Une critique sur un phénomène insupportable qui démontre bien que nous avons encore beaucoup de progrès à faire.’ai le sentiment pour ne pas dire la certitude que la crise en France pourrait être plus grande. Mes constats ici rejoignent ceux qu’il est possible de faire en ce qui concerne les diplômés de l’enseignement supérieur. Finalement, c’est parce que j’exerce un métier où il y a beaucoup de femmes que je me rends compte du problème. Paradoxalement, il est plus facile pour moi de faire cette critique sans avoir à essuyer les traditionnels quolibets antiféministe qu’une femme aurait pu recevoir et qui aurait laissé cette constatation sans effet réel.
Le machisme règne en maître encore. Je ne veux pas rejoindre ici le travail des chiennes de garde qui bien souvent se trompent de combat et ne réagissent qu’à des réactions de provocation. Or, le dilemme est plus grand : les femmes mêmes mieux qualifiées que les hommes sont souvent moins payées que ces derniers. Ce n’est pas comme on l’entend trop souvent à métier égal mais plutôt lorsque l’emploi est majoritairement occupé par des femmes. La France n’est pas la seule dans ce cas, un professeur d’université de Montréal déplorait que les instituteurs étaient moins bien payés que les conducteurs de bus de la ville.
En France, c’est un peu la même chose. Un homme avec un Cap ou un Bac pro est souvient mieux payé qu’une femme avec licence ou plus. Quelle belle évolution et mentalité ! Des milliers d’arguments sont alors évoqués pour parvenir à ce que cet état de fait soit maintenu. L’homme doit-il gagner toujours plus que la femme pour satisfaire son impression de supériorité ? Tout cela est vraiment pénible et déplacé et conduit sans cesse à une dévalorisation du système éducatif puisque la société ne récompense pas toujours ceux ou plutôt celles qui ont joué le jeu.
Ce qui est gênant c’est que les professions où se trouvent le plus de femmes sont aussi les plus utiles, de l’enseignement aux domaines médicales ou encore à la culture. Bref le phénomène en devient pervers et la réussite d’une femme passe par une masculinisation de ses comportements. Les acquis étant peu sûrs, la femme cherche alors à garder des prérogatives dans des domaines qui lui étaient traditionnellement confiées : enfants et gestion domestique.
Visiblement, il est difficile d’avancer et il est toujours préférable au XXIème siècle en France d’être un homme blanc pas forcement exceptionnel que d’être une femme de couleur de grand talent. C’est tout simplement inacceptable. Le racisme, le machisme, la misogynie, le rejet des homosexuels, le dogmatisme, la démagogie demeurent présents et pas seulement chez les autres mais chez nous tous.
Il ne sert alors à rien de pleurer ou de rejeter sans cesse la faute sur les autres le soir d’un 21 avril 2002. Le 21 avril a lieu tous les jours et nous en sommes tous responsables.