J’ai testé wordle sur mes signets delicious. C’est assez parlant, je trouve.
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De la méfiance à la défiance : analyse informationnelle du mythe du complot
Une petite annonce pour une publication un peu passée inaperçue au final que j’ai écrite pour la revue internationale en intelligence informationnelle.
Référence :
De la méfiance à la défiance : analyse informationnelle du mythe du complot. Revue internationale en intelligence informationnelle. < http://www.revue-r3i.net/file/2008_Le_Deuff.pdf>
résumé :
Le mythe du complot devient un objet d’études pour les sciences de l’information et de la communication et notamment pour les chercheurs en information-documentation (information literacy) qui cherchent à mettre en place une culture de l’information. Outre un accroissement des possibilités de diffusion des thèses conspirationnistes facilitées par le web, d’autres phénomènes peuvent contribuer à son succès comme les attitudes informationnelles de méfiance voire de défiance vis-à-vis des médias et des autorités traditionnelles. De plus des apparences trompeuses existent entre les aptitudes informationnelles des
théoriciens du complot et celles prisées en information literacy.
Mots-clés : mythe du complot, attitudes informationnelles, défiance, méfiance, formation.
Summary: The myth of conspiracy becomes an object of study for information and communication fields and particulary for researchers in information literacy. Conspirationnists theses find opportunities for dissemination with the web and some phenomena can contribute to its success as informational behaviour like mistrust against the media and distrust against traditional authorities. We want to show in this article the existence of deceptive appearances between informational skills of conspiracy’s theorists and those used in information literacy.
Keywords: myth of conspiracy, informational behaviours, distrust, mistrust, information literacy
L’occasion aussi de reparler des travaux débutés en la matière sur le blog historiae qui cherche toujours un repreneur.
Références utilisées dans l’article :
Campion-Vincent, V (2005) La Société parano : théories du complot, menaces et
incertitudes. Paris, Payot
Girardet, R. (1986) Mythes et mythologies politiques. Paris. Le Seuil
Duplessis, P. (2005). L’enjeu des référentiels de compétences info-documentaires
dans l’Education Nationale. Documentaliste-Sciences de l’information, vol. 42,
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Froissart, P. (2003) La « rumeur sur Internet ». Petite histoire des sites de
référence. Première conférence internationale francophone en Sciences de
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7 et 8 juin, à Toulouse, IUT de l’Université Paul Sabatier : IUT.
Le Deuff, O. (2007b) « Monstres, légendes et hérauts : vers une tératogenèse
documentaire ». In cinquième séminaire de Marsouin, Rennes, 5-6 juin 2007.
<www.marsouin.org/IMG/pdf/marsouinledeuff.pdf >
Lloyd, A. (2003). Information literacy: The meta-competency of the knowledge
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Madelin, H. (2002) Rumeurs et complots, Études 11, Tome 397, p. 477-488.
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Rosanvallon, P. (2006) La contre-démocratie. La politique à l’âge de la défiance.
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< http://bbf.enssib.fr/sdx/BBF/pdf/bbf-2005-6/bbf-2005-06-0038-006.pdf >
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Taguieff, P.A. (2005) La foire aux « Illuminés ». Esotérisme, théorie du complot,
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Eco, U. (1990) Le pendule de Foucault. Paris. Grasset
Texte, hypertexte et architexte
Une interview éclairante d’Yves Jeanneret de 2005 mais toujours passionnante.
Faut-il encore bloguer ou le web 2.0 s’essouffle-t-il?
Les derniers echos de la blogosphère font part de lassitude, d’arrêt voire de volonté de ne plus s’inscrire au sein de classements tels wikio qui finissent par apporter au blogueur un lectorat parfois non désiré et des sollicitations plus ou moins appréciables.
