L’éducation doit sortir de la captivité

L’idéal d’une société de surveillance telle que celle que je décris sous le nom d’Arcadie pourrait être la possibilité de contrôler avant l’acte via un système de pré-voyance à la minority report c’est-à-dire sanctionnant avant la réalisation de l’hypothétique acte criminel. Ce fonctionnement pourrait être réalisé soit pas la détection précoce assistée par la génétique, soit par des processus normatifs conduisant à une autodiscipline.

Or l’institution scolaire doit faire face aux mêmes dilemmes et se trouve divisée par une ligne de divergences avec d’un côté les velléités de l’industrie de services et la vision managériale éducative basée principalement sur des critères, compétences, l’imposition de politiques diverses et plus ou moins cohérentes et de l’autre ce qu’on pourrait qualifier de vision pédagogique et éthique. Chacun d’entre nous piochant d’ailleurs de l’un ou l’autre côté.

La première se voudrait réaliste, la seconde idéaliste. Or, il est probable qu’aucune ne parvient véritablement à atteindre ses objectifs, la première confondant la réalité et les chiffres, la seconde en étant incapable de réagir et d’évoluer en partie parce qu’elle repose sur des a priori, des dogmatismes, voire des visions dépassées.

Mais notre propos est de montrer que toutes ces oppositions reposent sur un même principe : celui de la captivité et de la volonté disciplinaire qui en découle. Foucault affirmait :

« Quoi d’étonnant si la prison ressemble aux usines, aux écoles, aux casernes, aux hôpitaux, qui tous ressemblent aux prisons. » (Foucault. P.264 Surveiller et punir.Ed. Gallimard)

Si les industries de programme sur lesquelles reposent la télécratie et probablement la culture du pitre a depuis longtemps changé de stratégie en parvenant à gagner d’années en années du temps de captation de l’esprit, qu’en est-il de l’éducation qui repose toujours des systèmes contraignants, inhibants et inefficaces au possible. Que l’on soit plutôt pro méthodes traditionnelles ou pro méthodes pédagogiques, le modèle demeure au final celui de « la petite écolière qui suit les consignes ». Bref, rien n’a véritablement changé entre les cours qui commencent vers 8h du matin et qui se termine vers 17-18h. Que dire si ce n’est que ce système de captivité devient dépassé, débilisant et qu’il est très loin de conduire à l’autonomie prisée dans le socle commun. Il n’est guère étonnant dès lors de voir des élèves réfractaires, d’autres peu motivés et un ensemble d’acteurs dont les enseignants qui au final ne semble guère heureux dans ce système. Les esprits de nos élèves sont souvent ailleurs : leur capacité d’attention ne pouvant tenir un tel rythme de manière optimale. D’autant que les médias sont déjà parvenus à récupérer une grande partie de cette attention en rendant captifs nos élèves de manière mentale et sensorielle. Tel est d’ailleurs le but de l’économie de l’attention dont les velléités se poursuivent sur le web, la téléphonie mobile et tout autre hypomnemata des technologies de contrôle. Or l’Ecole continue de procéder par captivité physique principalement et n’obtient qu’au final un fort rejet psychologique.

Que faut-il donc faire ?

L’Ecole doit procéder d’une autre manière c’est évident sans pour autant faire table rase du passé. Il faut imaginer des processus plus actifs, plus participatifs, co-contructifs, à la fois individualisés mais aussi collaboratifs notamment grâce aux nouvelles technologies. Il ne s’agit pas non plus de tomber dans l’utopie, qui dit suivi individualisé, évoque également la possibilité technique de surveiller plus efficacement le réel travail de l’élève. Les plateformes d’enseignement en ligne sont ainsi très efficaces. Une démarche éthique et d’information des élèves devra donc s’opérer mais elle aura le mérite d’alerter les élèves sur la gestion de leurs traces en dehors de la sphère scolaire où l’éthique sera moindre. C’est pourquoi, je prône plus d’usages pédagogiques des outils informatiques et ce de manière non artificielle comme cela demeure encore trop le cas dans les dispositifs b2I. Pédagogique n’exclut pas non plus le ludique à condition que ce dernier nous permette de faire acquérir de manière plus agréable et efficace ce qui relève du fastidieux et de l’effort indispensable (tables, grammaire, conjugaison, rigueur, etc.)

