La formation à l’attention (des jeunes générations)

Pour faire écho aux propos de Philippe Meirieu sur la classe cocotte-minute, et sans doute pour monter aussi les enjeux de former « les petites poucettes« ,  je publie un extrait de mon article
–          (2010) « La skholé face aux négligences : former les jeunes générations à l’attention », Communication & Langages n°163, mars 2010, p.47-61

PaternitéPartage selon les Conditions Initiales Certains droits réservés par carmen zuniga

Les usages des objets techniques impliquent parfois l’acquisition de compétences qui s’opère de manière « informelle ». Sans nier cette réalité, il convient d’observer que de nombreux champs échappent de ce fait à la formation, notamment ce qui relève des médias qui requièrent pleinement l’exercice d’une distance critique. De ce fait, cet espace est au final laissé à la charge d’acteurs qui n’émanent pas de l’institution scolaire et qui très souvent recherchent la captation de l’attention à des fins publicitaires et commerciales et non pédagogiques.
Il en résulte une double nécessité de la formation à l’attention. La première concerne la formation à dispenser pour que l’élève et étudiant puisse exercer sa capacité à pouvoir se concentrer durant un laps de temps suffisamment long pour comprendre et apprendre. La seconde découle de la première puisqu’elle consiste d’avoir le courage de penser par soi-même (le sapere aude de Kant) puisqu’il s’agit de la capacité à exercer son regard critique et sa distance vis-à-vis de médias qui cherchent à s’attacher cette attention.

1.1 L’attention ou l’arrêt opéré par la Skholé

Cependant qu’entendons-nous par attention ? Elle peut être définie comme la capacité à se concentrer sur un objet telle que la définit Henri Go[1] :
« Tout le problème de l’attention consiste donc dans la polarisation de l’activité intellectuelle de l’élève sur un objet, tout en l’incitant à produire des relations dans un milieu. »
Cette attention nécessite un apprentissage. Elle constitue la condition de l’autonomie [2]. Il s’agit d’un exercice de discipline sur le corps et pas seulement instrument de domination sur les corps comme le décrit de Foucault[3]. Cette discipline est d’abord une autodiscipline. Elle s’inscrit dans la lignée des techniques de mémorisation et autres arts de la mémoire. L’attention, c’est cette capacité d’arrêt, de maîtrise du corps autant que de l’esprit, pour concentrer son attention sur un objet. C’est proprement le rôle de la skholé, qui a donné le mot école mais qui désigne dans un premier sens, l’arrêt[4]. Une skholé perçue comme une liberté de penser et non comme un instrument de domination du maitre sur l’élève. La capacité d’attention doit donc être vue comme une méthode, un cheminement au sens étymologique, transmis par le maître à l’élève afin que ce dernier puisse exercer sa liberté de penser par lui-même. C’est en cela également que l’Ecole constitue un lieu de skholé puisqu’elle met l’élève à l’abri des distractions et des manipulations. L’enseignant ne s’inscrit donc pas dans un dispositif de surveillance mais plutôt dans celui de veille, en employant des techniques de soin de l’attention.
Bernard Stiegler[5] montre que le précepte de « prendre soin » ou de l’épimeleia a été oublié de fait au profit du « connais-toi toi-même ». Or ce précepte s’appuyait sur des techniques que sont notamment la lecture et l’écriture. Stiegler retrace l’étymologie du précepte de l’épimeleia en examinant son radical mélétè qui renvoie tardivement à la méditation mais qui désigne d’abord la discipline et en un sens qui n’est justement pas celui des sociétés disciplinaires[6]. C’est l’oubli de ce sens premier du « souci de soi » que Stiegler reproche à Foucault. Ce dernier ne distingue que les aspects négatifs de l’institution et notamment de l’institution scolaire et oublie le fait que la « discipline » correspond également à la formation. Or cette formation est de plus en plus oubliée et de ce fait les capacités d’attention des jeunes générations s’en trouvent diminuées.

