Le modèle économique de Facebook ou le trésor de Rennes-le-Château

A l’heure où la réflexion est au modèle économique de Facebook, je souhaite avancer quelques réflexions. Au préalable, vous pouvez consulter le travail réalisé par Fabernovel ainsi que les billets de Jean Michel Salaun et d’Olivier Etzscheid.

Si le doute subsiste quant au modèle économique et à la pérennité du succès selon JMS et OE, je dois avouer que je ne partage pas tout à fait le même avis.

Je pense que facebook est un média à part entière et permet une interopérabilité autour d’outils web 2.0 qui ne cesse de s’améliorer.

De plus sa puissance réside effectivement dans l’économie de l’attention et les usagers de Facebook ne le démentiront pas, le réseau peut être chronophage notamment parce qu’il y a de plus en plus d’applications diverses et variées mais aussi car l’information fonctionne par mémétisme.

De ce fait les possibilités publicitaires me semblent inespérées à plus d’un titre :

Premièrement, Facebook permet d’envisager une personnalisation de la publicité accrue grâce notamment à la somme d’informations mise à disposition par les usagers eux-mêmes.

La seconde offre des dimensions de diffusion publicitaire virale inespérée grâce notamment au mémétisme.

Troisièmement, les systèmes de recommandation publicitaires vont pouvoir s’y greffer facilement avec rétribution à la clef pour les usagers les plus influents.

Quatrièmement, Facebook glisse peu à peu vers l’identifiant universel et permet de centraliser l’ensemble de l’information en un lieu ce qui constitue une mine avec laquelle Google ne peut pas rivaliser.

Cinquièmement, Facebook est basé sur la communication avant la recherche d’informations. Le modèle n’est pas celui du consommateur mais celui de l’acteur qui diffuse et communique même si cela reste phatique. Cela correspond aussi à la tendance actuelle de l’Internet et des futures générations qui préfèrent bidouiller que d’analyser l’information.

Sixièmement, Facebook se transforme en OS. Google n’y est pas vraiment parvenu, mais Facebook s’y approche. Dès lors bientôt les services de vidéos à la demande et même la diffusion gratuite d’émissions de télévision, de radio ainsi que la presse en ligne passeront par ce biais et partageront les recettes publicitaires.

– Septièmement, des possibilités de nouveau modèle de diffusion des films et de la musique vont s’ouvrir grâce à un meilleur suivi des téléchargements et une rémunération liée à la publicité engendrée.

Huitièmement, un modèle économique est d’autant plus viable que vous faites travailler les autres gratuitement. La multitude d’applications développées contribue à son succès. Facebook s’inscrit dans la lignée de la stratégie économique du web 2.0.

Finalement, une nouvelle fois, la question n’est sans doute pas là. La modèle économique de Facebook c’est qu’il contient tous les modèles possibles.

Dans notre Arcadie, Facebook c’est le trésor de Rennes-le-Château et tant qu’il y aura des gens pour y croire…L’économie étant basé sur la confiance, Facebook n’est ni plus ni moins qu’un nouvel intermédiaire qui doit sans cesse convaincre. Et rien que d’en parler, c’est autant de buzz généré. Plus on cherche le modèle économique, plus on aide à sa construction. Mark Zuckerberg est-il pour autant le nouveau Béranger Saunière, mais il convient sans doute de se souvenir de l’avertissement du mystérieux curé : Iste locus terribilis est…

Le problème est probablement autre qu’économique : en effet que fait l’institution ?

Pourquoi ne pas développer de telles applications couplées avec des plateformes en ligne (genre moodle), des plateformes de blogs (Elgg) voire des plateformes de diffusion de l’information pédagogique et scientifique (Dspace) dans nos universités, Ecoles et administrations ?

L’Arcadie anatomique

Merci à e-learning en Bretagne qui m’a permis de découvrir le blog de ce jeune finlandais.
Plusieurs pistes et réflexions intéressantes nous sont proposées par un jeune homme dont le pays caracole en tête des classements Pisa et qui commencent enfin à intéresser nos politiques qui réfléchissent à la réforme de notre système éducatif jugé moribond.
Il nous propose un web 2.0 anatomique ce qui me fait songer à l’Arcadie dont je parlais il y a peu et qui s’étend au point de solliciter l’ensemble de nos sens rendant de plus en plus caduque la séparation entre virtuel et réel.
Vous pourrez trouver sur son blog d’autres réflexions notamment l’idée du troisième lieu d’apprentissage qui se situe entre la maison et l’institution scolaire.
Il convient donc de regarder ses présentations sur le sujet : ici notamment ou .

