Plusieurs discours et vidéos tentent actuellement de définir l’information.
Selon nous, plusieurs erreurs sont commises et ainsi véhiculées.
L’information peut être ainsi définie par son contraire…qui n’est pas en premier lieu, la désinformation mais la déformation. L’information suppose une prise de forme. C’est la théorie d’Aristote et du schème hylémorphique où le potier donne forme à la glaise. C’est aussi la vision de Simondon qui fait de l’individu (technique et humain) celui qui conserve et transforme l’information.
Cela signifie pour les individus humains, que la formation constitue une part importante de l’information et que par conséquent la vision, orientée société de l’information, qui fait de l’information une matière première, quasi préexistante et objectivée est erronée.
L’information est de plus en plus considérée comme informe (quel paradoxe!) et devant circuler sans cesse. Le fait que tout soit souvent considéré comme information s’explique par la difficulté à comprendre et distinguer les notions de document, de source et d’auteur. Même si ces notions sont parfois complexes, elles sont parfois plus aisées à circonscrire que la notion d’information éminemment polysémique.
Voilà pourquoi, je suis fortement en désaccord avec les deux vidéos ci-dessous :
Dans cette vidéo, il y a néanmoins la mise en avant de prise de forme de l’information mais la trop grande séparation entre le contenu et le contenant reste trop simpliste. (Merci à la petite passerelle qui a déniché cette vidéo)
Dans la vidéo suivante, correspondant à un processus de veille, l’information est en fait tamisée. Mais on a la désagréable impression, que l’information existe en soi. D’autre part, en ce qui concerne l’évaluation de l’information, je ne suis pas en accord avec l’intervenant qui insiste sur le caractère subjectif de l’évaluation. Il y a une confusion avec l’évaluation de la pertinence par rapport à un besoin d’information, et l’évaluation de la ressource ou du document qui ne peut être totalement subjective. On est ici au coeur du problème, si au lieu d’information, on parle de document, on peut alors faire intervenir les règles de l’évaluation avec l’identification de l’auteur, sa légitimité, la date du document, l’expression, la date, etc.
Ces visions qui n’impliquent pas une mise à distance participent fortement à la déformation des individus. Il n’y a pas d’arrêt sur image ou sur document pour procéder à son analyse et son évaluation. C’est la skholé qui s’oppose au zapping permanent.
Une réflexion sur « L’information en déformation »