1.2 L’attention en désordre

Plusieurs enquêtes et articles insistent sur la difficulté des jeunes générations à demeurer concentrée sur du long terme. Katherine Hayles[7] différencie ainsi la deep attention de l’hyper attention. Les travaux de la professeure de littérature américaine ont beaucoup influencé par Bernard Stiegler dans sa critique de la captation de l’attention opérée par les médias de la télévision.
Selon Hayles, les adolescents actuels utiliseraient davantage l’hyper attention, forme de zapping perpétuel, nécessitant une stimulation fréquente voire incessante. De par nos observations sur le terrain, nous pouvons constater des fortes similitudes avec ce que relève la chercheuse américaine. Beaucoup des élèves observés rencontraient de grandes difficultés à maintenir leur concentration plus de dix minutes sur un objet donné.  Nous avons pu mesurer ce phénomène régulièrement[8] avec des élèves en difficulté dans leur recherche d’informations sur le web et qui sollicitaient dès lors notre aide. Après une démonstration d’une stratégie de recherche opportune qui aboutissait à un document exploitable par l’élève, ce dernier se montrait souvent incapable de poser son attention afin d’opérer une analyse du document,  et préférait quitter la page pour privilégier une navigation sans fin. La tentation de pouvoir zapper l’obstacle est éminemment plus forte.
Nous pensons également que c’est la cause d’un environnement médiatique riche en possibilités, qui mêle télévision, sites web et messageries instantanées ainsi que les jeux- vidéo. Il est évident que les adolescents sont confrontés à plus grande diversité pour ne pas dire concurrence des différents types d’activités et que la lecture exhaustive d’un ouvrage, notamment d’un roman, devient une capacité beaucoup plus rare. Or, cette dernière repose sur la deep attention, qui correspond à la capacité de se concentrer et de consacrer un temps long à la lecture. Il devient de plus en plus difficile pour un adolescent d’y parvenir, car il s’inscrit dans une logique d’interruption ambiante[9]. Il peut donc voir sa lecture interrompue à tout moment, que ce soit par la sonnerie de son téléphone portable, par le signal de l’arrivée d’un ami sur la messagerie instantanée, par la musique de la chaîne hi-fi du frère ou bien encore par la télévision voire la console de jeux qui lui « tendent les bras » à la moindre difficulté rencontrée.
L’attention longue nécessite une concentration pour aller au-delà des difficultés et des obstacles. Quant à l’hyper attention, elle permet de réagir à tous les stimuli et repose sur des capacités d’usage multitâches mais qui ne sont pas nécessairement complexes. La spécialiste américaine en nouvelle technologie, Linda Stone parle ainsi d’attention partielle continue[10] pour qualifier cette volonté d’être toujours présent, pour ne pas dire « dans le coup », par crainte de rater quelque chose. Tout se passe comme s’il y avait une crainte de « différer » Or, c’est pourtant dans cette « différance»[11] et de fait différence que s’opère la skholé afin de se tenir à distance, non pas dans une ignorance mais dans la possibilité de choisir…et de résister. Katherine Hayles parle d’attention de surface ou superficielle, c’est-à-dire que le zapping opéré ne recherche qu’une brève stimulation, et que la mise à distance, qui peut s’opérer par la skholé, ne s’effectue pas. Nous retrouvons alors l’injonction de Kant sur l’effort à faire pour penser par soi-même, effort rejeté par la recherche de nouvelles stimulations.
 
Le fait de passer sans cesse d’une application à une autre devient habituel chez les jeunes générations. Par conséquent, une concentration longue ne peut susciter que lassitude et décrochage et recherche d’une nouvelle stimulation. L’institution scolaire se trouve alors en concurrence pour la quête de cette attention avec notamment les publicitaires d’où les enjeux autour d’une économie de l’attention.
C’est justement cette incapacité à se concentrer sur un objet, à se poser pour lire qui fait des nouvelles générations, des générations négligentes.


