Le catalogage : l’art de décrire un livre sans l’avoir lu. Réflexions sur une nécessaire évolution des bibliothèques pour « sauver la lecture. »

Retrouvez l’article original sur l’ancien site avec les débats qui s’en sont suivis :
http://membres.lycos.fr/ledeuff/gde/article.php3?id_article=22

Critique du catalogage et avenir des bibliothèques. Quelques réflexions qui reviennent dans l’esprit du projet initial du guide des égarés.

Depuis quelques temps sur la liste Biblio-fr, certaines personnes s’insurgent du fait qu’elles sont jugées inaptes au métier des bibliothèques sous prétexte qu’elles ne savent pas cataloguer. Je les comprends. Je me souviens que lorsque je postulais en bibliothèque en tant que lauréat du concours de bibliothécaire territorial, je me voyais par fois reprocher mon manque de formation professionnelle. Malgré une maîtrise et licence d’histoire avec une mention documentation, il aurait mieux valu avoir un Dut probablement. Après quelques années passées en tant que documentaliste de collège, mon opinion n’a guère évolué. Les apôtres du catalogage me font bien rire. Le catalogage ne cessera d’évoluer au gré des progrès des logiciels. Bref, il suffit de savoir mettre les bonnes données dans les bonnes cases. Une tâche qui ne nécessite ni d’extraordinaires compétences intellectuelles et encore moins de compétences informatiques poussées. En clair, si vous savez vous débrouiller avec des logiciels bureautiques, vous saurez sans peine cataloguer.

 

Le plus absurde dans tout cela, c’est que le catalogage s’accompagne le plus souvent d’un vide étonnant : l’absence de résumé notamment en bibliothèque. Et oui, le catalogage est bien l’art de décrire un livre sans l’avoir lu. Le catalogueur n’est pas critique littéraire certes, mais le fait de cataloguer ne lui donne aucune supériorité qui mérite d’être autant soulignée lors des recrutements. A moins qu’il ne voie dans la classification Dewey une nouvelle bible dont il se ferait le plus pur exégète. Une personne ayant une bonne culture générale, une bonne pratique informatique et des facilités d’adaptation me semblent plus apte qu’un catalogueur inculte. Et puis le « progrès » se faisant, ses tâches de catalogage se verront de plus en plus automatisées et les nombreux catalogueurs disparaîtront petit à petit. Peut-être alors verrons- nous enfin apparaître les vrais médiateurs du livre et de la culture. Sinon, il est à craindre que tout ne se robotise à tel point qu’il n’ y ait plus beaucoup de personnel en bibliothèque. De toute façon, il faudra faire des choix. Mais à mon avis, il vaut mieux recruter des personnels dynamiques, cultivés, motivés et sachant s’adapter plutôt que des « techniciens » du catalogage voués à disparaître. Les « purs techniciens » qui resteront seront ceux qui sauront veiller à la conservation du media.

 

Je trouve pour ma part toujours scandaleux qu’il y ait autant de personnes en bibliothèque occupées à cataloguer. Il serait fortement intéressant de voir les moyens qu’il y aurait pour réaliser ainsi des économies d’échelle. Des personnes qui cataloguent pourraient se voir confier d’autres tâches plus intéressantes. (animations, expositions, conseils, etc.) La nécessité fait apparaître le besoin de recrutement de plus de cadre A. Et ces derniers devraient avoir une expérience de la recherche soit au moins le niveau maîtrise. Je ne vois pas comment on peut guider avec efficacité des chercheurs sans un tel niveau. De plus, il en va aussi de l’image du bibliothécaire et de sa considération. Il est grand temps d’en finir avec la paupérisation d’un lieu clef de la culture. J’ose affirmer que les bibliothèques ne sont pas assez considérées en France. La lecture que ce soit par n’importe quel support (livres, journaux, multimédia) reste le meilleur moyen pour apprendre. Il ne sert à rien d’augmenter le budget de la culture si ce n’est que pour favoriser le spectacle et les manifestations voyantes. La France prétend être un pays de culture. Et elle l’est sans doute. Seulement la lecture me semble en baisse notamment chez les plus jeunes. Un travail en commun doit être donc fait avec l’Education Nationale. Si on dispose de bibliothèques c’est pour que les livres y soient lus vraiment. Or, il faut constater que dans la chaîne du livre, plus grand monde ne semble vraiment lire les ouvrages. Depuis le processus éditorial qui laisse place de plus en plus à des coquilles en passant par le catalogage sans résumé jusqu’au lecteur emprunteur qui lira parfois au mieux la quatrième de couverture pour l’intégrer ensuite à sa bibliographie. Evidemment ce constat est un peu poussé mais il n’est pas totalement faux non plus. La lecture me semble par conséquent en danger. Je ne serai nullement choqué que soit compris dans l’emploi du temps du personnel travaillant en bibliothèque quelques heures de lecture obligatoire aboutissant à des résumés ou des conseils de lecture. Le responsable de la bibliothèque aurait pour charge de confier ainsi des lectures « obligatoires » à réaliser. Il faudrait que ce travail ne soit pas perçu comme une tâche ingrate mais au contraire qu’il soit gratifiant. On va me rétorquer que les vrais professionnels lisent beaucoup. Je suis d’accord. Mais je pense que beaucoup ne lisent pas assez. Finalement, la meilleure technique à apprendre ne serait pas le catalogage mais la lecture rapide.

