British Library qu’ils numériseront en 2006) : un dispositif multiculturel, multilingue réparti (des fonds en réseau12), intégré13, polymorphe, extensible, recomposable et personnalisable, prenant acte de ces évolutions, pour le référencement, la gestion, l’organisation, la circulation et la diffusion de documents de nature différente (texte, image, son…, pour certains numérisés pour d’autres non) et de ressources numériques choisies, témoins inaltérés du passé qui se constitue ; contenant des métadonnées de bonne qualité1; proposant des moyens de recherche multiples (par index, par texte intégral, par langage naturel, par réseaux sémantiques et sociaux…), intuitifs ou avancés ; permettant à chaque utilisateur de s’en faire « son » catalogue, qu’il pourra renseigner sur la pertinence des réponses fournies, et ainsi l’orienter vers ses propres critères plutôt que ceux du dispositif sous-jacent ; lui offrant les moyens de s’approprier les contenus, de les organiser et de les enrichir ; de communiquer à propos de ces contenus avec d’autres usagers, sur place ou à distance. »

Cette vision va parfaitement dans mes premiers textes du  projet du guide des égarés écrit en 1999 ainsi que du projet sefira. Je ne pense pas avoir été pris au sérieux à l’époque. Désormais les temps ont changé et la bibliothèque doit s’enrichir de contenus interactifs et de personnels qualifiés dans ce type de projets.

Plusieurs projets techniques peuvent être envisagés. Je crois qu&
rsquo;un serveur permettant l’accès personnel à des ressources numériques permettant d’y ajouter commentaires et annotations pourrait être mis en place facilement. Un « Gallica » amélioré et augmenté en quelque sorte. Mais cela ne suffit pas. Une base de données sur les ouvrages et autres contenus multimédias pourrait être mis en place à l’instar du système de commentaires de films d’allocine.fr. Chaque fiche comporterait un lien avec un catalogue genre « sudoc » qui permettrait au lecteur de localiser la bibliothèque la plus proche qui possèderait l’ouvrage ou le lien vers l’œuvre si elle est disponible. Il est évident aussi que la durée des droits d’auteur est bien de trop longue et que bientôt les livres seront autant partagés sur le p2p que films, musiques et autres logiciels. Les systèmes de lecture sur interface numérique vont se développer et l’équivalent des Ipod deviendra monnaie courante. Le livre papier demeurera mais se concentrera sur ses qualités principales et premières d’objet précieux et esthétique (livres d’art et d’illustration). Il y aura par conséquent de plus en plus d’ouvrages en accès libre et direct.

Le système permettrait également le développement des « réseaux sociaux » et laisserait place aux débats interactifs. Tout est possible à imaginer, des « digital stuff » ou « bidules interactifs » pourront encore être ajoutés au fil du temps. Il faut simplement envisager des systèmes dynamiques et évolutifs dans le genre de ces nouvelles technologies que l’on appelle en ce moment Web 2.0.

 

Je crois que c’est surtout dans ce genre d’applications qu’il est temps d’investir. Si nous ne réagissons pas assez vite, des entreprises comme Google en profiteront. Alors j’en appelle aux dirigeants des différentes bibliothèques ainsi qu’aux élus pour mettre en place les bibliothèques numériques de l’avenir. Je crois que la communauté des spécialistes de l’information et de la documentation, des lecteurs, des internautes et bien d’autres encore sont prêts à la soutenir.


 

[1] La traduction est de Frédéric Martin.

Il y a débat sur des termes pas évidents à traduire, notamment « digital stuff » :

http://artist.inist.fr/article.php3?id_article=250#forum243

[2] Michel Fingerhut, Outils personnels et outils publics, la fin d’une frontière ?

http://mediatheque.ircam.fr/articles/textes/Fingerhut05d/

 

Web 2.0 et cartes mentales

Le web 2.0 en cartes heuristiques.

 

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J'ai déjà évoqué sur ce site tout l'intérêt que présentait pour moi les cartes mentales.

Notamment ici ou là 

Je suis désormais devenu un adepte de mind manager grâce à l'offre généreuse de mindjet et j'ai laissé tombé le gratuit mais néanmoins rudimentaire freemind. Je ne veux pas faire de publicité pour un logiciel en particulier car il existe des produits concurrents de qualité. Sur le sujet du mind mapping, vous pouvez consulter le site petillant qui fait d'ailleurs le point sur les différents logiciels. 

J'utilise donc avec plaisir ce logiciel qui permet de faire pas mal de choses utiles. Je l'ai donc utilisé à l'occasion d'un stage sur le web 2.0 et c'est donc avec grand plaisir que je mets tout cela à votre disposition sur le site.