[1] GO, H. L. (2008). « Problématiser le rapport équité/efficacité dans l’action éducative : la question de l’attention » in Colloque international « Efficacité & Équité en Éducation » Université Rennes 2, Campus Villejean 19, 20 et 21 novembre 2008.p.9
[2] LIQUETE, V., MAURY, Y. (2007). Le travail autonome – Comment aider les élèves à l’acquisition de l’autonomie. Paris : Armand Colin
[3] FOUCAULT, M. (1975). Surveiller et punir. Naissance de la prison. Paris, Gallimard.
[4] Le premier sens de Skholé désigne l’arrêt avant de se référer aux loisirs consacrés à l’étude.
[5] STIEGLER, B. (2008). Prendre soin : Tome 1, De la jeunesse et des générations. Flammarion.
[6] Idem. p.242
[7] HAYLES, N.K. (2007). “Hyper and Deep Attention: The Generational Divide in Cognitive Modes”, Novembre 26, 2007, Mla journal <http://www.mlajournals.org/doi/abs/10.1632/prof.2007.2007.1.187?journalCode=prof.>
[8] Notre carnet de bord indique de tels cas à chaque séance de recherche d’informations pour des projets type IDD (itinéraires de découvertes). Le phénomène est plus marquant chez les sixièmes du fait de difficultés de lecture. D’ailleurs la majorité des professeurs-documentalistes considèrent que les difficultés informationnelles proviennent de faibles compétences en lecture.  A la question « Selon vous, les difficultés rencontrées par les jeunes générations dans la recherche et l’évaluation de l’information sont principalement la conséquence.. », plus de 60% des professeurs documentalistes répondent que c’est avant tout la conséquence de capacités de lecture et d’analyse médiocres. Résultats de l’enquête « culture de l’information » in Olivier Le Deuff. (2009) La culture de l’information en reformation. Vol. 2. Annexes. Thèse de doctorat. Université Rennes 2.

 

 

 

[9] L’expression est de David Armano :
ARMANO, D. Ambient Interruption. Billet du 18 janvier 2008in L+E. Logic + Emotion. <http://darmano.typepad.com/logic_emotion/2008/01/ambient-interru.html>
[10] STONES, L. Linda Stone’s Thoughts on Attention and Specifically, Continuous Partial Attention <http://www.lindastone.net/>
[11] DERRIDA, J. (1979). L’écriture et la différence. Paris, Seuil.

Top Wikio. Sciences de l’info. Septembre 2011

C’est la rentrée et le temps me manque pour faire un TOP digne de Toesca.
Voici le top livré en vrac.

1 :: S.I.Lex ::
2 La feuille
3 Bibliobsession 2.0
4 Bibliomancienne
5 Blogo-numericus
6 affordance.info
7 Technologies du Langage
8 Les Infostratèges
9 pintiniblog
10 teXtes
11 L’édition éléctronique ouverte
12 Le blog du Communiquant 2.0
13 gallica
14 Vagabondages
15 Urfirstinfo
16 Le guide des égarés.
17 Points de vue sur l’information
18 Zotero francophone
19 Bibliothèques [reloaded]
20 Actulligence.com

Classement réalisé par Wikio
Sinon, je me demande désormais, si le plus intéressant ne serait pas plutôt de réaliser un top des articles indispensables en sciences de l’information tant le niveau de l’article me paraît plus pertinent que le blog. Une réflexion que je laisse en suspens pour le moment.

L’ichnologue des filagrammes numériques

Portrait of author William Gibson taken on his...
William Gibson...celui qui m'inspire en tant que neuromancien

« Cayce a une compréhension des plus marginales de ce qu’est le filigrane numérique » William Gibson. Identification des schémas. Livre de Poche. 2003 p.99
L’air alors sillonné de légers filagrammes,’
Sur des courants d’éclairs fait voyager nos âmes;
L’Orient, par ces fils, sur ses peuples divers
Étend de l’unité les puissantes membrures,
Et ne fait, du passé ressoudant les coupures,
Qu’un seul peuple de l’univers.

