Une science de l’intelligence collective ?

L’intelligence collective peut-elle constituer un projet scientifique et si oui lequel. C’est l’entreprise qui occupe Pierre Lévy depuis plusieurs années.

Son dernier article mérite donc un examen particulier au-delà des clichés dont il est souvent victime. Il est vrai que certains ouvrages présentaient des prospectives discutables, notamment le world philosophy qui représentait surtout à mon goût une vision trop positive de l’avenir, oubliant justement les éléments malveillants (ce que remarquait fort justement Yann Leroux sur twitter). Mais c’est vraisemblablement propre à Pierre Lévy d’avoir une vision utopique de l’humanité et il faut bien avouer que ça nous change des prophètes technophobes et cela en nous oblige à penser de l’avant.

Voici donc mes quelques réflexions sur ce texte dont le but n’est pas d’en proposer un résumé mais plutôt une tentative de mise en avant de certains points qui m’ont paru importants. Cela reste donc une lecture subjective.

L’article pourra être lu de différentes manières. Je ne crois pas que Pierre Lévy parviendra à convaincre ses habituels détracteurs qui y projetteront (sans doute à tort) soit le voile cybernétique (que projette souvent Céline Lafontaine au point d’évoquer un empire cybernétique), soit le voile mystique qui fait sauter au plafond les scientistes les plus rigoureux (voir aussi la position de Dominique Rabeuf). Il est vrai que l’expression de noosphère qu’il prise peut être un peu agaçante. Je pense que cette expression rend mal compte du projet scientifique en marche et surtout commet une erreur qui est celle de donner l’impression d’une séparation trop nette des corps et de l’esprit ce qui n’est nullement l’objectif.

L’entreprise de Pierre Lévy est ambitieuse (trop ?) car le projet est celui d’une nouvelle lingua franca au travers du modèle IEML qui « permettrait non seulement d’élucider les mécanismes de la cognition symbolique mais encore de perfectionner notre gestion collective des connaissances et donc en fin de compte de soutenir le développement humain. »

Le texte permet de bien comprendre les objectifs d’IEML qui étaient restés parfois obscurs même si le désir d’une nouvelle langue ou idéographie est présente depuis longtemps chez Lévy.

La sortie des fausses idées sur l’intelligence collective :

Pour ma part, j’ai souvent été prudent avec l’intelligence collective du fait de son côté un peu idéaliste. Pierre Lévy apporte ici quelques réponses intéressantes notamment pour contrecarrer les discours qui voient les foules comme essentiellement porteuses de stupidité. Il est clair qu’une telle pensée se révèle fausse sans quoi nos sociétés ne seraient guère évoluées et l’homme serait demeuré « un loup pour l’homme ». Lévy retraduit bien les évolutions permises par des techniques utilisées collectivement (ce qui rejoint la fameuse culture technique de Simondon) :

« Il faut remarquer que les capacités cognitives individuelles reposent presque toutes sur l’utilisation d’outils symboliques (langues, écritures, institutions sociales diverses) ou matériels (instruments de mesure, d’observation, de calcul, véhicules et réseaux de transports, etc.) que l’individu n’a pas inventé lui-même mais qui lui ont été transmis ou enseignés par la culture ambiante. La plupart des connaissances mises en oeuvre par ceux qui prétendent que l’intelligence est purement individuelle leur viennent des autres, via des institutions sociales comme la famille, l’école ou les médias, et ces connaissances n’auraient pu s’accumuler et se perfectionner sans de longues chaînes de transmission intergénérationnelles »

 

En cela, l’intelligence collective est essentiellement culturelle et inscrite dans une tradition. :

« Ainsi, l’ironie facile sur la bêtise collective (qui est évidemment toujours la bêtise des « autres ») échoue à reconnaître tout ce que nos lumières personnelles doivent à la tradition et ce que nos institutions les plus puissantes doivent à notre capacité à penser et décider ensemble. Est-il besoin d’ajouter que l’adoption de l’intelligence collective comme valeur essentielle n’implique aucune abdication de la pensée critique ou de l’originalité individuelle ? »

Je remarque que l’intelligence collective ici est finalement assez proche de la culture de l’information à la fois comme tradition et comme potentialité d’individuation critique et d’innovation.

 

Ecriture et proto-écriture

Le projet évoque l’idée d’une écriture avant l’écriture (proto-écriture ou grammaire universelle), déjà présente dans le cortex en quelque sorte. Lévy se réfère à la grammatologie de Derrida et évoque le rôle éminemment culturel de cette capacité de codage et de manipulation symbolique. Le projet de Derrida n’a guère été suivi ce que dénonçait notamment Sylvain Auroux.