Il convient de réagir vite avant que les industries de service n’opèrent le glissement vers la captivité virale qui fait de chacun de nous un instrument de la dé-formation collective. Il suffit d’observer les blogs de skyrock.com pour être conscient de l’avancée du phénomène. Le prochain objectif est de transformer les cibles passives en acteur prosélyte, diffuseur viral de la culture du pitre, privé de sa libido et de son individuation.

Les hypomnemata actuels évoluent. Il convient donc qu’ils soient avant tout le socle d’un milieu associé garant d’une individuation psychique et collective, d’une avancée privilégiant l’avancée vers une communauté de savoirs privilégiant la durée face à une société de l’information entropique sans cesse adaptionniste.

Il donc grand temps de réformer ou plutôt de re-former.

Rapport commission Pochard

J’ai parcouru le pré-rapport Pochard. Outre l’aspect parfois trop administratif voire contradictoire notamment dans la première partie en ce qui concerne le niveau réel des salaires enseignants qui ne prend pas assez en compte la régression sociale et « sociétale » des enseignants , le rapport présente quelques points intéressants particulièrement dans la seconde partie.
Néanmoins l’éventuel impact des TICE sur l’évolution de l’enseignement et donc de l’évolution des enseignants est négligé. Mais ce n’est guère une surprise, la commission ayant peu interrogé de « jeunes enseignants ». L’erreur c’est que le temps de travail hors cours magistral va à mon avis s’accroître dans le suivi individualisé en présentiel et en prolongement de présentiel.
Ceux qui s’intéressent aux projets de réforme, à l’évolution de l’enseignement et qui regardent ce qui se fait ailleurs constatent qu’il faut sortir des dogmatismes et des grands principes.

Or, j’ai le sentiment qu’il faut être aussi réaliste. Il est nécessaire de réformer et la situation actuelle ne peut guère durer. Pourtant les petits changements qui sont en train de s’opérer ne peuvent être anodins et le rapport ne les examine pas en étant trop centré sur les enseignants ce qui est également un risque. Il est à mon avis difficile de séparer la carrière et rémunération des enseignants de l’ensemble de du système éducatif.

Il se prépare selon moi, un changement institutionnel voire systémique. L’ouverture de la carte scolaire étant une boite de Pandore qui va en être le déclencheur. Certains diront que c’est volontairement calculé pour rendre les réformes obligatoires. Selon moi cette ouverture va entrainer l’indépendance des établissements et l’accroissement de la concurrence. Cela va entrainer des fermetures ce qui n’est pas toujours selon moi une mauvaise chose. L’autre évidence c’est que face à la concurrence et à la nécessité d’être performant, le système de recrutement et de mutation actuel devient intenable. Le rapport l’évoque mais ne parle pas de son changement à mon avis inéluctable. Les besoins spécifiques vont s’accroître et les chefs d’établissements ne vont guère apprécier les parachutages par système de points. Cela implique donc un recrutement de plus en plus décentralisé avec Cv à la mode territoriale avec tous les risques et avantages liés à ces procédures. Le rapport note également le caractère inadéquat, mal perçu, inefficace et aléatoire de la notation notamment pédagogique et prône le rôle prépondérant que devrait avoir la notation administrative à l’échelon local dans l’évaluation des enseignants.

Les rapporteurs soulignent les carences en matière de formation continue. Il faut dire que le système actuel n’incite guère à la formation puisqu’un enseignant peut faire carrière avec un Cv exécrable et que les diplomes et compétences acquises ne sont pas valorisés lors des mutations. Selon moi, pour répondre à la formation continue, des enseignants pourraient réaliser tout ou partie ou de leur service voire en heures supplémentaires dans ce cadre.

Je liste en vrac d’autres propositions avec lesquelles je ne suis pas en désaccord :

– Institution de la bivalence notamment en classe de sixième-cinquième. J’en parle déjà depuis longtems sur le guide des égarés notamment en prenant exemple sur le système finlandais qui va encore plus loin.

– Annualisation du temps de travail et dépassement du cadre hebdomadaire. Annualisation identitique pour les certifiés et les agrégés. L’idée c’est que cela permet de fluctuer l’emploi du temps et d’avoir des enseignants plus investis durant certaines périodes. Cela peut être à mon avis motivant si on imagine par exemple qu’un enseignant souhaite se former pendant le temps dégagé, faire des recherches ou s’il souhaite s’investir dans d’autres projets personnels.