Cénac-Moncaut, J. (. (1857). L’Europe et l’Orient : poëme en six chants / par M. Cénac-Moncaut.  <http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4331393.r=.langFR>
p.112
La rentrée qui s’annonce pour moi est l’occasion de développer de nouvelles pistes sur ce blog et sur d’autres supports numériques ou papier.
Une des thématiques qui me tient à cœur est celle des filagrammes numériques (précisions en dessous). Je livrerai donc ici des ébauches d’un projet que je compte alimenter et améliorer progressivement.
Le numérique se voit parfois accompagné du terme de révolution. C’est un raccourci qu’il convient d’éviter.  D’une part, car il s’agit d’une posture simpliste qui évite l’observation des évolutions, voire des processus « révolutionnants ».  L’idée de rupture est souvent trompeuse. Trop souvent derrière le vocable du changement radical, se cache une reproduction guère différente de réalités anciennes que ce soit au niveau technique, social et économique. Le numérique n’échappe donc pas à cette tendance.  Même s’il offre des potentialités nouvelles, ces dernières ne peuvent émerger d’un seul coup et sont donc la conséquence de constructions plus lentes et qui parfois sont anciennes.
Le numérique tout comme le web 2.0 ne doivent pas être associés nécessairement à l’idée de rupture. D’ailleurs, le fait d’adjoindre l’adjectif numérique ou l’extension 2.0 à des institutions, des domaines professionnels ou scientifiques voire à des concepts ne suffit pas à tout expliquer et encore moins à toute révolutionner.
Voilà pourquoi, il est opportun d’évoquer de filagrammes numériques pour signifier la persistance de formes anciennes dans nos espaces numériques, de marques à peines cachées ou rarement observées. Filagrammes est ici préféré à filigranes qui est en fait le même mot si ce n’est que filagrammes préserve davantage l’étymologie. Le littré[1] rappelle que le mot désigne à fois un travail d’orfèvrerie avec du fil dorée ainsi que des « lettres, lignes ou figures fixées sur la forme à fabriquer le papier et dont la marque paraît sur la feuille. »  C’est évidemment à partir de cette deuxième définition qu’il s’agit de filer la métaphore. Ces filagrammes sont divers et constituent des formes de transmission plus ou moins conscientes, parfois bénéfiques, parfois gênantes. Ils ne sont pas neutres et s’avèrent également des manières de voir et de faire, qui sont aussi des instruments de  formation voire de déformation et d’influence. Des filiations tantôt bénéfiques tantôt néfastes selon les circonstances et les manières dont on les perçoit et parvient à les saisir.
Bref, de jolis fils dorés comme autant de filiations et trésors dont nous sommes les héritiers.  Héritage à la fois léger et fragile, qu’il faut autant respecter que s’y affranchir, pour tisser de nouveaux liens et lieux.
 
Car ces filagrammes, ce sont surtout des permanences : ce qui demeure et qui évolue plus qu’il ne disparaît. Cela signifie qu’il convient de s’interroger sur la validité des découpages et des frontières entre concepts. Une position adoptée  par Michel Foucault qui mérite d’être rappelée :
Comment spécifier les différents concepts qui permettent de penser la discontinuité (seuil, rupture, coupure, mutation, transformation) ? Par quels critères isoler les unités auxquelles on a affaire : qu’est-ce qu’une science ? Qu’est-ce qu’une œuvre ? Qu’est-ce qu’une théorie ? »Qu’est-ce qu’un concept ? Qu’est-ce qu’un texte ? [2]

 

 

Michel Foucault va continuer à nous inspirer encore cette année

Ces réflexions sont celles  de l’enquêteur, de celui cherchant à démêler le vrai, du faux, l’ancien du nouveau. Cette

mise en question ne s’effectuera pas à la manière Bernard Guy, le terrible traqueur  d’hérétiques, auteur du fameux manuel de l’inquisiteur et décrit de manière terrible dans le  Nom de la Rose d’Umberto Eco.

Guillaume de Baskerville

A l’inverse, c’est la posture de Guillaume de Baskerville[3] qu’il convient de suivre. Cette investigation est alors« archéologique » au sens de Foucault :
 
Il est exact que je n’ai jamais présenté l’archéologie comme une science, ni même comme les premiers fondements d’une science future. (…) Mais en presque toutes ses dimensions et sur presque toutes ses arêtes, l’entreprise a rapport à des sciences, à des analyses de type scientifique ou à des théories répondant à des critères de rigueur.[4]
Cette enquête est alors aussi celle de prétendues disparitions.  Parmi elles, celle du texte dont nous entendons démêler les fils et les écheveaux. Il faut donc retrouver les traces et les empreintes contenues dans textes, architextes, et hypertextes…bref devenir un ichnologue des filagrammes numériques.
L‘ichnologie du numérique devenant condition de l’archéologie du savoir…
 