 

L’économie de l’information

C’est l’autre notion clef du texte de Lévy qui fait de cette dernière le pendant de l’intelligence collective. Certains n’y manqueront pas à nouveau d’y voir un monisme informationnel. Or, la notion est beaucoup plus riche que son acception actuelle voire celle qui est parfois dispensée dans des cours sur cette thématique. :

« La notion d’économie de l’information est voisine de celle de société du savoir. Il en existe plusieurs définitions possibles. Dans son acception la plus large (celle que je préfère), l’économie de l’information intègre toutes les opérations de production, d’échange, d’enregistrement, d’utilisation et d’évaluation des informations. En ce sens très général l’économie de l’information est aussi ancienne que l’espèce humaine, ou peut-être, bien au-delà, aussi ancienne que la biosphère. Dans la société humaine, l’économie de l’information est supportée et régulée par des systèmes symboliques. Or cette économie symbolique est elle-même dépendante de la médiasphère : par exemple, notre espèce a connu plusieurs réorganisations majeures de son économie de l’information, dont notamment celles qui se sont articulées successivement sur l’écriture manuscrite, sur l’usage intensif de l’imprimerie ou sur les médias électroniques. Mais les transformations de la médiasphère ne nous importent en fin de compte que parce qu’elles ont permis des réorganisations de l’économie de l’information, c’est-à-dire de l’intelligence collective. »

Cette vision est d’ailleurs tout autant celle d’une écologie de l’information, c’est-à-dire du fonctionnement d’un milieu socio-technique et pas seulement « biologique » n’opposant nullement de manière trop stricte « nature et culture ». Nous noterons d’ailleurs au passage que cela demeure souvent un des problèmes d’analyse du discours de l’écologie politique actuelle (à de rares exceptions) de ne pas avoir compris cette complexité.

 

Des besoins scientifiques

 

Seulement voilà, cette complexité est difficile à analyser et Pierre Lévy déplore notre incapacité à comprendre et analyser la formation de l’intelligence collective. Ill y a un déficit de mesure scientifique en la matière :

« Il n’échappe à personne, en effet, que l’on ne dispose aujourd’hui d’aucune unité de mesure sérieuse ni de méthodes scientifiques rigoureuses pour évaluer la puissance d’une intelligence collective. Les quelques efforts qui ont été tentés dans cette direction se contentent généralement de choisir une batterie d’indicateurs et de mesurer des quantités (un « quotient d’intelligence collective »), alors qu’il faudrait pouvoir décrire des dynamiques de systèmes, des patterns d’évolution, des modèles de transformations de quantités et de valeurs dans l’univers des significations. Et au cas où l’on s’imaginerait disposer d’une telle méthode scientifique, la distinction classique entre l’objet étudié et le sujet de l’étude serait bien difficile à maintenir. Il ne peut jamais être garanti – par exemple – que le prétendu « objet » étudié (un groupe humain) n’a pas développé une dimension cognitive qui échappe radicalement à ceux qui se prétendent les spécialistes de sa mesure ou de son évaluation. La science de l’intelligence collective à laquelle j’aspire ne pourra être que radicalement ouverte, dialogique et symétrique (ou réciproque
: l’objet et le sujet échangeant régulièrement leurs rôles). »

 

Pierre Lévy ne s’inscrit donc pas ici dans une lignée totalement computationnelle et marque ici sa distance avec l’idée d’indicateurs uniquement chiffrés. Il plaide pour une mise en évidence de phénomènes et de formations souvent invisibles et peu évidentes à mesurer. Cela pose aussi la question de savoir s’il faut mieux considérer la science de l’intelligence collective comme une science dure ou une science humaine. La réponse est en fait assez évidente, l’objectif de Lévy est clairement de ne pas opposer les deux.

Il reste que nous avons un peu de mal à être d’accord (pour les raisons exposés plus haut) avec l’affirmation suivante :

« L’économie de l’information est à la noosphère ce que l’écologie est à la biosphère. »

Plus intéressant est en revanche, la défense des biens communs comme support d’une économie de l’information et comme garantie du développement humain et de la réussite de l’intelligence collective. Lévy souhaite donc la préservation des deux types de biens communs, les biologiques et les intellectuels.

 

 Dès lors, l’exercice d’un travail pour le développement d’un capital devient possible :

« En quoi consiste le « travail » d’entretien et de développement des connaissances ? Les communautés de savoir et de pratique accomplissent des opérations réglées et socialement coordonnées sur des symboles. Il dépend des circonstances que ces opérations consistent à poser ou à résoudre des problèmes, à exécuter strictement des instructions ou à modifier des manières de faire, à inventer de nouvelles règles ou à répéter quelques coups joués déjà mille fois. Il importe peu, par ailleurs, que ces opérations s’inscrivent principalement dans des environnements de messages, de relations sociales, de rapports techniques ou – le plus souvent – d’un mixte des trois. Ce qui compte, c’est que l’interaction entre ces opérations de manipulation de signifiants accomplies par des personnes, en des lieux et des moments déterminés, compose quelque chose comme l’activité d’une intelligence

collective. Le travail qui donne vie au capital des connaissances communes est un processus de cognition sociale qui s’étend forcément dans une aire spatio-temporelle plus vaste que celle des opérations individuelles. »

 

Il faut probablement ici prendre le travail dans une acception qui ne soit pas celui du travail salarié mais autant du travail sur soi. De même, en ce qui concerne le capital de connaissances qui n’est pas nécessairement « marchandable ».

