Rennessence : les mystères de Rennes. Chapitre 1

Les vacances étant désormais là, j’ai décidé de mettre en ligne, un roman qui traîne depuis trop longtemps chez moi.
Écrit il y a près de 10 ans, il est temps de le rendre public avec tous ses défauts. L’occasion aussi de le publier sous le pseudonyme de Tcerid Rezal, personnage créé au lycée et qui a quand même eu l’honneur d’être cité à plusieurs reprises dans mes propres copies…
Vous pouvez donc télécharger le premier chapitre ici.

Les 10 ans du Guide des Egarés

10 ANS.
Déjà 10 ans que le guide des égarés a surgi dans l’espace du web.
A l’origine, une initiative personnelle, une volonté de proposer de nouvelles visions dans le monde des bibliothèques notamment via les nouvelles technologies web et une stratégie de valorisation personnelle dans l’espoir d’une future embauche en bibliothèque. Je venais en effet tout juste de réussir le concours de bibliothécaire territorial.
J’avais imaginé le projet du guide des égarés dans les heures qui précédèrent les oraux, le titre, référence à Maimonide, avait résonné dans mon esprit comme l’écho idéal à une nouvelle vision des bibliothèques et du monde de l’information et des différents égarés au sein des bibliothèques mais aussi parmi le cyberespace.
J’étais fortement influencé par des lectures et un environnement théorique autour des sciences de l’information, découverte permise par le cours d’Alexandre Serres deux ans auparavant lors de la mention documentation qui accompagna fort judicieusement ma licence d’histoire.
Je n’avais jamais songé à la pérennité du projet et pour plusieurs raisons. J’étais relativement convaincu que j’allais pouvoir concrétiser mes idées au quotidien au sein d’une bibliothèque. Ce ne fut jamais véritablement le cas puisqu’en dépit d’une vingtaine d’entretiens, aucune collectivité ne me recruta, moi qui figurais parmi les lauréats les plus jeunes du concours…mais sans doute aussi parmi les plus rénovateurs. J’appris que mon profil « nouvelles technologies » faisait parfois peur. Je sentis en effet plusieurs frilosités quant à ma propre personnalité surtout lorsque les recruteurs souhaitaient une poursuite de ce qui se faisait avant : l’archétype de la vieille bibliothécaire perdurait et j’envoyais une autre image. Parfois, ma présence aux entretiens n’était que pour donner le change, parfois j’avais une véritable chance mais la concurrence était rude.
J’avais écrit à l’époque qu’il y avait quelque chose de pourri au royaume des bibliothèques, je ne sais si guère mieux actuellement mais j’ai pu voir les changements. Je me rappelle avoir été successivement qualifié d’utopiste par ceux qui se voulaient gardien de l’orthodoxie de la notice puis au contraire de techniciens lorsque je faisais référence à des technologies web. J’avais essuyé pas mal de critiques au début des apôtres des techniques documentaires, c’est-à-dire des épigones de Dewey et des obsédés du catalogage. J’avais plusieurs fois sur la liste biblio-fr suscité la polémique sur ce sujet. Je crois qu’aujourd’hui, il n’y a plus vraiment lieu de polémiquer.
Tout cela ne fait que démontrer la nécessité d’une culture technique au-delà des imaginaires technophiles et technophobes.
Le blog a donc pu voir des réussites. Mes idées jugées farfelues, impossibles, utopiques ont en grande partie pu être réalisées sous l’expression de bibliothèque 2.0. 10 ans après, quand je vois ces portails et catalogues nouvelle génération, je vois se concrétiser beaucoup de mes aspirations d’origine. Et je suis content que tout cela ne soit pas demeuré que de simples aspirations et que d’autres partageaient mes envies et mes points de vue et que certains sont même parvenus à les réaliser.
Les portes des bibliothèques s’étant peu ouvertes, j’avais orienté ma barque vers les eaux de l’Education Nationale et le projet du guide des égarés a naturellement suivi pour s’intéresser un peu plus à un aspect déjà présent dans mes premiers textes : la formation et les aspects pédagogiques. Les deux faces du document, à la fois preuve et objet d’apprentissage.
De fil en aiguille, la volonté de continuer à chercher tout en étant sur le terrain a placé le guide sur des territoires plus vastes que sont ceux des sciences de l’information et de la communication.
Un des mes premiers textes concernait le labyrinthe et je crois que moi comme ce site qui est devenu blog ne cesse de le parcourir, ne pouvant connaître à l’avance la fin. Le guide des égarés fut donc initialement totalement en html, puis passa successivement de Spip à Joomla avant de demeurer depuis quelques années sous wordpress qui correspond mieux à mes attentes et mes objectifs. Le blog est donc un laboratoire, un lieu d’expériences et d’expressions voire de provocations. Il continuera donc de voguer encore…jusqu’à quand ?
Il constitue pleinement un hypomnemata, un support de mémoire qui permet une introspection souvent critique et une mise au regard des autres, permettant à la fois la contagion des idées mais aussi l’épreuve du jugement. Je n’ai jamais vraiment songé à arrêter l’aventure, j’ai plutôt cherché au contraire d’autres pistes pour développer de nouvelles initiatives.
Sans doute, le plus grand changement en 10 ans est le sentiment de ne plus voguer seul mais d’être désormais au sein d’une communauté active, un réseau en action qui obtient quelques réussites, un milieu associé qui permet l’individuation. Le sentiment aussi qu’il y a toujours du pain sur la planche, une variété de projets à imaginer et à mener.
Le guide des égarés constitue pleinement une part de moi, une forme d’excroissance qui a contribué quelque peu à ma réputation, plutôt bonne que mauvaise, j’ose l’espérer.
Pour finir sur une note historique, le blog a débuté 10 ans après la chute du mur de Berlin, ce n’est pas totalement un hasard. J’ai toujours eu le sentiment que nous n’avions pas pleinement saisi les opportunités qui se présentaient en grande partie par déficit d’analyse, de compréhension et d’imagination. Ce blog est donc également une volonté politique. Le premier texte commençait par une mise en garde « ce n’est pas par volonté messianique ». Je crois que c’était quelque peu faux. Il y avait bien une volonté sans doute pas messianique, mais assurément politique et prospectiviste.
C’est donc dans ce cadre, que je continuerai encore à écrire…