A suivre…


[1] Définition filigranne dans le littré consultable en ligne <http://littre.reverso.net/dictionnaire-francais/definition/filigrane/31587>
[2] Michel FOUCAULT. L’archéologie du savoir. Paris : Gallimard, 1969, p. 12-13
[3] Guillaume de Baskerville est l’investigateur du nom de la rose. Umberto Eco rend ainsi hommage à Guillaume d’Ockham, célèbre pour sa rationalité et son fameux rasoir qui rappelle qu’il n’est pas utile d’employer de nouveaux mots quand il existe déjà des concepts opérationnels pour définir une chose.
[4] Ibid., p.269

 

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Top wikio « sciences de l’info » août 2011

Salut les petits clous…
Je ne suis pas vraiment en vacances mais dans les cartons à déballer du fait de mon emménagement bordelais.
Par conséquent, je vous livre le top brut sans fioritures. Je remarque que je fais encore une nouvelle gamelle et que je suis pas loin de sortir du TOP 20.
Mais que font mes fans !
 

1 :: S.I.Lex ::
2 La feuille
3 affordance.info
4 Bibliobsession 2.0
5 Les Infostratèges
6 Bibliomancienne
7 Technologies du Langage
8 teXtes
9 gallica
10 Vagabondages
11 Marlène’s corner
12 Points de vue sur l’information
13 Urfirstinfo
14 L’édition éléctronique ouverte
15 Actulligence.com
16 Bibliothèques [reloaded]
17 Le guide des égarés.
18 La bibliothèque apprivoisée
19 Le blog du Communiquant 2.0
20 pintiniblog

Classement réalisé par Wikio
 

Hors sujet :DSK. Le mythe du complot. Les hypothèses

C’est les vacances, alors c’est le temps d’une petite plaisanterie sur l’actualité du moment et sur les théories du complot qui m’intéressent plus sérieusement.

Voilà, ma participation modeste à la construction du plan du complot à l’instar des protagonistes du pendule de Foucault.

Top wikio sciences de l’info. juillet 2011…spécial tubes de l’été

Salut les petits clous. Bon, j’ai pas résisté…. l’été est là, enfin normalement.
1. S.I.Lex ::
Rien ne lui échappe. Il mène l’enquête et décrypte l’actualité du droit de l’info. « Alles klar »!

2. affordance.info Il nous alerte contre les big brothers du web. A cause de lui, on se sent espionné…somebody is watching me… google of course

3.Bibliobsession 2.0 Il a sorti son chapeau pour l’été. Grâce à lui, les bibliothèques vont nous promettre la lune et c’est tant mieux!

4. La feuille Toujours à la manoeuvre, il maintient un bon rythme de publication toujours agréable à suivre.

5. Les Infostratèges
Un rythme également entrainant, des thématiques diverses, « y a plus qu’à danser…’

6. Technologies du Langage
Allez, il est temps d’un petit slow. jean Veronis le sait bien que les mots ne viennent pas si facilement

7.  Bibliomancienne
Désormais, laissons nous tenter par le vaudou québécois, celui qui fait tourner les livres dans les bibliothèques!

Rose Laurens – Africa par RQC95FM
8.  Le guide des égarés
Quant à moi, je vais continuer à vous entrainer autour de mes rêves. En attendant le futur top wikio 100% italo disco…

9. La bibliothèque apprivoisée
Un retour avec un autre magicien,  le spécialiste du macumba de de la médiation numérique. Résultat, le DJ de la médiation numérique fait la tournée des boutiques et finalement c’est lui qui ne rentre pas tous les soirs!