– Rémunération annexe prenant en compte notamment le temps de travail au sein de l’établissement. Le  problème des locaux d’accueil est aussi signalé.

 

Le rapport évoque une formation de type bac + 5 ce qui entrainerait à terme un changement de la grille indiciaire car le rapport n’envisage aucunement de changement dans la configuration actuelle. Pour ma part, je vois bien cette formation ( de type formation simultanée avec sélection à l’entrée) en deux ans après la licence avec une prise en charge financière au moins la seconde année avec un stage professionnel de 6 mois. Le certificat serait validé à la sortie avec une épreuve. Je rejoints l’idée ici du concours simplifié. Je verrai bien la formation de cette manière : avec en master1, un mémoire plutôt axé sur la discipline et ses notions au sein de l’institution et en master 2 un mémoire pédagogique. Le but serait également d’ accroitre les recherches et expérimentations qui peuvent être sources de motivation.

Pour conclure, je dirai que ces évolutions comportent des risques et notamment celui de fragiliser davantage l’éducation et les défavorisés en produisant une éducation à plusieurs vitesses. Mais cela éviterait l’actuel nivellement par le bas. L’équilibre pourrait alors être obtenu avec la possibilité de mieux rémunérer les enseignants dans les zones de difficulté : l’état aiderait ainsi les zones géographiques les moins riches. Le système est à construire mais il faut bien réfléchir dès maintenant à toutes les conséquences et travailler pour une écologie (au sens scientifique) de l’Education.

 

Outre le fait que les professeurs-documentalistes sont encore absents du rapport mais il est évident que des volontés pour leur disparition sont évidentes tout au moins dans le but de faire disparaitre la dimension pédagogique au profit de la managériale, je rejoints un peu la remarque outre-atlantique de guitef qui considère que désormais nous sommes rentrés dans un quais impossible consensus. Malgré tout, il semble qu’il faille quand même y travailler.

Contre le concept d’éducation 2.0

J’ai récemment utilisé le concept de culture de l’information  2.0 dans une conférence à la fois en clin d’oeil ironique à la volonté de mettre du 2.0 partout mais également parce que dans mon esprit cela correspondait à une nouvelle étape après la thèse de Brigitte Juanals.
J’ai moi-même appliqué le 2.0 à celui de bibliothécaire. Je développe donc ici mon argumentation suite au message que j’ai posté sur le réseau apprendre 2.0 créé par Florence Meichel sur ning et sur lequel il m’a été demandé de m’expliquer par Olivier d’Ocarbone.
Je considère que l’éducation doit demeure tel comme concept et qu’il ne s’agit pas de lui adjoindre du 2.0 puisque cela reviendrait à affaiblir un concept qui est déjà en difficulté en la faisant rentrer dans une phase d’instabilité permanente. Je considère donc que l’éducation doit donc au contraire se démarquer et s’inscrire dans la pérennité de part ses objectifs généraux qui au final ne varient pas nécessairement  dans le temps.
Dès lors, je m’inscris contre ce concept d’éducation 2.0. Je ne pense pas être le seul, Eric Delcroix avait perçu le caractère vain de l’initiative notamment parce qu’elle s’inscrit dans le temps et qu’elle est vouée d’emblée à être dépassée au risque de n’être jamais mis en place :
L’éducation 2.0 existe t-elle ? Malheureusement, je ne pense pas. Je ne crois pas qu’elle aura d’ailleurs le temps de se mettre en place balayée qu’elle sera par les autres « révolutions » dans notre environnement multimédia. Elle restera à l’état d’embryon, marquant juste un passage vers d’autres formes d’éducation !
De plus, le terme d’éducation 2.0 est surtout à mon avis un concept porteur véhiculé par des consultants. Or leurs objectifs diffèrent grandement de ceux du système éducatif. Personnellement j’ai beaucoup de mal avec les consultants en éducation qui n’ont jamais été profs et je pense que c’est un sentiment partagé par de nombreux collègues. Il y a également une confusion entre l’adjonction de nouvelles technologies et les nouveautés pédagogiques qui pourraient en résulter. En ce sens, l’éducation 2.0 reproduit l’erreur de mettre en avant toujours les technologies et c’est un risque que je mesure moi-même en étant trop souvent assimilé au web 2.0 plutôt qu’à mes autres centres d’intérêts et de recherches.
Malgré tout cela ne signifie pas qu’il ne puisse pas y avoir des profs 2.0 dans le sens où ils établissent des séquences pédagogiques usant des nouvelles technologies : blogs, wikis mais aussi en prenant en compte l’aspect social de ces outils et en étant conscient des changements de paradigmes occasionnés. Car le web 2.0 n’est pas neutre et il faut être également conscient de ce qu’il implique. Le terme de web 2.0 est au départ une stratégie marketing et il me parait important que l’éducation s’en distingue philosophiquement. Stiegler dirait sans doute qu’il faut constituer des milieux associés éducatifs. En clair, l’éducation doit demeurer, mais ce sont les profs et les méthodes ainsi que les systèmes éducatifs qui doivent changer et évoluer. Et parler d’éducation 2.0 n’a rien d’exceptionnel, ce n’est qu’une réaction à l’évolution du web 2.0, il n’y a donc rien d’innovant, c ‘est simplement une stratégie réactive d’adaptation : c’est insuffisant. Si on désire être à la pointe, je rejoints Teemu Arina en étant surtout proactif plutôt que réactif.