Fiction du week end : le tragique destin du blogueur Antoine Durand

Pour les amateurs de prospective et de science fiction, voici un texte pour vous détendre (ou vous angoisser ?) ce week end. L’action se déroule en 2025
Antoine Durand est fatigué mais il continue comme chaque soir à bloguer pour la dizaine de fans irréductibles qui le suivent depuis 2007 et notamment depuis 2008. Année qui a vu sa consécration avec son entrée au top 10 des blogs français de Wikio grâce à son billet d’humeur mais néanmoins exclusif sur la prétendue fécondation in-vitro d’une ministre du gouvernement à partir de la donation d’un hybride né de la relation amoureuse entre un Extraterrestre dont l’ovni s’était écrasé à Roswell et la fille de Vannevar Bush.
Le succès s’était évidemment poursuivi, son blog abordait un peu de tout, notamment les dernières évolutions technologiques et les nouveautés de ce qu’on appelait à l’époque le web 2.O, phénomène dont les jeunes générations d’aujourd’hui n’ont jamais entendu parler.
Puis au fil du temps, son succès s’était amoindri. Il n’était plus parvenu à écrire aussi régulièrement, il ne savait plus si c’était à cause de ses problèmes familiaux ou si c’était le succès déclinant du blog qui avait été la cause de ses problèmes familiaux. Il y avait bien eu aussi cette incartade au cour d’une soirée de blogueurs influents avec une jeune blogueuse qui était attirée par son succès. Mais ce qui avait le plus nuit à son image, c’est sa photo en compagnie d’une prostituée qui ne faisait pourtant que l’importuner  et qui avait coulé un peu sa notoriété. Mal interprétée et prise par un jeune aux dents longues et sans scrupule qui traquait les blogueurs influents du moment en 2010, afin d’augmenter son classement et son page rank, cette photo avait été le début de la chute. Il avait petit à petit reculé dans les classements parce qu’au final c’était devenu totalement inopportun de le citer et même de le lire. Son nombre d’abonnés par flux rss diminua d’années en années et il ne pouvait que se désespérer de voir son nombre de visites quotidiennes suivre le même sort. Il recevait quelques photos d’irréductibles fans mais force était de constater qu’elles devenaient de plus en plus vielles et de plus en plus laides au fil des années. Il finit par ne plus apparaitre vraiment dans les classements et il n’était plus questionné par les journalistes qui s’intéressaient à la blogosphère. Depuis, le mot blog n’était même plus employé si ce n’est par les « poussières » comme disent les ados pour qualifier leurs ainés dont ils trouvent indignes les anciennes publications. Il entretenait soigneusement les archives de toutes ses publications qui constituaient un peu de lui-même, son œuvre comme il se plaisait à la confier parfois. Le pire sans doute, c’était que ses travaux même anciens étaient plagiés, enfin retravaillés et « bester » pour qualifier cette pratique qui consiste à sans cesse mixer la quantité de contenus disponibles afin d’en donner une version la meilleur possible. A ce jeu là, au classement qui n’était plus vraiment un classement de blogs mais un classement des « talents » basé sur des mécanismes de popularité, caracolait en tête une intelligence artificielle qui produisait avec une certaine aisance une kyrielle de contenus. Des chercheurs japonais avaient ainsi créé le meilleur « talent ». Depuis peu, les laboratoires de recherche avaient ainsi investi massivement dans la conception de talents basés sur l’intelligence artificielle et ce fut également un humanoïde qui remporta le prix Pulitzer en 2020. Puis les entités issues de l’intelligence artificielle raflèrent tous les prix Nobel à partir de 2021. Les choses avaient bien évolué depuis et Eric Dupin lui aussi en avait les frais. Une photo d’enfance le voyant arborer un maillot de l’AS Saint-Etienne lui avait beaucoup nuit. Les capacités d’indentification des outils de Google avait permis de l’identifier indubitablement sur la photo alors qu’il n’avait que 8 ans. La révélation de son passé stéphanois fut un désastre et il n’eut plus jamais le droit de rentrer au stade pour supporter l’OL. La plupart des anciennes stars de la blogosphère avait d’ailleurs mal finies hormis ceux qui avaient choisi de fuir l’exposition. Toutefois, la tentation était parfois trop grande notamment quand l’appât du gain avait poussé certains à participer au jeu « N’oubliez pas les poussières » qui permettaient à d’anciens blogueurs de revenir sur le devant de la scène.
Antoine Durand relisait et regardait parfois avec nostalgie ce que l’on disait sur lui au temps de sa gloire. Il conservait précieusement les vidéos avec quelques personnalités importantes de l’époque et aimait à rappeler qu’il avait bien connu notre actuel président qui laissait fréquemment des commentaires sur son blog. Ce dernier niait  d’ailleurs totalement ce passé qu’il jugeait peu glorieux. Antoine se consolait en se disant que s’il était devenu ringard, c’est qu’il avait bien fallu qu’il soit un moment donné sur le devant de la scène.