D’une certaine manière, il est probable que nous sommes entrés dans une phase qui nécessite un second souffle, une période de stabilité qui implique certainement de nouveaux modèles économiques ou tout au moins une définition plus précise de l’économie de l’attention, de la long tail et du bien commun. Sur ce dernier aspect, il est intéressant de voir la dernière conférence d’Hervé Le Crosnier répertoriée sur savoirscdi où figure également mon interview. A noter aussi l’intervention d’Hervé à Brest.
Néanmoins, c’est aussi l’occasion de tester quelques nouveaux services durant cette accalmie estivale.
Le premier d’entre eux que j’ai choisi d’ailleurs d’intégrer au blog , c’est apture qui permet de générer des liens hypertextes via des documents présents sur wikipédia, flickr et les plateformes de vidéo entre autres pour le blogueur. Mais le lecteur peut en soulignant simplement un terme, effectuer une recherche automatiquement en déclenchant le processus du plugin apture que j’ai intégré à WordPress. Les possibilités peuvent être intéressantes notamment pour les projets collaboratifs. François Guité en parle ici d’ailleurs.
De la même manière, sprout au nom certes ridicule, permet de réaliser des petits documents en flash qui peuvent être utilisés au sein des blogs mais aussi dans les cours en ligne ou en présentiel. Cela permet de se passer de couteux logiciels comme ceux d’articulate même si Sprout offre moins de possibilités…pour le moment. Reste à savoir si l’indexation des documents flash par les moteurs va également réellement réussir.
Tout cela pour probablement constater que l’été est propice au renouvèlement des forces et que ça nous promet une rentrée blogosphérique animée voire agitée et qu’une fois de plus l’autorité et la science vont être encore un peu bouleversées et que cela va nous donner encore à réflèchir.
Donc il faut encore bloguer mais en goutant l’otium, en dilettantisme cet été, en quasi oisif du blog en espérant qu’il en demeure un peu de dandysme à la rentrée avec l’arrivée des gentlemen blogueurs, adeptes de l’esthétisme de l’écriture relationnelle et sachant user également quant il le faut de la provocation voire de la critique. Enfin de là, à ce que les blogueurs écrivent dans la lignée de Théophile Gautier ou de Huysmans, il y a plus qu’un long chemin mais un bel et bien un étrange labyrinthe.
Ce qui est évident, c’est que des nouvelles formes de publications vont probablement suivre bientôt et mettant un scène des processus de validation et de sélection. Reste à savoir d’où vont émerger les nouvelles notoriétés…
Pour ma part, je bloguerai donc peu, le blog quelque peu en parent-thèse.
Faut-il bloguer l’été ?
En effet, c’est la question que je me pose tant il semble que mon lectorat habituel tend à partir en vacances si j’en juge les statistiques de fréquentation. De plus les listes professionnelles vont également fermer ou diminuer leur rythme. Il est vrai qu’un temps de pause demeure salutaire dans cet âge de la vitesse et que « débrancher » est plus que nécessaire.
Je vais donc certainement diminuer le rythme de publication du fait de ma thèse et de la préparation d’autres projets pour la rentrée. Il semble que l’été n’est pas propice apparemment aux débats et aux réflexions profondes mais plus à la futilité. Surtout que j’ai eu parfois tendance à écrire des billets un peu longs par rapport à la norme ces derniers temps. Le peu de retour sur mes derniers billets ne font que confirmer cette impression ce qui explique aussi ce « gadin » comme dirait Marc Toesca au classement wikio top science où ce sont bien souvent d’ailleurs les billets les moins scientifiques qui vous propulsent sur le devant. Je remarque également que wikio rapporte en fait peu de visites. Par conséquent, je vais remettre à la rentrée, certains billets ou projets que je souhaitais ouvrir.
Un été donc pour réfléchir à un changement de ligne éditoriale voire auctoriale si ce n’est d’autoritativité. Et réparer les quelques problèmes techniques du blog notamment la navigation par tags qui ne fonctionne plus. L’occasion également de songer à écrire davantage dans la langue de Shakespeare à moins que je ne décide de publier en feuilletons le roman que je garde dans mon tiroir.