 

Internet comme medium unificateur

« Or si l’internet constitue à l’évidence aujourd’hui le médium unificateur sur le plan des techniques de communication matérielle des messages, nous ne disposons toujours pas de médium symbolique ou de langage commun qui nous permette de partager les savoirs sur un mode computable (pour exploiter la puissance de calcul du cyberespace) et transparent et de faire vivre ainsi une économie de l’information à l’échelle mondiale, avec tous les bénéfices que l’on peut en attendre sur le plan du développement humain. Or on ne pourra parler en toute rigueur de la connaissance comme d’un bien commun, effectivement exploitable par tous et chacun et selon les finalités et les points de vue

respectifs de toutes les communautés, qu’à la condition de disposer d’un tel medium symbolique. »

Internet peut-il donc héberger une nouvelle « lingua franca » ? On s’interrogera d’ailleurs avec le possible développement d’un internet chinois qui va dans la tendance opposée, celle du séparatisme.

 

IEML (Information Economy Metalangage) comme métalangage et les potentialités d’augmentation

Pierre Lévy évoque Douglas Englebart et ses travaux sur l’augmentation des facultés cognitives. Le projet IEML s’inscrit clairement dans cette lignée. Il reste toujours selon moi un problème avec l’augmentation qui peut devenir parfois une prolétarisation par processus de délégation technique. Toutefois, il faut rappeler ici que le projet n’a rien à voir avec les théories transhumanistes ou post-humanistes. Il n’est donc pas question de cyborg. D’ailleurs, Pierre Lévy raconte une anecdote particulièrement intéressante démontrant que l’intelligence collective constitue une voie différente voire opposée à celle de l’intelligence artificielle :

« Lors d’un colloque sur le thème Philosophy and computing dont il était l’invité spécial, j’ai eu le privilège de discuter du thème de l’intelligence collective avec ce pionnier. Un professeur de philosophie qui écoutait notre conversation laissa échapper l’objection habituelle sur « la bêtise collective ». Je lui répondis que l’intelligence collective était un programme de recherche scientifique et technique et non pas une approbation béate de n’importe quelle expression collective. Ainsi comprise comme un programme de recherche, le contraire de l’intelligence collective n’était pas la bêtise collective mais bel et bien l’intelligence artificielle (IA). »

Pierre Lévy montre ainsi une voie nouvelle, davantage culturelle, celle d’une culture de la convergence et s’inscrit dans la lignée des travaux d’Henry Jenkins.

L’IEML n’est donc pas qu’un langage informatique (même s’il est évident qu’aucun langage informatique ne peut être considéré comme uniquement du code) :

« En première approximation, IEML est un système de codage du sens (ou des concepts) à vocation universelle dont la principale propriété est de permettre une automatisation des opérations sur le sens. Et je souligne que ces opérations ne se limitent pas à l’automatisation des raisonnements logiques qui est la marque de fabrique de l’intelligence artificielle. Ce métalangage est censé être développé et utilisé de manière collaborative en vue d’une exploitation optimales des possibilités du cyberespace pour l’augmentation de l’intelligence collective humaine. La finalité immédiate d’IEML est de résoudre le problème de l’interopérabilité sémantique – le « chaos numérique » – qui vient de la multitude des langues naturelles, des systèmes de classifications et des ontologies. IEML fonctionne comme un « langage pivot », un système d’adressage des concepts capable de connecter différents systèmes de catégorisation et d’organisation des données qui resteraient sans cela incompatibles. »

Pierre Lévy souhaite son projet comme étant ouvert culturellement et en potentialités. Il ne s’agit donc pas d’un totalitarisme intellectuel même s’il est évident que la mise en place d’une telle grammaire ne peut qu’interroger sur d’évenutuels effets de grammatisation bien montrée notamment par Sylvain Auroux en ce qui concerne la grammaire latine.

L’IEML est donc un langage transculturel et translinguistique. Nous sommes évidemment tentés de le raccrocher avec les réflexions autour d’une translittératie.

Le projet IEML est alors décrit par Pierre Lévy de manière théorique et sans doute quelque peu idéale :

« Chaque point, carrefour ou noeud de la noosphère IEML est au centre d’une multitude de chemins de transformation calculables. Le long de ces chemins de transformation, chaque « pas » d’un carrefour à l’autre est la variable d’une fonction discrète. Pas à pas et de proche en proche, ces chemins relient chaque point à l’ensemble immense des autres points. Dans la direction centrifuge, un point-carrefour est donc l’origine singulière d’une étoile de transformation qui génère la totalité de la sphère. Dans la direction centripète, un point-carrefour fonctionne comme un point de fuite universel de la noosphère, puisqu’il existe un chemin de transformation calculable qui mène vers lui à partir de n’importe quel autre point. En somme, la noosphère IEML est une sphère dont le centre est partout, la circonférence nulle part et dont chaque singularité organise de manière originale un immense circuit sémantique. »

Les symbolistes n’y manqueront pas d’y voir une proximité avec les sefirots qui m’avaient un temps également inspirées avec l’idée du projet SEFIRA.

