Il y a une forme de dandysme dans le tsundoku, si on se montre capable de produire une esthétique qui prenant le contre-pied de la bibliothèque trop organisée. Cela résulte davantage d’un butinage allant de rebond en rebond, se complaisant à voir s’accumuler au-dessus d’ouvrages achetés sur un coup de tête il y a parfois des années, de nouveaux arrivages comme autant de promesses, prêtes à s’effondrer au moindre faux-pas, mais permettant la révélation de l’ouvrage oublié, celui qui apparaît au bon moment pour être saisi et qui pourrait avoir la chance d’être lu de façon exhaustive. Le tsundoku dans son étalement rappelle les cornes d’abondance du savoir, cornucopiae, ces gisements sur lesquels on peut se reposer au sens propre comme au sens figuré.

Johnny Depp, un dandy en mode tsundoku ?