Petite histoire : La vie du bibliothécaire en section jeunesse…

Une histoire véridique et amusante digne de figurer dans les histoires pressées de Bernard Friot et que j’ai découvert hier soir sur la liste biblio-fr.
Son auteur m’a autorisé à la diffuser :
La vie du bibliothécaire en section jeunesse pour les très sérieux bibliofreux
La semaine dernière, une classe de maternelle arrive à la bibliothèque ; la plupart des enfants de cette classe enlève ses bottes boueuses avant d’entrer dans la salle d’albums dans laquelle je raconte des histoires. La séance est fabuleuse, les contes se succèdent, je suis épuisé mais heureux. Je raccompagne les enfants à la fin de la séance et ils remettent leurs fameuses bottes.
Un des enfants me demande de l’aide pour les chausser, je lui prends ses bottes et, en effet, elles sont vraiment difficiles à enfiler. Après avoir
poussé, tiré, repoussé et tiré dans tous les sens, les bottes sont enfin haussées et le gamin me dit :

« Elles sont à l’envers, Monsieur ».
J’attrape un coup de chaud quand je m’aperçois qu’en effet il y a eu inversion des pieds. Je fais un tour sur moi-même en me mordant les lèvres, me calme et me lance dans cette nouvelle galère pour les enlever puis les remettre. Après avoir poussé, tiré, repoussé et tiré dans tous les sens, les bottes sont enfin chaussées aux bons pieds et le gamin me dit :
« C’est pas mes bottes ».
A ce moment, je fais un gros effort pour ne pas lui mettre une baffe. Je fais deux tours sur moi-même en me mordant les lèvres, me calme et lui demande pourquoi il ne l’a pas dit avant. Comme l’enfant voit bien qu’il m’a contrarié, il ne répond pas. Je lui dis : « Bon, allez, on les enlève » et je me mets à nouveau au boulot. Après avoir poussé, tiré, repoussé et tiré dans tous les sens, les bottes sont enfin retirées et le gamin me dit :
« C’est pas mes bottes, c’est celles de mon frère, mais ma maman a dit que je dois les mettre ».
Là, j’ai envie de hurler mais je fais trois tours sur moi-même en me mordant les lèvres, me calme et me lance dans cette nouvelle galère pour les remettre. Après avoir poussé, tiré, repoussé et tiré dans tous les sens, les bottes sont enfin chaussées aux bons pieds.
Tout fier, je me dis que je peux l’aider à mettre son manteau, son cache-nez, ce que je fais et je lui demande :
« Où sont tes gants ? ».
Et le gamin de répondre le plus simplement du monde :
« Je les ai mis dans mes bottes. »
Fabrice Barcq
Paris