Les raisons du succès du sytème finlandais

A l’heure où les résultats Pisa sont de pire en pire pour le système français et que nous n’avons toujours pas bougé malgré les indications du précédent classement de 2003, je publie une carte quelque peu améliorée des raisons du succès du système scolaire finlandais. Ce n’est qu’une reprise de la carte que j’avais publiée suite à la lecture du rapport de l’OCDE sur le système scolaire finlandais il y a deux ans.
Il y a deux ans, j’avais l’impression de parler un peu dans le vide, mais désormais il semble que le climat soit un peu plus propice.

Diigo express. réseaux sociaux, alfresco, multiply et mind mapping

Je teste donc la fonction d’envoi automatisé de Diigo à l’instar de Michel Roland. Cela me permet de conserver une régularité entre les billets un peu plus approfondis sachant que mon temps est compté notamment à cause de la thèse. Diigo vient d’ailleurs de sortir sa version 3 en mode bêta. Les créateurs attendent d’ailleurs des retours des bêta testeurs. Je leur ai fait part de mon envie de voir une application de cartographie sémantique avec les tags. L’affaire est à suivre car les réseaux sociaux et les sites de partage de signets ont une forte tendance à converger en ce moment ce qui n’est guère étonnant.

Pour ceux que ça intéresse, je peux leur transmettre un article sur les folksonomies et notamment le réseau de partage de signets ma.gnolia.


Bootstrapper » The Mindmapping Toolbox: 100+ Tools, Resources, and Tutorials

Un panorama des différents outils de mind mapping qui est très à la mode en ce moment à tel point qu’un mini-buzz a été généré sur la blogosphère à propos de l’usage des cartes sémantiques par les finlandais.
Comme quoi, j’en parlais déjà il y a deux ans, mais visiblement ça n’intéressait pas grand monde, notamment en France.

Les 15 moteurs alternatifs du moment

Un panorama des moteurs de recherche dans leur diversité. A consulter et à faire connaître.

Facebook not for You? Multiply.com’s Upgrade Looks Great

Intéressant article sur une alternative de plus à Facebook.
Je n’ai pas encore testé mais peut-être des lecteurs du blog l’ont-ils fait? J’ai l’impression qu’il n’y pas grand monde dessus pour le moment.
Multiply is Better Than Facebook in Some Important Ways
* Facebook has a newsfeed displaying updates from your friends. Multiply lets you slide your newsfeed to include in your display just your own updates, your contacts’ updates, and/or your close or distant networks’ updates.
* Facebook has a smooth in-house video app, but the new Multiply app lets you leave audio or video comments anywhere and see any user’s other media from inside the player.
* Facebook made big improvements to its email messaging (sending you the actual message in your email instead of just a link) but Multiply now has 8 email alert controls and more.

Le Récit des Affluents

Un guide qui vient du Québec sur les outils et techniques qui peuvent être utiles lors de séances.

BASE – Bielefeld Academic Search Engine | Über BASE

Un nouvel outil de recherche d’articles.
Peut-être utile en matière de scientométrie

Wizwiz

Base de ressources du canal numérique des savoirs.
Je me demande pourquoi l’Education Nationale communique si peu et si mal encore dans ce domaine.