 

Le ton est volontairement polémique. Le débat est ouvert…

P.S Cet article n’a pas pour but de critiquer les personnes qui passent l’essentiel de leur temps à cataloguer. Mais il s’agit de leur faire prendre conscience qu’une réorganisation du travail leur permettrait d’apporter un réel plus en bibliothque en sollicitant bien d’autres de leurs capacités.

 

Pour en finir avec la division entre pédagogues et républicains et « sauver la lecture »

A priori, je me définirais plutôt comme pédagogue. Mes différentes interventions sur mon site web en témoignent. Seulement, je n’ai jamais été dupe et encore moins démagogue. Pédagogie ne signifie pas démagogie. Par conséquent je ne saurais faire la sourde oreille aux arguments des dits « républicains » En ce sens, je ne suis pas de ceux qui diraient qu’actuellement e le niveau monte. Je pense sérieusement que le niveau général a monté probablement jusqu’au milieu des années 1990. Depuis la fin des années 1980 des facteurs sociologiques, technologiques et historiques ont provoqué des changements souvent incompris et qui ont eu parfois des effets pervers. De par mon âge (je suis né en 1977), j’ai pu plus facilement percevoir ces micro-changements générationnels. Il est évident que les élèves ont changé et ce de manière rapide. Je ne m’étonne donc pas des récents résultats de la dictée du collectif « sauver les lettres » Tout cela était prévisible et probablement depuis 1989. La loi d’orientation de l’époque était dans l’ensemble positive mais était probablement trop angélique. Pourquoi ? Tout simplement parce que les nouveaux dispositifs qui allaient être mis en place et la trop grande « psychologisation » de l’élève allait produire des effets néfastes du fait d’un bouleversement sociologique. Les mesures de 1989 auraient du s’appliquer aux générations précédentes qui en auraient tirés sans doute des bénéfices. Seulement, les nouvelles générations qui allaient entrer au primaire avaient changé. Il était difficile de le concevoir pour des politiques et même des enseignants à l’époque. Sans doute car la plupart ne connaissent pas la vie en dehors de l’Ecole. Or son importance est capitale. Notamment parce qu’en peu de temps, il s’est produit d’énormes bouleversements. La lecture a trouvé des concurrents puissants : télévision, jeux vidéo…Si ma génération a très bien su s’en sortir par des hybridations permettant à la lecture de garder une place importante, les générations suivantes ont trouvé trop d’intérêt en dehors de la lecture. La place de la lecture a donc ainsi diminué de plus en plus. De même les capacités de concentration ont décru en classe car les élèves en avaient déjà usée devant la télévision ou leurs consoles de jeux. De plus, si les élèves ont changé, leurs parents aussi. L’enfant a pris une place plus importante dans le sens où ses désirs sont plus écoutés qu’auparavant. De même, la plupart de nos élèves sont nés après 1989 et n’ont pas la même conception du monde que la nôtre. Ils ont énormément de libertés mais n’en sont pas conscients et ne savent qu’en faire. Tout cela fait que tout ce qui nécessite un effort de l’enfant devient plus difficile. L’apprentissage peu passionnant mais pourtant nécessaire est rejeté par l’enfant. Le ludique et le facile trouve alors plus d’écho mais comment progresser lorsque les bases sont peu solides ?