Arrêt sur images, mythe du complot et éducation à l’image

L’équipe d’arrêt sur images lance donc son pari de prolonger son existence sur Internet. Tout le monde convenait pourtant de sa nécessité, à l’exception de quelques politiques qui ne la connaissaient pas, pourtant elle a du quitter le système public cathodique. L’émission tente sa chance avec arretsurimage.net
Seulement, Daniel Schneidermann parviendra-t-il a trouver un modèle économique fiable?
IL faut lui souhaiter…cependant j’ai déjà des doutes notamment sur la qualité future du site qui sera en place. Et ce doute a été hélas renforcé par le dernier message reçu par les signataires de la pétition. D’aucuns ont pris le message pour du spam, d’autres comme moi l’ont trouvé médiocres voire racoleur. En voici un extrait :
 » Le saviez-vous ? Deux anciens dirigeants de TF1, Patrick Le Lay et Etienne Mougeotte, comparaîtront bientôt devant le tribunal correctionnel d’Alès (Gard), pour violation et recel du secret de l’instruction.
Le Droit de savoir (TF1) avait filmé, et diffusé, les aveux d’assassins présumés, devant les gendarmes.
Même TF1 ne peut pas tout se permettre !
Le saviez-vous ? La direction de l’AFP a dû modifier un titre de dépêche sur pression du cabinet de Xavier Darcos, ministre de l’Education. Il s’était un peu trop avancé sur une éventuelle réforme du bac ? Qu’à cela ne tienne, l’AFP change son titre.
Le saviez-vous ? Non.
Vous ne le saviez pas, parce que les medias détestent parler des dérapages des medias.
Voilà pourquoi nous avons décidé de recréer Arrêt sur images sur le Net : pour que vous sachiez comment les medias vous informent… ou ne vous informent pas. »
La une du site actuel conforte également cette désagréable impression. Arrêt sur sur images montre une série d’hommes clefs de l’univers télévisuel avec cette phrase en dessous :
« Ils ne veulent pas d’arrêt sur images »
Finalement, on n’est n’y plus ni moins dans le mythe du complot tel que nous le faisait craindre le message précédent. Cela me gêne à l’heure où je travaille justement sur le mythe du complot et où je crains des problèmes informationnels et communicationnels de cet ordre avec la remise en cause des autorités et la diffusion virale de tous types d’informations. Je ne voudrais pas qu’esprit critique et d’analyse soit obligatoirement lié à une dénonciation totale voire paranoïaque. La critique doit savoir être aussi positive. Je pensais qu' »arrêt sur images » pouvait garantir cet équilibre. Je crains qu’hélas ce ne soit pas le cas.
Que Daniel Schneidermann se prenne au final pour Fox Mulder, pourquoi pas s’il y a une Diana Scully pour contrebalancer la tendance. Seulement il semble que la Scully de Schneidermann soit Elisabeth Lévy dont les propos sont rarement pertinents.
Conclusion :
Je ne sais pas si je vais m’abonner d’une part.
D’autre part, l’éducation aux médias (medialiteracy) et aux images va devoir trouver encore d’autres pistes.
Voilà c’était un décryptage d’arretsurimage.net., les rôles sont renversés.
Il va sans doute falloir aussi que Schneidermann comprenne qu’il a véritablement changé de médias et que les règles d’usage sont différentes de la sphère télévisuelle : sa légitimité doit donc être entièrement reconstituée notamment sur la blogosphère.

Et in Arcadia ego

L’Urfist vient de mettre en ligne mon article mon article « Et in Arcadia Ego ».
L’occasion aussi de parcourir l’excellent urfist info réalisé par les équipes des Urfist de toute la France. Le blog avait été lancé à l’initiative d’Olivier Ertzscheid qui est le maestro d’affordance.info. Je pense qu’au vu de sa production de billes sur son blog, il est encore plus activiste que moi à moins qu’il ne possède un don d’ubiquité.
N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires.

Nuage de tags du rapport de l’Unesco sur l’Information Literacy

J’ai utilisé many eyes pour effectuer quelques recherches sémantiques sur le dernier rapport de l’Unesco sur l’Information Literacy.



Vous pouvez suivre le lien, il convient d’utiliser la stratégie de l’affichage des deux mots qui permet au terme « information literacy » d’être évidemment central. Cela permet également de distinguer la présence d' »information science », « higher education », « information skills » et de « media education ». Cela prouve la proximité d’intérêt entre l’éducation à l’information et l’éducation aux médias et le probable rôle des sciences de l’information notamment à l’Université. Mais c’est peut-être aussi la faiblesse du rapport et c’est l’affichage « one word » qui nous le montre. La présence des champs lexicaux et sémantiques autour de la bibliothèque est fortement présente probablement du fait que l’essentiel des travaux et des actions autour de l’information literacy proviennent du milieu des bibliothèques. Et c’est probablement une des raisons du succès mitigé de l’information literacy et de ses difficultés à passer au délà des sphères de la bibliothèque. La faiblesse de la fréquence du mot « teacher » est en comparaison éclairante.
L’autre raison est la faiblesse de l’apparition du terme de communication qui apparait certes mais souvent dans un sens galvaudé. Je montrerai dans un prochain billet sur Urfist-Info qu’il y a une piste à creuser de ce côté.