Une plate-forme de réseau social en open source ! at Savoirs en réseau

Je suis Alfresco depuis quelques temps.
Est-ce une piste à suivre pour mettre en place un réseau social en accès libre et permettant l’interopérabilité?
La plate forme sera bientôt en téléchargement. Ce serait bien que les Services informatiques et multmédias des universités se penchent sur la question.

Les implications pédagogiques des TICE

Copie du message envoyé sur le site de l’université numérique. J’ai un peu extrapolé en dehors de l’unique sphère universitaire.

Il ne faudrait pas renverser le problème, les outils ne doivent pas dicter les nouveaux usages pédagogiques. Néanmoins, l’enjeu implique une redéfinition pédagogique totale des objectifs et des moyens. Le développement des TICE constitue une évolution à prendre en compte mais ce n’est pas la seule puisqu’il faut également prendre en compte les évolutions sociales, économiques, etc.

Il faut également songer aux mutations liées aux réseaux sociaux et aux web 2.0 et à l’affaiblissement des autorités traditionnelles qui s’accélère pour laisser place à la popularité et aux stratégies d’influence. Cette situation rend de plus en plus le cours magistral classique sans support de cours quasi caduque.

Les NTIC permettent d’envisager de nouveaux types de relations pédagogiques mêlant les différents scénarios depuis le présentiel jusqu’au tout à distance. Que ce soit en primaire, au secondaire ou à l’Université, la relation maître-élève demeure primordiale même si cette dernière n’est pas exclusivement réalisée en présence directe.

Il faut dès lors utiliser les NTIC pour parvenir à :

Mieux individualiser la pédagogie grâce à des constructions de parcours évolutifs : la granularité de l’élément pédagogique facilitant les divers agencements.

Mieux percevoir les traces et trajets pédagogiques des apprenants ce qui permet à l’enseignant de faire évoluer son cours et de remédier plus précisément aux difficultés de l’élève.

Diminuer la part de magistral, grâce à des pans de cours en ligne, pour se consacrer à l’explication voire à l’expérimentation.

Renforcer la motivation des apprenants via les systèmes de portfolio qui constituent des traces des réalisations et qui impliquent une progression réelle détachée du simple objectif de performance des évaluations notées.

Faciliter la mutualisation des travaux des enseignants et les diverses mises en commun.

Mettre en place une intelligence au moins collaborative si ce n’est collective pour construire à plusieurs des projets ambitieux.

Pour cela, il faut sans doute sortir des visions disciplinaires actuelles et des cloisonnements qu’elles engendrent. Le projet didactique et pédagogique doit être dès lors revu et le dualisme dominant maths-français du secondaire sérieusement remis en cause. L’ambition est la transmission d’une véritable culture de l’information et de la communication qui permette à chaque élève de disposer un esprit critique qui lui permette de sélectionner et de synthétiser l’information mais également de pouvoir communiquer efficacement en tant que citoyen mais également professionnel.

L’Arcadie anatomique

Merci à e-learning en Bretagne qui m’a permis de découvrir le blog de ce jeune finlandais.
Plusieurs pistes et réflexions intéressantes nous sont proposées par un jeune homme dont le pays caracole en tête des classements Pisa et qui commencent enfin à intéresser nos politiques qui réfléchissent à la réforme de notre système éducatif jugé moribond.
Il nous propose un web 2.0 anatomique ce qui me fait songer à l’Arcadie dont je parlais il y a peu et qui s’étend au point de solliciter l’ensemble de nos sens rendant de plus en plus caduque la séparation entre virtuel et réel.
Vous pourrez trouver sur son blog d’autres réflexions notamment l’idée du troisième lieu d’apprentissage qui se situe entre la maison et l’institution scolaire.
Il convient donc de regarder ses présentations sur le sujet : ici notamment ou .