10.  L’édition éléctronique ouverte
On finit en espérant que la prêtresse de l’édition numérique va l’aider à se lever.

La suite, à vous d’imaginer la musique
11. Points de vue sur l’information
12gallica
13. <Blogo-numericus
14.Lirographe
15.Marlène’s corner
16 Blog Lecteurs de la Bibliothèque nationale de France
17 Le blog du Communiquant 2.0
18 teXtes
19 Bibliothèques [reloaded]
20 pintiniblog
Classement réalisé par Wikio
 

Election CA Adbs : tribune offerte à Isabelle Guyot

C’est avec plaisir que j’ouvre les colonnes du blog, à Isabelle Guyot, une de mes anciennes étudiantes qui a fait bien du chemin depuis et qui va continuer à en faire.
Je donne donc un coup de pouce à sa candidature à quelques jours de la fin des votes. Je lui laisse donc la parole :


Il est dans l’air du temps de présenter sa candidature.
Chaque jour en voit une nouvelle.
Aujourd’hui donc, l’annonce de la mienne.
L’issue n’est pas de taille mais elle me tient particulièrement à coeur : un siège au conseil d’administration de l’ADBS.
C’est la dernière ligne droite pour le vote. Il vous reste jusqu’à lundi pour effectuer ou modifier vos choix.
Je profite de la tribune que me propose Olivier, également candidat, pour vous présenter mes motivations et mes souhaits.
Je le rejoins sur l’envie de lier davantage la formation (notamment initiale) en info-doc avec l’insertion dans le monde du travail. J’aimerais, grâce à une veille permanente, contribuer au développement d’un laboratoire des métiers de l’Information Documentation.
Par ailleurs mes activités de terrain en Alsace m’ont donné une bonne idée des défis qui concernent la valorisation de l’association dans les régions. Je souhaite mutualiser cette expérience avec les autres délégations.
C’est enfin ma connaissance des démarches d’innovation qui me permettra de proposer des solutions originales pour accompagner son projet d’évolution.
Comme quelques images valent parfois mieux qu’un long discours, je vous propose aussi et surtout une profession de foi imagée.
 

Appel à communication. 9ème congrès Fadben 2012 : Objets documentaires numériques : nouvel enseignement ?

Je relaie un appel à contributions pour le prochain congrès de la Fadben en 2012. La date limite a été fixée au 18 septembre.
La thématique autour des objets numériques comme objets d’enseignement constitue un prolongement intéressant aux derniers numéros du Mediadoc.

9e CONGRÈS des Enseignants Documentalistes

Objets documentaires numériques : nouvel enseignement ?

Paris Ile de France

22, 23 et 24 Mars 2012

 
 
Appel à contributions
 
Proposition à envoyer avant le 18 septembre 2011
 
Problématique :
 
Le début du XXIe siècle consacre le règne du numérique dans la production et la circulation de l’information. Un mouvement de convergence médiatique s’amorce ainsi avec l’intégration des supports traditionnels de communication et d’information sur un même média. Avec le web 2 et ses outils laissant une large part à l’interactivité, avec la démultiplication des réseaux sociaux, de nouvelles modalités de communication apparaissent. Plus participatives, ces modalités rendent l’utilisateur acteur de la production et de la circulation de l’information réinterrogeant par là ses façons de penser, d’agir et d’être. L’interaction avec les contenus, la personnalisation des informations et leur inscription sur les réseaux, les possibilités ouvertes par les traitements numériques, obligent à reconsidérer le concept d’information aussi bien dans sa nature que dans sa granularité. L’individu lui-même, de par sa présence sur les réseaux, se voit documentarisé et devient une entité informationnelle. Le concept de document est, quant à lui, bouleversé dans son essence même. Les nouveaux outils du web 2, nés de start-up animées par la recherche de modèles économiques viables, dessinent un paysage toujours mouvant, se recomposant à l’infini et donnant à croire qu’il n’y ait point de repères stables pour les penser, ni de continuité possible au-delà des incessantes ruptures qui les caractérisent. Une redocumentarisation du monde s’opère ainsi produisant de nouveaux objets documentaires et rendant nécessaire la recherche de repères pour l’usager, qu’il soit élève ou étudiant, consommateur, professionnel ou citoyen du monde. La « culture de l’information » est ainsi faite d’un ensemble de pratiques, de représentations, d’histoire des médias et des techniques, et de connaissances variées. L’entrée dans cette culture nécessite une éducation utilisant et étudiant à la fois les objets qui sont la source de son fondement et de son questionnement. Dans ce domaine comme dans tout autre, l’école tient un rôle essentiel et la médiation pédagogique à mettre en œuvre est sans doute à reconsidérer. Bien au-delà de l’intégration des outils numériques dans les pratiques d’enseignement, l’émergence de nouveaux objets documentaires produit de nouveaux objets d’enseignement et inscrit les apprentissages informationnels dans une perspective de convergence des littératies médiatique, numérique et informationnelle. Mais peut-on proposer des repères stables et structurants dans le flux continuel des innovations technologiques, accorder le temps long de l’étude à celui, trépidant, de la modernité numérique ? Comment les professeurs documentalistes peuvent-ils contribuer à relever ce défi ?
De nombreuses questions, situées au carrefour des sciences de l’information et des sciences de l’éducation, seront débattues au cours de ces trois journées. En relation avec la mission pédagogique qui fonde le métier de professeur documentaliste, cette problématique sera abordée selon les trois axes suivants :
1- Nouveaux objets documentaires, nouveaux objets informationnels : comment la question technique permet-elle de penser la culture de l’information ?