 

IEML reste donc surtout un chantier en construction :

« La noosphère IEML n’est en 2010 qu’une idée philosophique : une simple construction théorique de type mathématico-linguistique. Mais son implantation informatique « libre » et son usage collaboratif pourrait nous permettre de relever deux défis liés à l’intelligence collective : celui de la modélisation de la cognition symbolique et celui d’un perfectionnement de la gestion des connaissances dans le cyberespace. »

 

Unité de la nature et de la culture

Le travail est celui d’une quête scientifique de l’unité de la nature :

« La « matière » et « l’esprit », le monde des corps sensibles et celui des idées intelligibles, les objets des sciences exactes et ceux des sciences humaines interagissent de manière évidente et font certainement partie de la même et

unique réalité. Le fait de l’unité de la nature peut faire assez facilement l’objet d’un consensus. Mais la véritable difficulté vient de l’absence d’un modèle scientifique commun de cette unité. »

 

Pierre Lévy remarque l’absence de réelle métrie de l’Internet et les difficultés qu’il y a à cartographier des relations un peu plus complexes :

« Aucun moteur de recherche, aucun medium social ne nous propose actuellement de représentation dynamique et explorable de la distribution relative et de l’interrelation des concepts dans les recherches, les messages échangés ou

les documents affichés dans le réseau. Or le minimum que l’on puisse demander à une représentation scientifique utile de l’intelligence collective qui s’investit dans le cyberespace est de cartographier des relations entre significations. »

 

 

Conclusion :

J’ai retrouvé dans le texte des éléments enthousiasmants qui m’ont rappelé la découverte des premiers textes de Pierre Lévy. Même si certains points demeurent discutables, il est évident que le projet de Pierre Lévy est aussi celui de susciter débats et nouvelles idées car le projet est clairement d’essence collective. On saluera aussi un texte qui contraste avec les velléités conservatrices actuelles, notamment politiques qui visent à instaurer péages, censures et autres barrières. L’enjeu de l’intelligence collective est aussi celle d’une reconstruction politique et institutionnelle.

Plusieurs fois, j’ai songé pour ma part, que l’apport de la pensée de Gilbert Simondon pourrait être utile à la démarche au même titre que celle de Bernard Stiegler notamment en ce qui concerne la notion de « milieu associé ».

C’est d’ailleurs en cela, que l’étude de communautés de pratiques est intéressante et notamment celle qui permettent l’innovation et l’individuation. Les communautés « hackers » et celles de loisirs créatifs ont beaucoup à nous apprendre.

Car, c’est un point sur lequel Lévy n’insiste pas assez, la réussite du projet collectif passe par des réussites également individuelles. Les réflexions autour du PKM constituent des pistes à creuser. Il en va de même pour les pistes didactiques et la culture technique nécessaire à cette réussite.

De même, il faut saluer la volonté de Pierre Lévy pour que la science se saisisse d’objets et de domaines qu’elle a tendance à abandonner fautes de moyens ou de réflexions théoriques suffisantes. Le web et l’Internet mérite bien une analyse plus ambitieuse, en effet sans quoi les sphères marchandes ne tarderont pas à y imposer également leurs manières de voir vers une économie de la déformation. Le projet de Pierre Lévy est donc celui aussi de mettre un peu d’autorité scientifique face à la montée en puissance des mécanismes de popularité.

Il est aussi vraisemblable que l’intelligence a toujours eu une portée collective en constituant ce nous entre-lie mais surtout ce qui nous entre-lit (cf. stiegler)

 

Sur IEML, pour approfondir :

Le site du projet

L’article de wikipédia sur IEML

La proposition d’Olivier Auber

Le débat autour d’IEML avec Dominique Rabeuf en farouche opposant notamment ici.

 

25 réflexions au sujet de « Une science de l’intelligence collective ? »

  1. Salut Olivier,
    Oui, Simondon! Non seulement sur la culture technique mais aussi pour sa pensée de l’individuation. Qu’est-ce qui s’individue… ou se singularise dans la fameuse « singularité » annoncée par Kurzweil http://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Kurzweil (dont je ne partage pas du tout le post-humanisme)
    Au sujet du PKM, je suis d’accord: un saut de l’intelligence collective ne pourra émerger que de l’interconnexion synergétique de systèmes individuels de gestion des connaissances. Toujours dans la même veine, une écriture (côté objectif) qui nous permette de maîtriser l’information, d’en canaliser et réguler les flux, suppose une literacy (côté subjectif) et donc quelque chose chose comme une tradition culturelle, un art de la maîtrise informationnelle – art ou discipline qui doit être acquis personnellement.
    Quant à la malveillance, c’est un fait que les humains se haïssent souvent. Mais qui va décider de la bienveillance et de la malveillance? Ceux que nous jugeons malveillants se conçoivent en justiciers vengeurs. Je me trouve bienveillant mais je suis accusé par certains des pires crimes. Si, comme c’est mon cas, on tente d’inventer une écriture, ou tout au moins d’initier un processus d’invention collective d’une écriture, il faut poser en principe que cette écriture peut tout dire, tout modéliser, et ne pas légiférer a priori sur le bien et le mal.
    Je crois que j’ai compris ce que tu disais, sauf une chose: qu’est-ce qui te chiffonne dans « L’économie de l’information est à la noosphère ce que l’écologie est à la biosphère » ?
    Bien à toi
    Pierre Lévy