Guy Pouzard : un guide des égarés

Retrouvez l’article original sur l’ancien site :
http://membres.lycos.fr/ledeuff/gde/article.php3?id_article=19

Je savais bien que je finirai par écrire cette histoire.
Guy Pouzard mérite bien un article sur ce site. C’est la moindre des choses. Si je suis enseignant-documentaliste aujourd’hui, c’est en partie grâce à lui. En effet, j’étais dans une mauvaise période. J’étais lauréat du concours de bibliothécaire territorial et je cherchais vainement un poste sur toute la France. J’allais d’entretiens infructueux en espoirs déçus et le tout à mes frais. Je reçus ma convocation à l’oral du concours de documentaliste que j’avais préparé avec le CNED pour voir ce que ça donnerait. Je n’avais pas eu du tout le temps de me préparer pour l’oral. J’hésitais car je n’ai jamais aimé me présenter à un examen ou concours en outsider. Durant le mois de juin, je n’avais cessé d’enchaîner des entretiens. Je savais que le lendemain de l’oral, je devais passer un entretien après avoir pris le train de nuit. Finalement, je suis parti à Marseille. La liaison rapide eut quand même une heure de retard. Embêtant car il y avait une réunion le soir même sur les conditions de déroulement des épreuves. Je l’avais ratée. Mais ce n’était pas tout. L’hôtel avait perdu ma réservation. La charmante hôtesse à l’accent nordique ne retrouvait pas mon nom. Bizarre. Mais je ne discutais pas, persuadé que le sort s’acharnait. Je n’avais qu’une envie : repartir. Après quelques coups de téléphone familiaux, je fus convaincu qu’il fallait que je reste. J’appelai quelques hôtels : plus aucune chambre…Je suis quand même allé au lycée où se déroulait les épreuves. J’ai donc expliqué ma situation à une des personnes qui étaient chargée du concours. Elle me présenta à Guy Pouzard. Il fut mon guide des égarés à cet instant. Il était déjà un adepte de Google à cette époque là(en juin 2001) Dans le bureau du principal, il parvint enfin à trouver l’adresse d’un hôtel pour moi après deux ou trois échecs. Je fus de plus gagnant car le prix était moindre grâce à une réduction CRDP. Je fus donc présent aux oraux. Ma mauvaise prestation explique ma présence que sur la liste complémentaire. Par chance, les besoins se faisant plus nombreux que prévus, je fus repêcher. Voilà une petite histoire qui a eu quelques conséquences et qui pourrait bien en avoir encore… Si vous voulez en savoir plus sur Guy Pouzard, vous pouvez lire ces articles ou travaux menés par lui dans la bibliographie. Enfin désormais si vous voulez savoir des choses incroyables sur Guy Pouzard, il vous faudra débourser cinq euros. Guy est une star du who’s who ! : http://www.whoswho.fr/index.php ?act=buy_search&idbio=187641 Sacré Guy, il nous cacherait des choses ! La vie secrète de Guy Pouzard est dans le web invisible…
 
Biographie :

 Rapport officiel de l’Inspection Générale de l’Éducation Nationale sur l’utilisation du multimédia dans les enseignements [en ligne] http://www.ac-nice.fr/lettres/program/rapportpouzard.htm

Pourquoi l’école changera. [en ligne] http://www.epi.asso.fr/revue/87/b87p071.htm

Les chroniques de Guy : http://docsdocs.free.fr/modules.php ?name=Sections&op=viewarticle&artid=60

Le cv de guy : http://docsdocs.free.fr/modules.php ?name=Content&pa=showpage&pid=100

  La réaction de l'intéressé à cet article :
A vrai dire, je n’avais fait que mon travail de responsable du concours ! De là à être une "star" il y a quelques années lumières de distance ! Ceci étant, le who’s who n’apporte pas grand chose (si ma mémoire est bonne car je n’achète pas le who’s who !) par rapport à ce qui figure sur le site de docpourdocs. Le "must" de l’histoire est bien que vous avez réussi le concours et trouvé une voie qui a l’air de vous plaire et qui donc plaira forcément aux enfants dont vous aurez la responsabilité. Bon courage et qui sait, un passage en Normandie permettra peut-être un jour d’échanger autour d’une bollée de cidre… Cordialement. GPz