2- Les nouveaux objets documentaires transforment-ils le rapport au savoir dans et hors l’école ?

3- La posture pédagogique du professeur documentaliste : permanence ou changement dans le contexte du numérique ?

 
Comité scientifique :
 
Eric Bruillard (ENS Cachan), Françoise Chapron (Université de Rouen), Eric Delamotte (Université de Rouen), Olivier Ertzscheid (IUT de la Roche sur Yon.  Infocom), Cédric Fluckiger (Université de Lille 3), Divina Fraü Meigs (Université de Paris Sorbonne), Olivier Le Deuff (IUT de Bordeaux), Vincent Liquète (Université Bordeaux 4 – IMS), Yolande Maury (Université de Lille 3), Alexandre Serres (URFIST de Rennes).
Pour le bureau Fadben : Ivana Ballarini-Santonocito, Pascal Duplessis.
 
Calendrier :
 

 
Modalités de soumission :
 

◿  un titre,
◿  un résumé d’environ 6000 signes,
◿  la thématique et l’axe de la problématique dans lequel elle s’inscrit,
◿  le nom, le prénom et la qualité de l’intervenant, le cas échéant l’unité de recherche ou l’institution de rattachement, les adresses mail et postale de la personne dont émane la proposition.
 

 

Valérie Boutrois : valerieboutrois@gmail.com
et Ivana Ballarini : i.ballasanto@orange.fr
 

Changement de décor

Un petit message pour signaler un changement de décor à venir sur le blog mais surtout au niveau professionnel car  à la rentrée je passe du statut de professeur-documentaliste à celui de maître de conférences à l’Université de Bordeaux 3 et plus particulièrement à l’iut sur les formations info-documentaires.
Un changement auquel j’aspirais et qui marque la concrétisation de plusieurs années de travail et de situations professionnelles riches et variées car je vais effectuer ma septième rentrée consécutive sur un poste différent.
Je reviendrai certainement un jour sur le parcours chaotique et semé d’embûches qui m’a mené jusqu’ici. D’autres aventures m’attendent désormais. Je reste toutefois toujours quelque part professeur-documentaliste même si je vais  désormais pouvoir endosser la tunique d’enseignant à l’université et de chercheur de manière officielle.
Plusieurs évènements devraient donc bouleverser un peu le blog dans les mois qui viennent. Probablement que les recherches menées vont aussi fortement influencer les billets de blog, à moins que ce ne soit l’inverse!
Un livre devrait sortir prochainement (à la rentrée aussi ?) sur toutes ses questions sur lesquelles je travaille depuis quelques années.
Merci encore à mon lectorat et particulièrement à ceux et celles qui me suivent depuis 1999 et qui ont pu suivre mes diverses métamorphoses.
Changement de décor est aussi une allusion à un titre d’un des romans de David Lodge, qui a particulièrement bien décrit les frasques de la communautés universitaire.