  2. @pierre En fait, c’est l’expression « noosphère » qui me gêne car je crois que l’expression est assez réductrice et de plus, tes détracteurs ne lisent pas plus loin une fois qu’ils ont vu « noosphère ».
    Je comprends bien ta logique des différentes sphères et des médiasphères mais l’empreinte de Teilhard de Chardin est trop forte sur cette expression ce qui fait que je juge son emploi un peu risqué.
    Je suis plutôt en accord néanmoins avec le sens puisqu’il s’agit autant d’une écologie-économie des esprits mais aussi des corps ce que tend à faire oublier l’expression de noosphère. (je parle d’ailleurs de syndrome de Gaspard Hauser pour caractériser une minorité informationnelle qui produit des effets autant sur le corps que sur l’esprit :
    http://www.guidedesegares.info/2010/01/06/le-syndrome-gaspard-hauser/)
    Quant à la bienveillance et la malveillance, je crois qu’une construction collective permettre de développer justement la notion de veille comme bienveillance et comme construction et participation. (j’ai écrit quelques textes sur ce sujet et également dans ma thèse)
    Au plaisir de débattre

  3. Je ne me suis pas relu donc je vais être un peu maladroit
    – Ce que je retiens de ce texte (et surtout d’un autre sorti en 2009 ou encore de votre conférence  » Beyond the Semantic Web: the Semantic Space ») c’est l’idée d’IEML en tant que langage formel pour décrire l’activité symbolique des gens interconnectés, à l’usage des SHS.
    C’est à dire le versant herméneutique de l’étude de l’Internet au sens « d’analyse des formes symboliques » (CASSIRER etc.): l’autre versant étant cartographique au sens de « formalisation de l’activité symbolique » (GESTALT), ce que réalise actuellement la recherche informatique sur les réseaux (récupérant la sociologie des réseaux classique au passage).
    SIMONDON et ce qu’il appelle le rôle du « mécanologue » pour réactualiser le jeu fond/forme est très pertinent.
    La tache est immense et on peut aussi en imaginer une limite en regardant un outil comme Twitter et ses micro-messages incompréhensibles pour le quidam (faits de private jokes, de racourcis, de fautes d’orthographes, de hastags.. > comment les désigner par un élément de langage ? faudra t-il faire comme l’ethnométhodologie – seul le chercheur proche de son objet pourra décrire et formaliser le monde social -, ici l’activité symbolique d’une aire Internet ?).
    – Un autre point de discussion qui m’intéresse est votre commentaire sur la Singularité : justement, le projet Singularitarien va vous aider ! Je m’explique : il me semble que votre idée de l’Internet est en effet anti-thétique de celle de la Singularité ou plutôt de la convergence NBIC (GNR) comme en parle Jean-Pierre DUPUY. Car pour Kurzweil en particulier, l’Internet n’est qu’un 1er élément – fondamental certes mais absolument pas une finalité – de la « nécessaire » mutation anthropo-technique qui va prochainement advenir : homme-cyborg ou robots-humanisé.
    L’Internet n’est que « l’oxygène » de cette mutation des prochaines décennies pour lui.
    Or voila une vraie différence quant à la réflexion sur l’Internet qui va vous servir, me semble t-il, car jusqu’à présent on vous refusait souvent les notions d’intelligence collective, de Noosphère (jusqu’à ne plus débattre avec vous),surtout parce que vous n’aviez quasiment pas de « projet » theorico-pratique concurrent en face de vous : là, avec cette théorie de la Singularité et cette convergence NBIC, voila une possibilité de discuter rationnellement de vos thèses et de leurs différences d’avec ces chercheurs là.
    Finalement avec l’IEML noosphèrique et la Singularité-NBIC nous avons là 2 projets théorico-pratiques d’évolution de l’Internet (et encore faut nuancer) bien distincts. Voila qui va vous permettre de toucher d’autres chercheurs, d’autres aires sociales de débats.
    Au final je voudrais dire que je vous ai redécouvert en Juin 2009 et ai été épaté par votre culture numérique tout en trouvant que l’IEML à l’usage des sciences humaines travaillant sur le web était l’idée la plus géniale qu’un sociologue puisse avoir.
    Pour le reste, moi aussi je partage des réticences sur des termes pourtant centraux comme « intelligence collective » (trop sens commun, désolé) ou même le « 4e espace anthropologique » dont vous parliez il y a 15 ans.
    Mais l’idée d’IEML est absolument géniale.
    Cordialement