 

Il en résulte une forte complexité qui nécessite une réflexion aboutissant sur des méthodes plus efficaces notamment en matière de lecture. La lecture est en perte de vitesse et cela explique sans doute les carences orthographiques. D’ailleurs ce ne sont pas que des carences orthographiques mais bien plus que cela : des carences linguistiques. De là en découlent toute une série de négligences au sens étymologique : neg-lego. La non-lecture s’opère dans un spectre large allant de la non-lecture de romans à la non-lecture de consignes. Je ne développe pas ici ces constats mais il est évident qu’on ne peut les nier et que le phénomène pose problème à l’heure d’Internet.

 

Il faut donc promouvoir une politique de la lecture et en profiter pour apprendre les méthodes de lecture rapide. Plus l’élève saura lire vite et bien, plus il aura envie de lire. Si on veut « sauver les lettres », c’est sans doute là qu’il faut agir. Mais il ne s’agit pas non plus de prétendre que c’était mieux avant. Avant c’était différent. Par conséquent il faudra mettre en place des stratégies nouvelles sans pour autant faire table rase du passé.

 

L’affrontement entre « pédagogues » et « républicains » est vain. Il faut simplement chercher l’efficacité et construire ensemble l’avenir de l’Ecole.

Les raisons du succès du sytème finlandais

La Finlande mérite que l’on s’intéresse à elle. Le succès de son système éducatif n’est pas sans raisons. Nous avons cherché à les résumer sous forme de carte mentale après la lecture d’un rapport écrit en anglais sur ce fameux système. Il ne serait pas idiot de s’en inspirer. Les finlandais sont peut-être bien plus avancés que nous dans ces domaines. N’oublions pas que Linus Thorvald, l’inventeur de Linux est finlandais. Comme quoi il serait peut être temps d’adopter la stratégie du pingouin.

Guy Pouzard : un guide des égarés

Retrouvez l’article original sur l’ancien site :
http://membres.lycos.fr/ledeuff/gde/article.php3?id_article=19

Je savais bien que je finirai par écrire cette histoire.
Guy Pouzard mérite bien un article sur ce site. C’est la moindre des choses. Si je suis enseignant-documentaliste aujourd’hui, c’est en partie grâce à lui. En effet, j’étais dans une mauvaise période. J’étais lauréat du concours de bibliothécaire territorial et je cherchais vainement un poste sur toute la France. J’allais d’entretiens infructueux en espoirs déçus et le tout à mes frais. Je reçus ma convocation à l’oral du concours de documentaliste que j’avais préparé avec le CNED pour voir ce que ça donnerait. Je n’avais pas eu du tout le temps de me préparer pour l’oral. J’hésitais car je n’ai jamais aimé me présenter à un examen ou concours en outsider. Durant le mois de juin, je n’avais cessé d’enchaîner des entretiens. Je savais que le lendemain de l’oral, je devais passer un entretien après avoir pris le train de nuit. Finalement, je suis parti à Marseille. La liaison rapide eut quand même une heure de retard. Embêtant car il y avait une réunion le soir même sur les conditions de déroulement des épreuves. Je l’avais ratée. Mais ce n’était pas tout. L’hôtel avait perdu ma réservation. La charmante hôtesse à l’accent nordique ne retrouvait pas mon nom. Bizarre. Mais je ne discutais pas, persuadé que le sort s’acharnait. Je n’avais qu’une envie : repartir. Après quelques coups de téléphone familiaux, je fus convaincu qu’il fallait que je reste. J’appelai quelques hôtels : plus aucune chambre…Je suis quand même allé au lycée où se déroulait les épreuves. J’ai donc expliqué ma situation à une des personnes qui étaient chargée du concours. Elle me présenta à Guy Pouzard. Il fut mon guide des égarés à cet instant. Il était déjà un adepte de Google à cette époque là(en juin 2001) Dans le bureau du principal, il parvint enfin à trouver l’adresse d’un hôtel pour moi après deux ou trois échecs. Je fus de plus gagnant car le prix était moindre grâce à une réduction CRDP. Je fus donc présent aux oraux. Ma mauvaise prestation explique ma présence que sur la liste complémentaire. Par chance, les besoins se faisant plus nombreux que prévus, je fus repêcher. Voilà une petite histoire qui a eu quelques conséquences et qui pourrait bien en avoir encore… Si vous voulez en savoir plus sur Guy Pouzard, vous pouvez lire ces articles ou travaux menés par lui dans la bibliographie. Enfin désormais si vous voulez savoir des choses incroyables sur Guy Pouzard, il vous faudra débourser cinq euros. Guy est une star du who’s who ! : http://www.whoswho.fr/index.php ?act=buy_search&idbio=187641 Sacré Guy, il nous cacherait des choses ! La vie secrète de Guy Pouzard est dans le web invisible…
 