Amorcer la réflexion sur l’archivage du web

Les chercheurs ont également besoin que l’histoire du web, aujourd’hui disséminée dans les souvenirs de quelques spécialistes, soit reconnue, préservée et
partagée.
Je signale un intéressant document,  dont est extraite la citation ci-dessus, sur l’archivage du web à l’initiative de la BNF dans le cadre de sa mission de dépôt légal numérique. (« Depuis la loi du 1er août 2006, la Bibliothèque nationale de France a en charge le dépôt légal de l’Internet français. Initiée en avril 2008, la consultation de ces archives, d’abord disponible sur une dizaine de postes informatiques, puis progressivement étendue à l’ensemble des postes des salles de lecture de la bibliothèque de Recherche, demeure expérimentale dans l’attente de la publication du décret d’application de la loi du 1er août 2006. »)
 
Des problèmes de méthodologie sont soulevés notamment sur ce qui mérite un archivage. Le problème, c’est qu’il est difficile par avance de savoir ce qui mérite d’être archivé. Certains chercheurs interrogés semblent avoir des idées sur ce qu’il faut exclure. Pour ma part, je n’en ai aucune idée à l’avance. L’idéal serait plutôt de procéder à des tris réguliers ce qui place l’archiviste en tant qu’historien du web mais surtout historien tout court dans la mesure où les discussions ne peuvent être jugées à l’avance non pertinentes. Il convient de juger après coup si tel ou tel message présente une portée intéressante. Il faudra donc faire des choix ce qui explique le fait que l’erreur archivistique est toujours une erreur qui ne sera détectée que par nos héritiers.
 
Ce qui est intéressant, ce sont les divers services qui vont pouvoir être mis à disposition à l’avenir et qu’évoque le rapport :
Services : développer des services et des outils à distance, en particulier pour les professionnels
– donner aux internautes la possibilité de proposer en ligne leur site (ou d’autres sites ?) à archiver par la BnF au titre du dépôt légal ;
– mettre à disposition des outils pour savoir si un site est archivé et se repérer dans les archives, si possible à distance, même sans accès au document primaire ;
–  développer des services de recherche documentaire à distance à destination des professionnels : recherche déléguée, authentification, datation, citation, reproduction, etc. ; explorer les possibilités de services payants et de ressources propres dans les limites du cadre juridique existant.

Intéressant également certaines réponses qui démontrent la difficulté de tracer des frontières nettes entre loisirs et travail, entre phatique et sérieux :
« C’est difficile de dire à un certain moment si je fais de la veille scientifique ou alors tout simplement si je suis en train de twitter avec mes amis ».
Voilà qui montre la complexité de twitter mais également sa force en tant que « milieu associé »
La réflexion sur la pratique du blog sur les chercheurs est à noter également :
« Tout d’abord, parce que le chercheur-blogueur garde un côté contrebandier, exerçant souvent « en cachette », à l’insu de certains de ses collègues qui ne considèrent pas ce type d’activité comme sérieuse : « C’est un type d’écriture qui est dévalorisé ; dans notre équipe [de recherche], on ne peut
pas en parler. Si on en parle, ça fait toute une histoire ». Ensuite, parce que les blogs sont des créations souvent très personnelles ou des relevés d’expérience (« comme un carnet de recherche »), où le chercheur expérimente de nouvelles manières d’écrire, bien distinctes d’une publication papier : « On n’écrit pas de la même manière […]. Pour moi c’est impossible de faire un livre avec ça, parce que d’abord le blog c’est une forme de parution et d’exposition […] qui est particulière. Quand les gens vont [sur le blog], c’est une apparition sur l’écran. »
En matière de contrebandier, c’est l’occasion de  signaler qu’Olivier Ertzcheid a redocumentarisé une série de billets de blog pour en faire une publication type work in progress qu’il a déposé sur archivesic.
Tout le reste du document constitue une réflexion à lire en ce qui concerne les domaines de l’archivistique, de la science et des données à décrire et à conserver.
Nous sommes clairement au sein des humanités numériques qui deviennent de plus en plus présentes.
Sur le sujet, il convient d’aller voir les travaux de l’autre acteur du dépôt légal : l’INA. Notamment, les ateliers pilotés par Louise Merzeau.