Des communautés de pratiques aux communautés d’initiés : les digerati aux responsabilités ?

Plusieurs voix s’élèvent depuis quelques temps sur les listes de diffusion qui deviennent de plus en plus source d’infopollution et notamment celle de Bertrand Calenge. J’avoue que j’y participe de moins en moins et que je considère désormais que l’échange d’information s’effectue surtout ailleurs et de manière plus efficace et pertinente.
Les flux rss répondent en grande partie au besoin de veille informationnelle en évitant une partie d’infopollution même s’il en demeure notamment du point de vue de l’infoabondance.
D’autre part, j’ai le sentiment que se sont mises en place des communautés d’initiés réunissant des blogueurs et force est de constater la puissante présence des sciences de l’information, des bibliothèques et de la documentation dans ces réseaux. Les informations y circulent par messagerie mais aussi par système de recommandation via google reader ou via partage de signets en ligne tels diigo ou delicious voire encore ma.gnolia.
La bonne nouvelle c’est que la médiation est essentiellement humaine en témoigne d’ailleurs le projet des fous à lier.
Tout cela montre que les communautés de pratique demeurent utiles et que les listes de diffusion doivent continuer à jouer ce rôle de partage et de débats.
Mais il est évident que pour certains « digerati » ces modes apparaissent si ce n’est quelque peu désuet, certainement insuffisants. Au passage, il faut rappeler que les réseaux sociaux ne résident pas seulement sur des outils mais leur succès ne tient qu’à la cohésion et cohérence de la communauté.
Mais ce constat ne s’applique pas qu’aux listes de diffusion mais à la plupart des médias traditionnels. Je songe évidemment à la télévision mais également aux journaux et hebdomadaires avec sans cesse les mêmes chroniqueurs qu’il y a 10 ou 20 ans. Rien ne ressemble plus à un nouvel observateur d’il y a 10 ans qu’un nouvel observateur de cette semaine. Mais le nouvel obs n’est qu’un exemple parmi d’autres. Un terrible sentiment d’à côté de la plaque et que le vide n’est finalement pas vraiment du côté de la blogosphère mais du côté de ceux qui en sont restés aux anciens modèles et qui à défaut de pouvoir penser l’évolution et la technique dans de nouveaux milieux associés préfèrent célébrer le passé par ailleurs mythifié plutôt que d’aller de l’avant.
Comment dans un tel cadre, les jeunes générations peuvent elles avoir de l’espoir ?
Il est grandement temps d’un changement de décor et notamment de décorateurs : comment peut-on encore continuer à confier notre avenir à des personnes incapables de le penser si ce n’est à l’aune d’un passé par ailleurs fort restreint.
Il faut donc continuer à travailler et contribuer à bâtir des réseaux associés qui nous permettent d’apprendre des uns et des autres.

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