En espérant que cela vous éclairera un peu sur le web 2.0, même s'il manque les explications orales et vous donnera surtout envie de passer aux cartes mentales!

Les cartes sont là. 

N'oubliez pas de cliquer sur apercu de la map qui permet de  visualiser la carte dans sa totalité.

 

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Bilan des sondages


Le succès du guide des égarés est devenu grandissant depuis que j'ai choisi de passer en site dynamique. Fin 2004 j'avais d'abord opté pour Spip, puis un an après j'ai refondu le site sous Joomla qui est plus esthétique et qui comporte plus de modules intéressants dont notamment les sondages. Vos visites sont de plus en nombreuses et le nombre élevé de réponses aux questions permet d'avoir des résultats intéressants.

Le premier sondage proposé ne  fait que démontrer la domination écrasante de google qui ne faiblit pas. Il est le moteur de recherche favori à plus de 85% ! Exalead parvient à émerger à 7,4 % mais c'est encore bien faible. Les alternatives à google ne sont donc pas encore évidentes si ce n'est les métamoteurs de recherche.

Le second sondage  montre que les flux rss ne sont pas encore utilisés par la majorité des professionnels mais que la tendance est à la hausse. Il est clair que ce mouvement d'abonnement à des ressources est une des principales nouveautés de l'internet de ces dernières années et que ce système est devenu indispensable pour beaucoup d'entre nous. Les agrégateurs de news et les pages  personnalisées ont donc un bel avenir.

Le troisième sondage concernait principalement les enseignants-documentalistes. Il démontre l'écrasante volonté d'enseigner l'information documentation aux élèves. Il reste à savoir comment et sous quelles formes et avec quels contenus. Faut-il aller vers plus d'enseignement et plus de légitimité institutionnelle ou bien continuer à bricoler? Le doute est présent en tout cas comme nous pouvons le constater ici. Les enseignants-documentalistes semblent conscients néanmoins que les NTIC ont fait évoluer la profession.

Les NTIC évoluent certes mais le concept web 2.0 reste inconnu de beaucoup d'entre vous , ce n'est pas faute d'en parler sur ce site pourtant. Il me semble qu'il est impossible d'y échapper si on surfe un peu sur le cyberespace depuis quelques mois notamment sur les sites et blogs qui évoquent toutes ces questions allant des bibliothèques numériques jusqu'à l'évolution de l'information sur Internet. Il est clair que beaucoup d'entre vous doivent se mettre à jour même si certains diraient que le concept web 2.0 est un mot valise. Enfin, ce n'est pas tout, bientôt dans un article du BBF, je vous parlerai de folksonomies…

Autre question posée, et qui si elle a suscité moins de réponses et moins de visites sur ce site que d'autres, a quand même fait parler :

Faut-il traduire information literacy :

   

Faut-il traduire "information literacy"
Oui, mais par quoi ?
82   46.6%
 
Oui par "Maitrise de l'information"
65   36.9%
 
Non
29   16.5%
 

Nombre de votants  :  176

Le terme de maîtrise de l'information a beau rencontré un fort succès, il ne fait pas l'unanimité. Il reste que vous souhaitez majoritairement une traduction. Je m'étais pour ma part prononcer plutôt contre. Finalement, je me demande si "culture de l'information" ne serait pas plus adéquat et plus riche de sens s'il fallait choisir une traduction. Peut-être un futur sondage ?

Je continuerai donc à proposer des sondages sur ce site, mais peut-être avez-vous des idées à soumettre ?

 

 

 

Le style web 2.0

Loic hay sur flikr nous permet de découvrir de sympathiques images web2.0 qui vont m’aider je pense à illustrer une future présentation sur ce sujet.
Les images sympathiques côtoient les efficaces comme cette matrice de services web2.0.
Quant à avoir vous même le style web 2.0 en dehors de votre pc, ça serait quand même étonnant, il vous faudrait vous vêtir avec des couleurs anis ou turquoises ou tout au moins flashy et surtout il vous faudrait être disponible et vous adaptez à toutes les demandes de vos concitoyens. Mais peut-être l’êtes-vous déjà avec votre femme?
Si vous êtes du genre à faire de la propagande web 2.0, cette image vous conviendra bien. Quant à la politique est-elle web2.0 ou archaïque 1.0?

tags technorati : web2.0
tags del.icio.us : web2.0
tags icerocket : web2.0
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Etes-vous un bibliothécaire 2.0 ?

Etes-vous un bibliothécaire ou documentaliste web 2.0 ?

 

Il n’est pas rare de rencontrer chez nos confrères notamment outre-atlantique l’expression « librarian 2.0 » ou « librarian web 2.0 ».