Internet est-il vraiment mort et ennuyeux?

Je réagis à l’article  de Mark Cuban.
Ce dernier est un peu provocateur et considère que l’Internet n’évolue guère en dépit du web 2.0. Il y voit  comme une stabilisation du système qui devient véritablement utile pour les internautes, en quelque sorte un processus de concrétisation si on se réfère à Gilbert Simondon. Selon lui, l’Internet est comme une énorme autoroute où les usagers peuvent aller aussi vite qu’ils peuvent jusqu’à ce que l’on leur demande de ralentir.
Evidemment, je ne partage pas ce point de vue surtout que selon l’auteur, l’Internet ne va pas beaucoup évoluer dans les cinq prochaines années. Or tout nous indique que l’Internet va se transformer encore et quitter le seul espace du web. De plus, la comparaison avec l’autoroute est depuis fort longtemps dépassée.
Ces propos s’inscrivent dans une tendance américaine à la critique de l’Internet dénonçant sans doute avec raison un culte de l’amateur mais souvent avec excès notamment pour gagner l’estime des « anciennes » autorités qu’elles soient étatiques ou médiatiques. En quelque sorte, le traditionnel et rassurant « nihil novi sub sole » ressurgit. Et pourtant ça change, c’est évident.
D’autre part, je n’ai pas le sentiment qu’Internet est vraiment ennuyeux au contraire. Il devient chronophage à l’excès, mêlant la culture du pitre et ses vidéos drôles voire étonnantes, les réseaux sociaux et leurs richesses et leur inutilité, la diversité des informations de la blogosphère et notre incessante incitation au commentaire. En fait, on ne s’ennuie pas vraiment à tel point qu’il déborde sur notre vie réelle au point d’entamer le processus de fusion « réel-virtuel »

Facebook : le réseau des réseaux?

J’ai fini moi-même par tester facebook et j’avoue avoir été assez convaincu notamment par son grand nombre d’usagers qui est assez impressionnant. J’y ai retrouvé beaucoup de personnes et je constate que la force du réseau est de mêler l’univers familial et le professionnel. Orkut le réseau de Google auquel je suis inscrit depuis fort longtemps n’a pas réussi ce pari si ce n’est au Brésil. Je m’ étais désintéressé d’Orkut tout simplement car il n’y avait personne de ma connaissance.
L’autre point fort de facebook c’est les applications qui se créent afin de pouvoir y greffer tout un tas de fonctionnalités diverses et variées comme radioblog, ou bien d’autres encore.
Certains font le  reproche qu’il faille toujours avoir le réflexe de se connecter pour pouvoir en bénéficier. Mais c’est oublier qu’il est facile d’ajouter le widget à sa page personnelle sur netvibes ou sur google ig. Néanmoins, la comparaison avec le  projet Memex de VannevarBush comme le note en commentaire Florian sur le blog de l’internet actu en réaction au billet d’Hubert Guillaud sur Facebook.
Il est vrai qu’on aurait pu imaginer un tel succès du côté des projet openID et autres identifiants universels. Mais tout cela reste à suivre car bientôt la portabilité du réseau social deviendra effective et tout comme les gestionnaires de signets en ligne, l’interopérabilité pourrait être de mise.
Tout cela pour dire que désormais, les enjeux communicationnels deviennent tout aussi primordiaux que les enjeux informationnels.  Mais j’y reviendrai bientôt. Tout cela pose de nombreuses questions sur la traçabilité, et qui possèdent et utilisent les données et dans quel but . J’en ai déjà parlé dans mon article sur le web 2.0 en soulignant son côté obscur.
Vous pouvez poursuivre votre réflexion en lisant la très bonne analyse d’Olivier Ertzscheid sur affordance.info.

Les moteurs de tags

Je vais donc vous présenter deux applications web 2.0 qui permettent la recherche dans les tags, c’est fameux mots-clés que certains tel Google nomment labels.
Le premier se nomme tagsahoy! évidemment le nom est imprononçable ce qui ne garantit pas son succès. Mais je n’ai retenu que l’idée. En effet ce moteur permet de rechercher parmi vos tags que vous avez éparpillé sur différents services. Hélas pour l’instant, il n’y a que peu de plateformes de reconnus, mais je l’ai testé car il reconnait gmail, del.icio.us, flickr, connotea, librarything et squirl. D’autres devraient suivre. Cela peut-être pertinent lorsque l’on souhaite rassembler l’ensemble de sa documentation mêlant ainsi mails, signets, articles etc.
tagh
L’autre moteur est plus orientée « recherche globale », voire guichet unique et il existe de nombreux concurrents. Son nom n’est guère plus aisé que le précédent, il s’agit de Tagbulb ! image !
Vous pouvez effectuer une recherche sur différents services selon que vous désirez des images, du texte, de l’audio ou de la video,etc.
tagbulb