Biographie :

 Rapport officiel de l’Inspection Générale de l’Éducation Nationale sur l’utilisation du multimédia dans les enseignements [en ligne] http://www.ac-nice.fr/lettres/program/rapportpouzard.htm

Pourquoi l’école changera. [en ligne] http://www.epi.asso.fr/revue/87/b87p071.htm

Les chroniques de Guy : http://docsdocs.free.fr/modules.php ?name=Sections&op=viewarticle&artid=60

Le cv de guy : http://docsdocs.free.fr/modules.php ?name=Content&pa=showpage&pid=100

  La réaction de l'intéressé à cet article :
A vrai dire, je n’avais fait que mon travail de responsable du concours ! De là à être une "star" il y a quelques années lumières de distance ! Ceci étant, le who’s who n’apporte pas grand chose (si ma mémoire est bonne car je n’achète pas le who’s who !) par rapport à ce qui figure sur le site de docpourdocs. Le "must" de l’histoire est bien que vous avez réussi le concours et trouvé une voie qui a l’air de vous plaire et qui donc plaira forcément aux enfants dont vous aurez la responsabilité. Bon courage et qui sait, un passage en Normandie permettra peut-être un jour d’échanger autour d’une bollée de cidre… Cordialement. GPz
 

IPv6

Les différents travaux sur les protocoles IP d’Internet ont permis la création d’ l’IPv6 (version 6), protocole Internet de nouvelle génération, conçu par l’IETF (Internet Engineering Task Force).

Le principal changement vient qu’avec Ipv6 les adresses des machines sont désormais codées sur 128 bits, au lieu de 32 bits pour IPv4. Cela entraîne une augmentation quasi-infinie du nombre d’adresses disponibles, alors que nous étions limités à 4 milliards d’adresses avec IPv4, ce qui induisait à plus ou moins long terme une impossibilité de croissance du réseau. Avec Ipv6, le bouleversement peut s’opérer avec la possibilité d’avoir jusqu’à 300 milliards de milliards de milliards de milliards d’adresses. Nous citons Jean Michel Cornu qui tente de nous en donner une représentation : Si on recouvrait la surface de la terre d’une couche de sable de 50 km d’épaisseur (jusqu’en haut de la stratosphère), et que l’on attribue une adresse IPv6 à chaque grain de sable, on n’utiliserait qu’environ deux cent milliardième des adresses disponibles.

Par conséquent le réseau ne semble plus avoir de limites techniques et sans doute plus de limites aisément perceptibles. Désormais n’importe quel objet pourra se voir attribuer une adresse Internet. Le « tout Internet » devient possible. La révolution est sans doute dans le fait que l’Internet va sortir du monopole des PC pour se développer sur nos appareils ménagers et vêtements. Max Hata de NTT DoCoMo résume ainsi le bouleversement, progressif, qu’apportera IPv6 : "IPv4 connectait les ordinateurs ; IPv6 connectera les hommes." Nous pouvons imaginer que certains « cyborgs » chercheront à être connectés directement au réseau. Enfin c’est surtout la possibilité de tout connecter qui s’ouvre. C’est le succès de l’Internet "AAA" (Anybody, Anywhere, Anytime). Le nouveau protocole commence à être installé, hormis quelques difficultés évidentes pour s’implanter au début, sa simplicité et son adressage auto-configurable devraient lui garantir un succès rapide. Son essor pourrait accompagner l’Internet sans fil. Par conséquent, le réseau n’a pas fini de grandir tel un univers en expansion qui possède toujours de l’avance sur nos techniques de mesure. Quand tout risque de devenir connecté, il devient difficile de parvenir à une représentation claire si ce n’est de se résumer à la bipolarisation possible : connecté ou non-connecté. Encore l’alternative entre le 0 et le 1.