Si vous ne savez pas ce que c’est que le web 2.0 comme semble le démontrer le sondage sur le site, sachez que cela correspond à un nouvel âge du web qui permet à l’internaute d’être encore plus actif dans la production d’informations et dans les possibilités de classement offertes par les folksonomies. ( Je reviendrai bientôt sur ce sujet des folksonomies) Pour en savoir plus vous pouvez aller voir les conférences d’Hervé Le Crosnier.

Par conséquent le bibliothécaire ou documentaliste 2.0 serait donc très au fait des nouvelles technologies à l’inverse des « vieilles bibliothécaires » qui ne comprennent rien aux sigles abscons que sont le Rss, Spip ou aux termes comme folksonomies, tags,etc. Heureusement la liste biblio-fr permet de pallier à nos problèmes et méconnaissances grâce à l’intelligence collective de la profession.

Le bibliothécaire 2.0 a son propre blog ou tout au moins participe à un blog, consulte régulièrement ceux des autres grâce aux flux rss qui l’avertissent des nouveaux billets, réfléchit à diverses questions comme les OA (open archives), aux bibliothèques numériques, à l’évolution des catalogues ainsi qu’à la maîtrise de l’information.

Faut-il en conclure que la profession doit sans cesse évoluer comme le préconise Stephen Abram.

Certes l’article a parfois un côté promotionnel pour un logiciel mais il y a des réflexions intéressantes que je vous livre. Selon lui “Librarian 2.0 is the guru of the information age.” phrase que je n’ai pas besoin de traduire. Néanmoins j’ai traduit rapidemment les propos qui me paraissent le plus importants. Selon lui le bibliothécaire 2.0 doit :

« – Comprendre les opportunités du web 2.0.

Apprendre les principaux outils du web 2.0 et des bibliothèques 2.0.

Combiner les ressources électroniques et les formats imprimés.

Etre un conseiller indépendant de toute considération technique et commerciale et doit pouvoir transférer de l’information aussi bien sur PDA que sur Ipod ou portable.

Développer des projets de recherche collectifs et adopter les standards de l’openURl.

Connecter les personnes et les technologies dans le contexte approprié.

Ne pas être timide avec les systèmes de catalogage et de classification non traditionnels lorsque les folksonomies s’avèrent appropriées.

Utiliser l’information non textuelle et notamment le pouvoir des images, des images animées, des signes et du son. ( Je note ici que le mind-mapping serait pertinent)

Comprendre la théorie de la longue traîne (« long tail ») et ses effets.

Voir le potentiel des ressources comme the Open Content Alliance, Google Print, and Open WorldCat.

Connecter les usages aux experts par des discussions et débats dans des communautés de pratiques. ·

– Utiliser les derniers outils de communication comme Skype pour connecter les personnes et les contenus, etc.

Utiliser les réseaux sociaux pour être plus efficace et entreprendre plus.

Se connecter avec tout le monde qu’importe son mode de communication : telephone, Skype, IM, SMS, texte, email, etc.

Encourager les usagers à utiliser des métadonnées et à développer des contenus et des commentaires ·

Comprendre la sagesse des foules et les rôles qui émergent ainsi que l’impact de la blogosphère, de la syndicasphère et de la wikisphère.

D’abord et avant tout, le bibliothécaire 2.0 comprend ses usagers à un niveau poussé, pas seulement en tant que simples recherchants et cliqueurs. Le bibliothécaire 2.0 comprend l’utilisateur en ce qui concerne ses buts et aspirations, ses environnements de travail, ses besoins sociaux et de contenus et bien plus encore. Le bibliothécaire 2.0 est où l’usager se trouve quand l’usager est présent. C’est un environnement en immersion auquel les bibliothécaires sont parfaitement qualifiés pour contribuer. Sous cet angle le bibliothécaire a influencé l’apprentissage à distance dans son inclusion au sein de nos institutions et communautés ce qui devrait nous permettre de contribuer à la formation de nos usagers dans l’acquisition et l’application de leurs habiletés et compétences.

Il est essentiel que nous nous préparions à devenir bibliothécaire 2.0 maintenant. Le mouvement web 2.0 pose la base d’un commerce grandissant et d’un changement majeur dans nos manières de vivre, de travailler et de jouer. Nous avons la capacité, la perspicacité et la connaissance pour influencer la création de cette nouvelle dynamique et garantir le futur de notre profession. Bibliothécaire 2.0 maintenant. »

 

Pour ma part, je rejoints une bonne partie de ces propos même s’il faudrait sans doutes les affiner et préciser. Je crois que désormais l’usager est au centre du système et plus seulement le document et que le bibliothécaire doit être le faciliteur de relations et de médiations.