Arrêt sur images, mythe du complot et éducation à l’image

L’équipe d’arrêt sur images lance donc son pari de prolonger son existence sur Internet. Tout le monde convenait pourtant de sa nécessité, à l’exception de quelques politiques qui ne la connaissaient pas, pourtant elle a du quitter le système public cathodique. L’émission tente sa chance avec arretsurimage.net
Seulement, Daniel Schneidermann parviendra-t-il a trouver un modèle économique fiable?
IL faut lui souhaiter…cependant j’ai déjà des doutes notamment sur la qualité future du site qui sera en place. Et ce doute a été hélas renforcé par le dernier message reçu par les signataires de la pétition. D’aucuns ont pris le message pour du spam, d’autres comme moi l’ont trouvé médiocres voire racoleur. En voici un extrait :
 » Le saviez-vous ? Deux anciens dirigeants de TF1, Patrick Le Lay et Etienne Mougeotte, comparaîtront bientôt devant le tribunal correctionnel d’Alès (Gard), pour violation et recel du secret de l’instruction.
Le Droit de savoir (TF1) avait filmé, et diffusé, les aveux d’assassins présumés, devant les gendarmes.
Même TF1 ne peut pas tout se permettre !
Le saviez-vous ? La direction de l’AFP a dû modifier un titre de dépêche sur pression du cabinet de Xavier Darcos, ministre de l’Education. Il s’était un peu trop avancé sur une éventuelle réforme du bac ? Qu’à cela ne tienne, l’AFP change son titre.
Le saviez-vous ? Non.
Vous ne le saviez pas, parce que les medias détestent parler des dérapages des medias.
Voilà pourquoi nous avons décidé de recréer Arrêt sur images sur le Net : pour que vous sachiez comment les medias vous informent… ou ne vous informent pas. »
La une du site actuel conforte également cette désagréable impression. Arrêt sur sur images montre une série d’hommes clefs de l’univers télévisuel avec cette phrase en dessous :
« Ils ne veulent pas d’arrêt sur images »
Finalement, on n’est n’y plus ni moins dans le mythe du complot tel que nous le faisait craindre le message précédent. Cela me gêne à l’heure où je travaille justement sur le mythe du complot et où je crains des problèmes informationnels et communicationnels de cet ordre avec la remise en cause des autorités et la diffusion virale de tous types d’informations. Je ne voudrais pas qu’esprit critique et d’analyse soit obligatoirement lié à une dénonciation totale voire paranoïaque. La critique doit savoir être aussi positive. Je pensais qu' »arrêt sur images » pouvait garantir cet équilibre. Je crains qu’hélas ce ne soit pas le cas.
Que Daniel Schneidermann se prenne au final pour Fox Mulder, pourquoi pas s’il y a une Diana Scully pour contrebalancer la tendance. Seulement il semble que la Scully de Schneidermann soit Elisabeth Lévy dont les propos sont rarement pertinents.
Conclusion :
Je ne sais pas si je vais m’abonner d’une part.
D’autre part, l’éducation aux médias (medialiteracy) et aux images va devoir trouver encore d’autres pistes.
Voilà c’était un décryptage d’arretsurimage.net., les rôles sont renversés.
Il va sans doute falloir aussi que Schneidermann comprenne qu’il a véritablement changé de médias et que les règles d’usage sont différentes de la sphère télévisuelle : sa légitimité doit donc être entièrement reconstituée notamment sur la blogosphère.

Second life est-il un support d’éducation?

C’est en effet la question posée par secondlifeinfo.
Vous pouvez y répondre ici. 
Pour ma part, j’ai choisi une réponse de normand avec « peut-être ».  En effet, il me semble que second life peut présenter quelques intérêts au niveau communication en suscitant de l’intérêt de par une familiarité avec les univers ludiques. Ensuite, les enseignants peuvent y retrouver des reconstitutions historiques intéressantes comme une villa romaine ou autres lieux historiques mais attention toutefois aux anachronismes. Il est encore possible d’imaginer des parcours pédagogiques hybrides mêlant liens Internet, cours sur moodle mais cela demande à la fois du temps, de la maitrise technique et un peu d’imagination. Cela fait un peu beaucoup me semble-t-il s’il faut passer des heures à réaliser de tels animations. La mutualisation peut constituer une solution possible mais il ne faut pas oublier les obstacles techniques et administratifs. Second life et les autres univers virtuels demeurent des installations lourdes à charger avec des mises à jour fréquentes et nécessite des ordinateurs puissants et une vitesse de débit élévé. Rien que ça empêche actuellement sa réelle mise en place au sein des établissements. Ensuite, il ne faut pas rêver, au vu des difficultés pour un réel usage réfléchi et pédagogique des TIC, les univers virtuels ne sont pas encore prêts à être intégrés au sein de notre institution scolaire.
Mais les univers virtuels vont encore évoluer, devenant plus hybrides, plus proches de console comme la WII et où les avatars seront plus réalistes. Dès lors il faudra plutôt craindre la confusion des genres et la perte de distance critique.