  4. Je réponds en même temps @thierry et @olivier,
    D’abord, Olivier, le lien dans ta réponse ne marche pas parce que la parenthèse finale est prise dans l’URL, mais je suis allé voir quand même. Oui c’est très important la formation personnelle! Pour des enseignants comme nous c’est aussi une vocation de contribuer à celle des autres… notamment en donnant l’exemple!
    Si je comprends bien, il y a beaucoup de problèmes autour des « mots ». Intelligence collective fait très commun aujourd’hui, mais quand j’ai sorti mon livre du même nom en 1994, ça l’était beaucoup moins. La perception des mots change… Quant à noosphère, oui ça vient de Teilhard, so what? Il a inspiré des massacres de masse? C’est l’idéologue de régimes totalitaires? Quelqu’empire a commis des crimes en son nom? Pas du tout. C’est un chercheur-philosophe jésuite censuré par le Vatican parce qu’il a osé intégrer profondémment l’évolution au coeur de la pensée théologique. Ça me le rend sympathique! Il est temps de se souvenir qu’il existe un continuum historique et conceptuel entre entre philosophie, théologie, sciences humaines et pensée de la communication et de l’information. Au sujet de la continuité de cette tradition, je vous recommande fortement:
    http://www.gingkopress.com/02-mcl/classical-trivium.html
    Et personne ne peut m’accuser d’être un chrétien prosélyte… 😉 Maintenant je pose la question: comment nommer le groupoïde de transformation permettant de modéliser de manière calculable la cognition symbolique sous la forme de flots d’énergie symbolique circulant dans un graphe hypercomplexe quasi-infini? Si vous avez mieux que noosphère, je suis preneur.
    Thierry, j’apprécie ta compréhension de la dimension humaniste (*l’autre* singularité possible) et herméneutique du projet.

  5. @Pierre
    En fait, noosphère ne me gêne pas plus que ça, mais je crains toujours que certains s’arrêtent du fait d’ a priori et comme le but est quand même de convaincre le plus de monde, je préfère éviter qu’un bon projet ne soit critiqué par des arguments lapidaires. Il est vrai que je n’ai pas mieux que noosphère mais d’autres ont peut-être des propositions alternatives.
    La seule lecture de « l’empire cybernétique » nous montre comment une lecture type réquisitoire peut facilement démonter un grand nombre de travaux scientifiques en y détectant un monisme informationnel ou un anti-humanisme latent. Ces positions technophobes sont plutôt bien représentées.
    Après, je suis d’accord aussi avec l’idée de tradition intellectuelle et d’héritage au niveau des idées. Je lirai donc avec plaisir l’ouvrage que vous cité.
    Sinon, moi tout comme Thierry sommes prêts à participer à l’aventure IEML…

  6. Je retiens avec beaucoup de plaisir votre proposition de participation! 🙂
    Donnez-moi jusqu’à l’automne prochain, le temps de terminer mon livre, c’est-à-dire de perfectionner le noyau initial de la théorie et de peaufiner le modèle mathématique (je ne veux pas entraîner qui que ce soit dans une aventure sans lendemains scientifiques solides).
    Ensuite, on tentera de monter un réseau de recherche-développement international si la chose vous agrée.
    A bientôt

  7. Il est vrai que cet article de Pierre Lévy et que le commentaire qu’en donne Olivier Le Deuff problématise plus la pensée de P. Lévy et donc lui enlève sa part plus « mystificatrice ».
    Néanmoins, il ne faut pas confondre « technophobie » et « pensée critique ». Je n’ai rien lu de technophobe chez Lafontaine, simplement une mise en garde.
    Vous parlez tous de « symbolique » mais il semble que le sens de ce mot échape à quiconque l’emploie.
    Le problème des TIC est justement, en dehors des avancées qu’elles représentent, qu’elles semblent défaire ce symbolique, siège de l’intériorité humaine.
    C’est ce que dit Michel Freitag, que cite Lafontaine, à mettre en parallèle avec ce que dit Pierre Lévy.
    Pierre Lévy:
    Internet comme medium unificateur
    « Or si l’internet constitue à l’évidence aujourd’hui le médium unificateur sur le plan des techniques de communication matérielle des messages, nous ne disposons toujours pas de médium symbolique ou de langage commun qui nous permette de partager les savoirs sur un mode computable (pour exploiter la puissance de calcul du cyberespace) et transparent et de faire vivre ainsi une économie de l’information à l’échelle mondiale, avec tous les bénéfices que l’on peut en attendre sur le plan du développement humain. Or on ne pourra parler en toute rigueur de la connaissance comme d’un bien commun, effectivement exploitable par tous et chacun et selon les finalités et les points de vue respectifs de toutes les communautés, qu’à la condition de disposer d’un tel medium symbolique. »
    Michel Freitag:
    « Elles (les théories post-modernes) ont idéologiquement et culturellement préparé le terrain à la réalisation effective du nihilisme, mais ce ne sont pas elles qui ont occupé et rempli cette
    place, ce sont des fonctionnements systémiques et des technologies directement opérationnelles et efficientes, lorsqu’elles se sont attaquées, en s’y substituant directement, aux médiations de la représentation symbolique, laquelle s’est trouvée réduite alors effectivement à des procédés systémiques d’information et de
    communication qui, virtuellement, se détachaient complètement de toute représentation synthétique du sujet, d’autrui et du monde objectif. Mais ces modalités technologiques ne comportaient pas seulement une transformation de l’univers symbolique et de la
    culture, de ses modalités de production, de diffusion et de consommation: elles entraînaient en même temps une mutation de l’ensemble des modalités culturelles et politiques de régulation des pratiques sociales. En effet, leur caractéristique fondamentale est, à travers l’informatique, de rendre l’ordre de la communication significative immédiatement opérationnel. Ainsi, la communication informatisée devenait le mode universel, ou plutôt global, de production et de contrôle de la réalité. »
    Conclusion:
    Lévy voit dans les potentialités de l’internet l’avènement possible d’un médium symbolique universel. Freitag y voit, quand à lui, une destitution/destructuration de l’instance symbolique, pourtant essentielle à l’institution de l’homme…
    Ne faudrait-il pas penser à définir le « symbolique » en l’homme, trop souvent confondu en info com avec les opérations combinatoires mathématiques…puisque les tics ont directement à faire à cette instance?