Charisme, documentaliste et nécessité

Devant le peu de légitimité institutionnelle qui lui est conféré, le documentaliste est contraint de puiser cette reconnaissance en lui-même et par ses actions.
Bien souvent la légitimité du documentaliste provient de ses capacités charismatiques. Ce n’est pas totalement un mal en soi, mais cela peut être épuisant à la longue. C’est apparemment ce que ressentent de nombreux collègues. La faute en incombe à un statut sans doute peu clair. Pas facile pour les documentalistes d’être entendus au sein de l’institution pour faire avancer les choses et proposer une meilleure politique documentaire au sein de l’établissement. Pourtant, les élèves et les étudiants ont besoin d’être sérieusement pris en charge et guidés afin de pouvoir se repérer dans le monde de l’information. Le documentaliste doit donc être un « guide des égarés » qui donnent des clefs et aide l’élève et l’étudiant à devenir autonome dans ses recherches et production de documents. Comment faire pour que cette demande soit prise au sérieux et enfin appliquer ? Faut-il un référentiel obligatoire décrivant pour chaque niveau les notions à transmettre ? Peut-être… La question mérite d’être débattue. En tout cas, le tout est de ne pas laisser s’accroître les inégalités entre ceux qui savent tirer la quintessence du savoir à disposition et ceux qui n’y parviennent pas ou mal. Le problème va donc au-delà de l’accès au savoir. Nous militons donc pour des heures de méthodologie, de documentation voire d’information-communication non seulement au collège, mais aussi au lycée et à l’université. Un savoir qui mériterait de faire partie d’un socle commun. Le débat est ouvert pour un travail en commun.

Le cyberespace et la désorientation


 

1. Du ’ droit de se perdre. ’ Etrangement, je vais d’abord vanter les mérites du ’ droit de se perdre ’ ! C’est quand on est perdu, que l’on mobilise le plus de moyens pour se retrouver. Et puis, le hasard (le destin) fait que nous faisons des découvertes qui peuvent parfois changer notre existence. Oui, il n’y a pas toujours de lignes directes, de chemins bien tracés. Michel Foucault prétend également que : ’ le labyrinthe n’est pas le lieu où l’on se perd, mais le lieu d’où l’on sort toujours perdu. ’ C’est à dire une nouvelle fois, qu’on ne peut avoir de convictions bien ancrées. On remet tout en question. D’où une nouvelle fois, le besoin d’une éthique, d’une morale universelle qui pourrait être : ’ il appartient à mon bonheur que tout le monde soit heureux. ’ C’est d’une utopie dont il s’agit, un lieu qui n’existe pas, mais qu’il conviendrait de créer. 2. Le droit de s’y retrouver. Par opposition, si on a le droit de se perdre, on a le droit de s’y retrouver . Il n’existe pas de cartes du savoir, néanmoins un lecteur qui désire un renseignement doit se voir conférer les moyens d’y accéder. Comment ? Grâce à la culture générale du bibliothécaire ou du documentaliste ? En effet, l’Homme peut s’avérer plus judicieux que la machine. C’est pourquoi, j’ai choisi de le mettre en premier, car il est l’interface primordiale entre le document et le lecteur. Le bibliothécaire peut donc être amené à répondre grâce à ses connaissances en conseillant tel ou tel ouvrage. Il est évident qu’il peut avoir besoin aussi de l’ordinateur. Mais il ne faudrait pas exclure la machine au détriment de l’Homme. L’ordinateur est un outil. Au bibliothécaire de le considérer ainsi. Voilà pourquoi la machine n’arrive qu’en seconde position dans ma théorie. L’ordinateur (OPAC ou cd-rom) permet des recherches plus élargies et plus précises. Seul un public d’initiés le maîtrise convenablement (étudiants le plus souvent). Il convient au bibliothécaire d’en expliquer les rudiments avec toute personne qui effectue une recherche. De toute façon, des personnes préféreront toujours le contact humain, notamment les personnes âgées. Il ne serait pas inutile de songer à des terminaux de recherche plus attractifs ! Enfin, les techniques devraient permettre cette évolution. De plus, pour trouver l’information sur l’ordinateur ne signifie pas trouver l’information concrètement ! Les cotes et autres classements restent encore un sabir abscons pour les lecteurs, ce qui n’est guère étonnant. La bibliothèque possède une ’ géographie ’, une topographie qu’apprécient d’ailleurs les romanciers. Difficile de s’y retrouver sans carte. Il faut donc que le bibliothécaire apprenne au lecteur à chercher, à bien cerner ce qu’il cherche. Bien cerner son sujet s’avère très important, notamment sur internet, où il n’est pas rare que l’on passe beaucoup plus de temps à chercher plutôt qu’à trouver, quand on a encore la chance de trouver. Le cyberespace est ainsi, il est très attirant, mais aussi très’ déroutant’.