Dernière minute : un lien sur ces réflexions. ici en anglais of course!

A vos commentaires !

tags : bibliothécaire 2.0, web 2.0, librarian 2.0.

Du catalogue au blog : le catalogablog

J’avais écrit l’année dernière un article qui avait suscité beaucoup de débats : « le catalogage : l’art de décrire un livre sans l’avoir lu » . Un an après ma réflexion se poursuit avec un titre volontairement à nouveau  provocateur. C’est d’ailleurs la meilleure manière de susciter des réactions. Je ne prône évidemment pas la disparition totale du catalogage mais une évolution vers un enrichissement du catalogue. J’avais il y a quelques mois lancé un autre appel afin que nous puissions construire les bibliothèques numériques ensemble. Visiblement cela n’intéresse pas grand monde de même que ma proposition sur les jeudis de la lecture . J’ai mis cette absence de réactions sur le fait que la période hiémale est plus propice à l’hibernation, le printemps étant présent j’espère un peu plus de dynamisme.

L’avenir des catalogues de bibliothèques réside désormais dans les blogs. L’idée émerge avec parfois le nom de catalogablog.   et même  connaît des applications collaboratives . Olivier Ertzscheid (encore lui !) avait déjà soulevé la question .

Les catalogues doivent donc s’enrichir de « digital stuffs » et autres « bidules » qui permettent aux usagers de proposer des résumés d’ouvrages et des commentaires, de voter, de recommander, de proposer des tags (je reviendrai bientôt sur les folksonomies), etc.

Le catalogue se démocratise, devient web 2.0, devient interactif moins obscur et surtout demeure de ce fait utilisé. Pourquoi ne pas y inclure un moteur cartographique, relier les usagers entre eux ? Tant de possibilités sont offertes, utilisons les. Les aspirations que j’avais écrites en 1999 dans les premiers textes du guide des égarés deviennent de plus en plus réalisables. La bibliothèque et son catalogue orienté Web 2.0 opère des changements spatio-temporels et des conceptions différentes. La bibliothèque est éclatée en plusieurs lieux et diversifiée. Je ne comprends d’ailleurs pas les obsessions de certains politiques à vouloir construire des médiathèques pharaoniques. La grande bibliothèque centralisée est à mon sens dépassée et babélienne. C’est une erreur coûteuse et  qui généralement privilégie un projet architectural grandiloquent par rapport à une réelle réflexion urbaine et sociale. Je reviendrai sans doute sur ce point une autre fois.

 

Face à la facilité du guichet Google beaucoup d’usagers oublient l’intérêt pourtant immense du catalogue. Je constate d’années en années que mes élèves de collège malgré les injonctions  perdent le réflexe d’aller consulter la base de données BCDI. Je continue par conscience professionnelle à cataloguer les ouvrages et articles du fonds mais BCDI n’attire plus. J’envisage peut-être de passer à un logiciel libre mais je ne sais pas lequel pourrait être le plus orienté « catalogablog » car c’est là l’intérêt. Quant à savoir s’il faut que Motbis y soit intégré ou non, et bien franchement je crois qu’on peut désormais se passer du thésaurus du CNDP et plutôt utiliser des tags et autoriser les usagers et élèves à en rajouter. Cela évitera les sempiternels débats notant que Céline Dion est dans le thésaurus et pas Thomas Hobbes. Ce n’est pas plus choquant d’ailleurs que le fait que les ouvrages de Danielle Steel occupent déjà plus de place dans bon nombre de bibliothèques que beaucoup d’auteurs talentueux.

 

Le « catalagoblog » implique de nouveaux usages tant de la part des usagers que de la part des professionnels de l’information. C’est sans doute aussi de nouvelles réflexions qui méritent d’être soulevées dans la façon de cataloguer, dans la formation et le recrutement.

 

J’en appelle donc toujours aux bonnes volontés dans la construction de projets collectifs notamment celui d’un  site Web 2.0 un peu dans le style de « mauvais genres » de Bernard Strainchamp.  J’en appelle surtout aux directeurs de bibliothèques et conservateurs qui n’ont pas réagi face à cette fermeture ce que j’ai trouvé relativement lamentable. Mais peut-être n’est-ce  après tout qu’un problème de compétences ou de reconnaissance, à moins que ce ne soit qu’un sinistre symptôme. J’ose encore espérer que non. Ces projets ne peuvent se faire que collectivement et il y a suffisamment de richesses (ouvrages, personnes et usagers) dans le monde des bibliothèques et de la culture pour que cela puisse fonctionner.

 

Alors cataloguons, bloguons, échangeons, construisons…