Ce texte rassemble deux de mes intervention sur la liste e-doc.
C’est une interrogation sur la dérive des troisièmes concours. Je demeure dans l’optique de la défense des diplômes et contre la mise en place de passe-droits n’impliquant pas une vraie validation d’acquis.
Intervention numéro 1 :
Il serait quand même bien que ce concours troisième voie soit plus clair. Il me parait même inégalitaire voire illégal. Il est en effet
injuste que des cadres C ayant une licence ne puisse pas le passer quand des personnes exerçant une profession dans le privé n’ayant rien à voir avec l’Education Nationale aurait ce droit. Je vois dans ce concours un grand mépris : d’une part pour les diplômés, d’autre part pour les fonctionnaires.
De plus, cela entraîne à nouveau des situations de passe-droit étranges. Le troisième voie était destiné surtout aux emplois-jeunes. Il ne devait donc pas durer dans le temps. Or les nouvelles conditions sont synonymes de pérennité.
Finalement il faut que nous demandions qu’une expérience dans l’Education Nationale ou dans un domaine proche soit inscrite comme condition obligatoire. De plus il faut que ces concours soient provisoires.
Si ces deux conditions ne devaient pas être réunies, seul un boycott des épreuves pourrait être la solution. Je lance donc le débat : comment faut-il donc réagir car le troisième voie tel qu’il est en train de devenir est une menace pour la fonction publique.
Suite à ces propos, d’autres personnes ont réagi arguant notamment que ma réaction résultait du corporatisme de l’Education Nationale.
J’ai donc tenté de leur répondre (intervention numéro 2) :
Bonjour,
J’ai bien lu les remarques des personnes qui souhaitent passer ce concours. Pour ma part, je suis pour que l’expérience soit prise en compte et validée. Seulement pourquoi un troisième concours dans ce cas ? Car c’est bien là que se situe l’inégalité. D’ailleurs en matière d’inégalité, lorsque j’étais en recherche d’emploi, j’ai été souvent recalé sur les profils d’emploi-jeune car j’étais trop diplômé et personne ne s’en offusquait. L’idéal serait que l’externe soit simplement plus ouvert avec plus de postes s’il le faut. Dans ce cas tout le monde serait sur le même plan d’égalité.
Je persiste à dire qu’il y a une menace pour la fonction publique à terme si ce genre de concours venait à se généraliser : troisième voie et titularisation via la loi Sapin.
Je sais aussi que pour beaucoup la réussite au concours constitue une fin en soi et que l’hétérogénéité des candidats serait positive. Mais il faut que les chances soient les mêmes pour tous, il n’y a aucune raison qu’un salarié ayant 5 ans d’expérience professionnelle soit privilégiée par rapport à un jeune candidat sortant de ses études avec une licence. J’ai le sentiment que les diplômes commencent de plus en plus à devenir un handicap en France ce qui explique sans doute la tentation des élites à s’exiler.
Pour ma part, je reste convaincu que le concours troisième voie reste inacceptable dans l’état et que le boycott risque d’être une des solutions. L’autre serait un recours administratif au conseil d’Etat à moins que des solutions de médiation ne soient proposées.
Pour conclure ces deux interventions:
Oui à l’ouverture des concours à un plus grand nombre pour que l’Education Nationale fasse rentrer en son sein des personnes de différents horizons, seulement il faut que les règles soient les mêmes pour tous.
A ceux qui répondent qu’il vaut mieux être passé par l’IUFM pour réussir le concours, je dirai que de nombreux candidats dont je fais partie l’ont réussi sans.
Malgré tout, les critiques sont bonnes à prendre et le concours doit permettre de mieux détecter des aptitudes qui peuvent s’avérer intéressantes pour la formation des élèves mais il est clair que c’est déjà un autre débat.
Après 5ans d’ expériences pro, la maturités, la rigueur, le dynamisme, sont des avantages certains pour l’enseignement aux futurs travailleurs de notre pays.
Les 5 ans de charges salariales, justifie ce passe droit (l’argent que vous touchez chaque moi, ou vos nombreux diplômes, sont les fruits du secteur privé)