 

Le roi démocrate

Si la connaissance est un royaume, il lui faut donc un roi. Un ROI : Réseau d’Organisation et d(e l’) Information(s). Chaque humain possède son propre roi, son propre mode de fonctionnement, il en va de même pour chaque entreprise, association ou organisation. La qualité du ROI dépend donc des informations qui la constituent mais aussi de son organisation. Le knowledge management permet que l’on prend désormais plus en compte la transmission des informations et surtout des savoirs au sein de l’entreprise. Cependant, il ne faut pas oublier que chaque unité possède son propre « roi » et ainsi de suite si bien qu’on obtient une structure en forme de fractales infinies. Comment faire pour que chacun puisse maximiser les capacités de son « roi »afin qu’il puisse se développer et s’interconnecter avec les autres. Des logiciels performants ont été mis en place et d’autres le seront à l’avenir. Mais il ne faut pas oublier que les humains sont malgré tout différents. C’est à dire qu’il faut sans aucun doute encourager les progrès techniques et informatiques dans le partage des connaissances, mais c’est certainement plus encore les progrès dans la communication humaine qu’il faudra améliorer. Plusieurs pistes peuvent être évoquées :
-  De nouvelles techniques éducatives permettant l’échange des connaissances, leurs liaison entre elles et leurs réutilisations. Bref, une théorie de l’information vivante.
-  Le développement du projet des « arbres de connaissances ».
-  De nouvelles logiques d’urbanisme et d’aménagement des territoires permettant le mélange des milieux sociaux afin de garantir un échange plus riche. (« Pas d’échange sans mélange »)
-  Le développement des techniques d’apprentissage. D’autres pistes peuvent être encore envisagées. Mais il est clair qu’il en ressort un aspect éducatif évident et réellement démocratique. Le pouvoir du peulple avec des individus-citoyens, connaissant leurs propres forces et leurs limites pour servir l’intérêt général tout en préservant leur intérêt particulier. Une utopie assurément. Un paradoxe aussi car c’est la maximisation des capacités individuelles qui permettra le succès de l’intérêt collectif. Pour filer la métaphore : une démocratie performante grâce à des « rois » efficaces.

La bibliothèque cérébrale universelle

Teilhard de Chardin parlait de noosphère, Jung d’inconscient collectif , pour ma part, j’ai choisi le terme de  » Bibliothèque cérébrale universelle »(BU). En effet, si on peut penser que les esprits sont reliés entre eux d’une manière qu’il est parfois difficile de comprendre, pourquoi ne pas sortir la bibliothèque de son cloisonnement matériel habituel. Sans tomber dans des propos qui pourraient frôler le paranormal, la BCU peut être envisagée de manière plus aisée avec les moyens de communications performants dont nous disposons. Le but est de dynamiser les livres, les supports culturels en incitant les lecteurs à devenir acteurs. Lire c’est bien, exister c’est encore mieux. Dans exister, il y a le préfixe ex qui implique une extériorité, une sortie. Sortons donc de notre individualité égoïste pour aller vers les autres. Sortons la bibliothèque de ses murs. Exprimons nous. Le but est l’expression des impressions « . Chacun possède un savoir, une bibliothèque à lui tout seul. Utilisons les réseaux d’échange de savoir, les arbres de connaissances de Michel Authier et de Pierre Lévy. Dynamisons et enrichissons la BU, le patrimoine de l’Humanité.