  8.  » Conclusion:
    Lévy voit dans les potentialités de l’internet l’avènement possible d’un médium symbolique universel. Freitag y voit, quand à lui, une destitution/destructuration de l’instance symbolique, pourtant essentielle à l’institution de l’homme… »
    je crois que tout est presque dit, mais pas dans le sens que vous pensez : c’est la manifestation actuelle des développements de l’Internet (« Internet mobile » + « Internet des objets » + « Internet ambiant ») qui rendent la pensée de Pierre Levy beaucoup plus intéressante que les analyses de surplomb faites sur les « TIC » dans les années 90/2000 .
    Surtout, à mon sens, c’est la proposition d’IEML en tant qu’instrument méthodologique d’analyse ce qui est/sera notre activité symbolique de gens ordinaires pris dans cet environnement numérique que sera l’Internet au quotidien, qui est on ne peut plus pertinente.
    Mais pour comprendre la situation il faut avoir une vue claire des développements actuels de l’Internet (ou du Web) et surtout, une réelle prise de conscience de la situation problématique dans laquelle se trouvent les SHS – en particulier la sociologie- à cet égard.
    *Internet aujourd’hui = Internet classique + « Internet mobile » + « Internet des objets » + « Internet ambiant »
    C’est toute la différence…

  9. « une réelle prise de conscience de la situation problématique dans laquelle se trouvent les SHS – en particulier la sociologie- à cet égard. »
    c’est à dire? Les errances de la sociologie contemporaine me semble venir de leur captation par les administrations publiques comme privées; on est plus dans le recul reflexif mais dans l’instrumentalisation…en quoi internet résoudrait-il cela?
    Il est possible cependant que vous fassiez référence à d’autre problème concernant les SHS?

  10. Un exemple de paragraphe extrait de
    http://www.ieml.org/IMG/pdf/IEML-Math-Online.pdf
    De qui se moque t’on .
    2.1 Generalites on Groups
    The mathematical concept of group consists of a set, of a binary operation,
    and some properties. The binary operation ~ on some set S associates to elements
    x and y of S a third element x ~ y of S, as for example, addition and
    multiplication are binary operations on the set of all integers. Properties are
    associativity ((x ~ y) ~ z = x ~ (y ~ z); 8x; y; z 2 S), existance of an identity
    element and existance of an inverse element.
    By denoting the identity and inverse elements of a group S as x1and x

  11. @Dominique Babeauf
    Pierre Lévy: « Chaque point, carrefour ou noeud de la noosphère IEML est au centre d’une multitude de chemins de transformation calculables. Le long de ces chemins de transformation, chaque « pas » d’un carrefour à l’autre est la variable d’une fonction discrète. Pas à pas et de proche en proche, ces chemins relient chaque point à l’ensemble immense des autres points. Dans la direction centrifuge, un point-carrefour est donc l’origine singulière d’une étoile de transformation qui génère la totalité de la sphère. Dans la direction centripète, un point-carrefour fonctionne comme un point de fuite universel de la noosphère, puisqu’il existe un chemin de transformation calculable qui mène vers lui à partir de n’importe quel autre point. En somme, la noosphère IEML est une sphère dont le centre est partout, la circonférence nulle part et dont chaque singularité organise de manière originale un immense circuit sémantique. »
    IEML reste donc surtout un chantier en construction :
    à mettre en parallèle avec:
    Apocalypse de Jean (XII,10) « Voici le Salut et la Puissance »
    Psaume XXXIII,9/ « Il a parlé et ce fut fait. Il a commandé et ce fut réalisé »
    La fascination qu’exerce Pierre Lévy comme les TIC chez les gens, plus spécialement les gens travaillant dans le domaine des TIC, me semble venir des ressors mythiques séculaires autant qu’inconscients sur lesquels s’appuie cette pensée. A lire Lévy, on dirait que le vieux fantasme chrétien de domination du monde se répète au coeur de la post-modernité technique: l’internet, l’IEML viendront à bout de Babel: avec eux nous apportons la vérité la puissance et le salut au monde entier. C’est pourquoi les textes de Lévy ont quelque chose de fascinant.
    Pour penser l’informatique, faut-il sortir de l’informatique?

