Dans le cadre d’un cours consacré à la méthodologie de la note de synthèse, j’en ai profité pour introduire quelques notions d’évaluation de l’information de documents présents sur le web et notamment les blogs en demandant aux étudiants d’essayer d’analyser la fiabilité de l’auteur.
L’exercice devient plus difficile quand il s’agit d’évaluer le contenu et là les réflexes sont ceux de l’éducation traditionnelle ou plutôt des dogmes éculés : les blogs c’est mauvais, wikipédia, il faut s’en méfier.
Je crois que la gestion de l’identité numérique est proche de l’évaluation de l’information notamment par le biais de la réputation, qui signifie étymologiquement évaluation. Dans les deux cas, il faut sans souvent laisser de côté des jugements rapides et des préjugés notamment ceux importés des sphères écrites.
Rien de plus énervant d’entendre dire des étudiants qu’un blog ce n’est pas fiable car « c’est ce qu’on nous a dit »… La veille école n’est plus dans le coup. La critique et l’évaluation doit donc se renouveler et il faut donc à nouveau à apprendre à lire.
Encore une fois, il ne s’agit pas de faire table rase du passé mais je crains qu’une bonne partie des formateurs ne soient tout simplement pas au niveau sur les aspects du numérique, à la fois techniquement mais aussi en matière informationnelle. Cela ne semble d’ailleurs pas prêt de changer. J’en appelle toujours à un sérieux new deal disciplinaire mais tant que la bonne vieille dichotomie et le partage du pouvoir entre les lettres et les mathématiques continuera d’écraser le système scolaire français, je ne vois aucune porte de sortie.
Un dualisme qui a souvent fait de nous des hémiplégiques d’ailleurs. Il y a bien des tentatives pour changer la donne, le système d’évaluation par compétences en était une. Mais souvent, elle n’est guère mieux pensée du fait qu’une compétence est très difficile à évaluer réellement lorsqu’on atteint des niveaux un peu plus complexes comme c’est le cas en ce qui concerne les aspects informationnels du B2I. Il reste toutefois qu’il est possible d’évaluer des compétences en tant que savoirs et savoir-faire sur des travaux de longue durée et de plus grand ampleur.
Je suis de plus en plus convaincu qu’au niveau de l’Education qu’à force de ne rien faire depuis plusieurs années si ce n’est quelques petits changements à la marge, de peur de froisser certains corporatismes notamment le fait que chacun considère sa discipline comme légitime et extrêmement importante, nous n’avons fait que conforter la puissance des lettres et des mathématiques. Or, au des évaluations PISA, c’est un échec, voire un échec total.
En conclusion, c’est quand qu’on se bouge ? L’évaluation de nos méthodes d’enseignement et de stratégies pédagogiques ne peut que nous inciter à revoir la donne, seulement nous ne sommes pas prêts. Dommage, car il est déjà trop tard pour certaines générations d’élèves.
« Encore une fois, il ne s’agit pas de faire table rase du passé mais je crains qu’une bonne partie des formateurs ne soient tout simplement pas au niveau sur les aspects du numérique, à la fois techniquement mais aussi en matière informationnelle. Cela ne semble d’ailleurs pas prêt de changer. »
Tiens, je viens d’écrire un mot sur le fait que beaucoup de professeurs ne semblent pas en mesure d’apprendre aux élèves ce qu’ils disent d’être important : comment apprendre à interpreter, contribuer, évaluer ce qui se passe sur le web ?
Pour le lien vers l’article : http://bit.ly/7HKjHy
J’en reviens toujours à la même chose et sans même me risquer à parler du web :
Est-ce que l’esprit critique est un critère de réussite au CAPES ?
En voilà une question critique en effet…Cela dépend beaucoup de comment s’exerce la critique en fait!