 

Assez des bibliothèques où les livres sont délaissés, mourants, sans qu’ils ne reçoivent plus aucune note de lecture, aucun commentaire. Cessons nos lectures égoïstes, et notre comportement du genre : je choisis mes livres, je passe à la banque de prêt, merci, au revoir ! STOP ! A quoi servent alors ceux qui travaillent dans les bibliothèques ? Autant mettre de suite des machines, elles seraient plus performantes car les bibliothèques seraient ouvertes plus longtemps. Assez de ces notices bibliographiques et techniques, précises et donc peu utiles car elles ne comportent aucun résumé, aucun commentaire. « Cataloguons, mais surtout ne lisons pas ! » semble être l’actuelle doctrine. Alors pourquoi ne pas inclure des résumés et des commentaires (y compris de lecteurs ? ) comme cela se fait dans les CDI ? Au bibliothécaire d’être le médiateur entre les supports culturels et les lecteurs. Au documentaliste d’être le principal médiateur entre les informations et les connaissances. Vive les débats, les lectures publiques, les conférences thématiques au sein de la médiathèque, du CDI, voire en dehors. J’use de ce pléonasme : Vive la bibliothèque vivante ! Utilisons internet pour des forums de discussions entre lecteurs. Les NTIC permettent une communication élargie, utilisons les. L’enthousiasme et le dynamisme sont requis. Evidemment, cela nécessite des moyens matériels, des lieux confortables, de l’espace. Mais surtout c’est de fonctionnaires compétents au niveau intellectuel et relationnel dont la bibliothèque a besoin. Cessons alors d’éloigner les cadres A du public pour les mettre à des tâches de gestion. De quoi a-t-on peur ? Que l’intelligence et la culture se transmettent ? La démocratie politique est difficile à mettre en place. La démocratie culturelle est encore plus dure, cependant la réussite de la première dépend du succès de la seconde. Après la phase numéro un de  » constitution du patrimoine « , la phase deux de  » mise à disposition du public « , il est temps de mettre en place la phase trois de  » dynamisation et d’explication ».

Le projet sefira

Idée qui commence à dater. Je n’ai pas réussi à trouver la force de vraiment la faire appliquer. J’avais un temps pensé à une liste de diffusion mais je n’ai pas poursuivi. Il est temps de refaire vivre cette idée.

Le projet SEFIRA propose une nouvelle vision de la recherche documentaire. Ce projet est en droite ligne de la réflexion issue du « guide des égarés » Plus aucun document ne doit être isolé, pour cela il faut le lier à d’autres documents afin de créer une chaîne d’informations en perpétuel mouvement. Initialement j’avais choisi la métaphore de la boussole avec des axes nord-sud est-ouest. Le projet peut donc se résumer avec le schéma proposé.(cliquez sur l’image si elle ne s’affiche pas) Voilà, tout document quel qu’il soit doit renvoyer à au moins quatre autres, dont au moins un roman, un documentaire, un support multimédia, le quatrième est laissé libre. Cela peut-être à nouveau un document, un roman, ou un support multimédia, mais cela peut-être aussi un lieu, un monument, une peinture voire une personne La bibliothèque hors de ses murs trouve alors sa concrétisation en liant non seulement les supports mais également les humais et les lieux. SEFIRA s’inclut ainsi dans une Association de Documents et de Nèmes, l’ADN de la réflexion et de la connaissance humaine. Pourquoi donner le nom de SEFIRA à ce projet. D’abord par esthétisme, ensuite par ce que cela recouvre une signification intéressante. Il s’agit en effet d’un terme de la Kabale. Voilà, ce n’est que pas le projet soit une émanation religieuse au sens où on l’entend habituellement, mais un projet religieux au sens étymologique, c’est à dire un projet qui relie les Humains et les livres et autres supports de connaissance. Le projet est simple à appliquer. Un logiciel informatique serait encore mieux. Mais pour l’instant ce projet n’est qu’au stade de la réflexion. J’attends donc vos contributions dans cette entreprise collective