  12. Je vous recommande la lecture de http://www.ieml.org/IMG/pdf/IEML-Math-Online.pdf
    Un ramassis de copiés/collés arrangés en un fatras totalement dénué de sens, mais néanmoins rédigé par des automates plagiaires sans scrupules ni intelligence.
    Bref c’est du Pierre Lévy tout craché
    L’imposture dans tous ses états.
    Je recommande aux soi disant mathématiciens de l’entourage de Pierre Lévy d’apprendre ce qu’est un graphe.
    Pierre Lévy est un âne socioligiste qui ne sait pas de quoi il parle

  13. Je suis pour le débat et la contradiction, mais force est de constater que le délire est bien plus du côté des contradicteurs.
    Je ne sais si je vais continuer à publier de tels commentaires qui sont proches de la calomnie.

  14. Chapitre 2
    Encore un extrait (vide de sens)
    IEML Group Structure
    The group structure describes the mathematical concept of symmetry, where
    symmetry can be understood as invariance under some transformations. Symmetry
    allows the recognition of similarities, and to discover which properties of
    elements do not change under transformations. As will be shown, IEML semantic
    variables present characteristics of groups (categories) and rings (catsets and
    USLs).
    2.1 Generalites on Groups
    The mathematical concept of group consists of a set, of a binary operation,
    and some properties. The binary operation ~ on some set S associates to elements
    x and y of S a third element x ~ y of S, as for example, addition and
    multiplication are binary operations on the set of all integers. Properties are
    associativity ((x ~ y) ~ z = x ~ (y ~ z); 8x; y; z 2 S), existance of an identity
    element and existance of an inverse element.
    By denoting the identity and inverse elements of a group S as x1and x

  15. je ne comprends pas ce qu’est le EML mais je trouve que l’idée d’une « intelligence collective », « science collective » n’est pas à contester avec tant de violence…Le web 2.0 ne nous révèle-t-il pas que les êtres unissent leurs savoirs ? si l’on s’attarde un instant sur les blogs on voit bien que les commentaires dévoilent une confrontation d’idées, confrontation qui, à mon sens, tend à bâtir ce P.Lévy nomme « intelligence collective ». Nous sommes bien dans une société de partage de connaissances comme en témoigne le web 2.0 qui montre une « intelligence partout distribuée »…Par conséquent, il ne faudrait pas juger de manière péremptoire le concept de P.Lévy de  » science collective » qui illustre parfaitement l’évolution de notre société…
    Michel

  16. @pluie d’or,
    Quand les plus grands professeurs des plus grandes universités, quand les professeurs les plus brillants des plus grands lycées de centre ville iront chacun dans les établissement ou facs les plus misérables des quartiers les plus pourris, alors, et alors seulement, nous serons en mesure de dire que quelque chose comme une « intelligence collective » émerge.
    Le propre d’une idéologie est de renverser la réalité selon le principe de la camera obscura. A l’heure où des études macro-structurelles montrent une perpétuation de la reproduction des élites en cercle fermé, statistiques de l’INSEE à l’appuy, où l’on assiste à une concentration des centres de recherche préstigieux, laissant à l’abandon le reste des universités devenues fantoches, c’est un outrage que de parler d’intelligence collective, malheureusement. Ceci n’a rien à voir avec la personne de Pierre Lévy, à respecter comme tout autre; le problème est celui du processus dans lequel sa pensée semble prise.

  17. Il n’y a de ma part aucune violence, chères vierges effarouchées, Pierre Lévy est un imposteur sans consistance outre ses capacités à fonder des sectes.
    Je l’affirme: un escroc intellectuel et s’il n’est pas content; il y a des tribunaux pour cela.
    Pierre Lévy est un pseudo scientifique de même valeur que Lysenko ou les astrologues, une sorte de Madame Soleil ou d’Elisabeth Tessier du Web.
    Vous n’avez rien lu de ses écrits, juste les têtes de chapitres et ses images de pitre.
    bon rien de grave, il n’est pas encore très nuisible, mais sa démarche est celle d’un tricheur institutionnel en quête de reconnaissance monnayable

  18. Je crois qu’il faut relativiser, lors que l’on tient à mettre la connaissance scientifique et/ou culturelle à la disposition de la collectivité planétaire et lorsqu’on interagit de manière (interpersonnelle).
    La communication dont il est question dans le modèle de Pierre Levy est fonctionnelle et non pas normative. Trouvons une troisième voie.

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