L’autre idée ce serait de remettre sur le devant de la scène d’anciens billets, à la manières des Best-Of dont la télévision use et abuse durant la période estivale.
Recruté pour l’Education en ligne…
Voilà c’est officiel après des semaines de tractation, je rejoints le groupe éducatif « fish & corps Education » qui a pour but de rénover l’enseignement partout sur le globe en mettant en place des dispositifs de cours en ligne et de soutien. A la rentrée prochaine, Fish & corps aura le droit de scolariser des élèves grâce à l’accord signé avec l’Education Nationale. Nous espérons avec l’ouverture de la carte scolaire être en mesure d’accueillir dans nos locaux relais et surtout sur nos dispositifs en ligne près de 50 000 élèves en France. L’objectif est de scolariser dans 5 ans plus de 200 000 élèves. Nous allons recruter donc de nouveaux enseignants rapidement au fur et à mesure de la croissance du projet.
Constatant l’inefficacité du système actuel et partageant les mêmes aspirations de renouveau éducatif, j’ai décidé de rejoindre ce projet novateur. Les coûts d’inscription varient selon les élèves de 500 à 2000 euros par an mais nous garantissons un suivi efficace et individualisé.
Je deviens ainsi responsable du grand ouest et responsable des programmes en ce qui concerne l’information et les nouvelles technologies. Je vous avoue que mon salaire va s’en trouver fortement changé car je vais travailler avec Fish & Corps Education pour gagner beaucoup plus.
Le nom français de la société devrait être Ecailles. Affaire à suivre..
Le mystère Vannevar
Vannevar Bush est un des plus célèbres savants du siècle dernier. Son influence est reconnue dans de nombreuses disciplines et son célèbre texte « as me may think » est fréquemment cité comme une des préfigurations de l’Internet dans sa vision hypertextuelle.
Vannevar Bush intéresse également les chercheurs en information literacy et en culture de l’information. Je songe notamment aux travaux de Sheila Webber et de Bill Johnston qui tentaient de voir dans l’article de Bush les prémisses de ce qui pourrait constituer une discipline de l’information literacy [1].
Seulement voilà à l’heure où je parlais du matin des infomanciens de manière un peu ironique ce qui a un peu dérangé Peter Norrington, le webmaster du blog infomancy car il n’a rien à voir avec les théries conspirationnistes et qu ‘il demeure dans un travail proche en fait de l’information literacy, il faut bien se poser la question du mystère Vannevar. J’ai donc demandé à une de mes élèves de trouver le lien entre l’affaire Roswell et notre illustre savant.
Elle a trouvé rapidement que le nom du savant est souvent attaché au comité secret du majestic 12, chargé entre autres de garder le secret autour de l’affaire et de tirer un maximum de renseignements technologique dans la supposée rencontre du troisième et quatrième type.
Je viens récemment de finir un article sur le mythe du complot et je m’interroge finalement sur la pertinence de tenter d’établir les bases de l’information literacy à partir du texte de Bush. On peut certes tenter d’isoler le texte du savant en une sorte de positivité foucaldienne et souligner qu’il a été écrit avant 1947 (date de l’accident de Roswell) et que donc il est nécessaire de ne pas trop s’attarder de fait sur la figure de l’auteur.
Je pense que l’argument foucaldien est pertinent seulement voilà. La rigueur scientifique n’est pas l’apanage de théories conspirationnistes, et il sera aisé pour les tenants de ce genre de théorie de faire de l’information literacy une discipline idéologiquement marqué par le complot.
Finalement ,ce mystère ne peut que susciter le doute. Le choix de la rigueur nous poussera à faire des choix et donc à faire con-fiance en les travaux et autres énoncés de Vannevar tout en continuant à s’interroger de manière critique (voire Mé_fiante) et empreinte de doute sur cette affaire Roswell. Un choix méthodique, réfléchi et complexe. A l’inverse, les habiletés informationnelles prisées par les conspirationnistes feront le choix paranoïaque de passer de la mé-fiance à la dé-fiance.
[1] Johnston, B., & Webber, S. (2005). As we may think: Information literacy as a discipline for the information age. Research Strategies.
Dewey et l’extraterrestre
J’ai effectué dans le cadre des cours que je dispense à mes élèves de sixième une adaptation d’une histoire qui a pour but de faire mémoriser les 10 classes du savoir de la classification décimale de Dewey. L’histoire originale est ici.
Certains diront que l’extraterrestre, c’était peut-être Dewey lui-même tant il était à la fois original et organisé. Ce dernier voulait d’ailleurs réformer l’orthographe anglaise et n’écrivait plus son nom que sous la forme dui à la fin de son existence. J’en profite pour mentionner à cette occasion le groupe de réflexion sur facebook sur la réforme de l’orthographe impulsé par Christian Jacomino.
Une invitation au voyage …dévoyée
C’est dimanche et ce message change un peu des derniers parus mais c’est trop intriguant pour ne pas en parler.
Je viens de voir une reprise de la chanson « voyage voyage » de Desirless. Si la seule écoute radiophonique pourrait simplement nous faire songer à une simple reprise remise au gout du jour, le clip laisse la place à d’autres interprétations.
En l’occurrence, il s’agit d’un détournement de l’esprit initial qui était plutôt une incitation à aller vers l’autre. On est proche de la trahison pour raisons commerciales.
Le clip n’est qu’une suite de clichés que l’on retrouve il est vrai dans de nombreux clips de musique actuelle. Cela en devient consternant : voiture clinquante, énorme et polluante, villa hors de prix, femme sexy provoquante.voire vénale..on se demande à quel voyage on est invité.
Sans doute celui de la consommation excessive.
Je crois que cela implique quelques études sociologiques poussées mais ce qui est évident, c’est qu’il y a de quoi étudier si on parcourt les clips des plateformes comme youtube ou dailymotion.
Si vous voulez voir le clip, c’est ici.
Heureusement, certains ont mieux compris l’esprit des années 80.
Le matin des infomanciens
Vous connaissez sans doute le livre de Pauwells et Bergier, le matin des magiciens qui est passionnant mais qui présente des points de vue historique et scientifique discutables voire douteux.
Et bien je travaille actuellement sur le mythe du complot comme objet informationnel et j’ai remarqué de fausses ressemblances entre les habiletés dispensées en culture informationnelles et les aptitudes prisées par les théoriciens du complot. Dès lors, j’ai un peu de mal avec le blog de ce teacher-librarian, Christopher Harris qui s’intitule infomancy. C’est surtout la définition qui me gêne même s’il s’agit de second degré et que le blog ne contient pas de thèses conspirationnistes à ce que j’ai pu en voir.
L’infomancie peut donc être définie selon lui comme ceci :
« Infomancy n. 1.The field of magic related to the conjuring of information from the chaos of the universe. 2.The collection of terms, queries, and actions related to the retrieval of information from arcane sources. »
La définition nous renvoie à l’ésotérisme et finalement l’auteur se surnomme infomancer, sans doute en référence au neuromancien de Gibson. Malgré tout, cette définition me gêne désormais quelque peu. Un autre blog porte le même nom et présente le sous-titre suivant :
« the dark of knowing clearly »
Il existe d’autres sites comme celui du britannique Peter Norrington qui date de 2003, mais le plus intéressant c’est qu’il existe également le projet infomancy.net (le collège royal de l’infomancie !) Le site reste en fait sérieux et est administré par un bibliothécaire de caroline du sud, en recherche d’emploi et qui s’intéresse surtout aux bibliothèques numériques. A part ça, le site semble peu dynamique malgré le blog associé mais sans doute les infomanciens travaillent dans le secret !
Si après toutes les littératies, il faut désormais étudier les mancies informationnelles autant écrire un roman.
De là à retomber dans le Pendule de Foucault il n’y a qu’un pas. Quant au Nécronomicon, il ne semble pas loin.